Les économistes keynésiens qui
gèrent ou conseillent les banques centrales du monde ont toujours affirmé que,
si nous leur cédions les rênes, ils pourraient nous sortir de la reprise la
plus lente que nous ayons traversé depuis la seconde guerre mondiale.
Mais leur façon de faire
implique la monétisation rampante de la dette, aussi appelée quantitative easing ou QE. En effet, l’argument premier des Keynésiens
est que la raison pour laquelle le QE n’est jusqu’à présent pas parvenu à
relancer l’économie est qu’aucun des programmes jusqu’alors établis n’a été d’une
échelle suffisamment importante.
Mais au Japon, le modèle
économique keynésien peut être perçu pour ce qu’il est vraiment. En avril
2013, le Japon annonçait un programme de QE d’1,4 trillion de dollars.
Dans notre monde d’aujourd’hui,
cette somme ne semble plus être complètement folle. Mais laissez-moi mettre
les choses en perspective…
1,4 trillion de dollars, c’est…
1) L’équivalent de
24% de la production économique annuelle du Japon.
2) Une somme qui
suffirait à envoyer tous les citoyens du Japon pour deux semaines de vacances
en Californie.
3) L’équivalent d’un
chèque de 11.200 dollars envoyé à chaque homme, femme et enfant au Japon.
Avec 1,4 trillion de dollars,
vous pourriez…
1) Acheter l’économie
de l’Australie pour une année entière.
2) Financer la
NASA pour ces 82 prochaines années.
3) Offrir à chaque
habitant de notre planète un dîner cinq étoiles à 200 dollars dans l’un des
plus grands restaurants de New York.
Le programme a été un échec
total. La croissance du PIB du Japon a accéléré pendant seulement deux
trimestres avant de ralentir à nouveau. A Japon, l’indice de misère a atteint
un record sur 33 ans à mesure que les ménages se sont trouvés affectés par la
hausse des prix.
Même les exportations, qui étaient supposées êtres
les grandes bénéficiaires de l’affaiblissement du yen, ont chuté. Selon le
CLSA, les exportations sont aujourd’hui 16% inférieures à leur niveau de 2008
en termes réels. Sony, autrefois géant technologique du Japon, a diminué ses
prévisions de profits de 70% et annulé ses dividendes pour la première fois
en cinquante ans.
Pour dire les choses
simplement, l’Abénomie n’est pas parvenue à
revitaliser le Japon. En termes très simples, un programme de QE à hauteur de
24% du PIB du Japon n’est pas parvenu à générer une croissance durable des emplois,
et n’est pas parvenu à soutenir l’exportation.
Et qu’a fait la Banque du
Japon ?
Elle a redoublé d’efforts.
Il est désormais clair que les
banques centrales sont prêtes à tout faire pour ne pas avoir à admettre leur
échec. Le Japon nous a prouvé que le QE ne génère pas de croissance. Mais
plutôt que de l’admettre, la Banque du Japon poursuit ses efforts.
Voilà qui ne fera qu’accélérer
l’allure à laquelle nous nous approchons de la prochaine crise. Mais cette
fois-ci, ce seront des nations entières qui feront faillite, et pas seulement
des banques.
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