Un extrait abrégé de l’«Observateur de
l’or : démystifier les investissements dans l’or », dont l’un des co-auteurs
est Frank Holmes, PDG et directeur de l’investissement de US Gold Investors.
Le livre, publié chez John Wiley & Sons, est disponible via Amazon.com et
votre librairie habituelle.
Les investisseurs peuvent améliorer
leurs positions à risques en apprenant à évaluer les données fondamentales
concernant les compagnies d’exploration. Et ce que j’appelle les « cinq
M » est un bon outil pour cela.
En utilisant les “cinq M”, un
investisseur individuel peut construire un modèle simple mais puissant pour
trier les meilleures opportunités, parmi des centaines de sociétés minières
nouvelles (startups).
1. CAPITALISATION DU MARCHE
Si une mine d’or junior a distribué 10
millions de parts à 1$ l’une, la compagnie est évaluée à 10 millions. La
question que chaque investisseur devrait se poser est la suivante :
« Est-ce que cette compagnie vaut véritablement 10
millions ? »
Si le marché paie l’once d’or dans le
sous-sol 25$ l’once, la compagnie devrait être évaluée à 25 millions de
dollars, mais si la capitalisation boursière de cette société n’est que de 10
millions de dollars seulement, elle peut sembler sous-évaluée. Si la
capitalisation est de 50 millions de dollars, elle peut sembler surévaluée.
En ce qui concerne des sociétés plus importantes,
un investisseur peut mesurer la capitalisation sur le marché d’une compagnie
en la comparant à son niveau de production, ses actifs de réserves, sa
situation géographique ainsi que d’autres outils indicateurs de mesures pour
évaluer sa valeur estimée relative.
2: MANAGEMENT
Souvent les directeurs de compagnies juniors sont des géologues ou des
ingénieurs qui n’ont pas de relations dans le domaine de l’intermédiation
financière. Ce manque de relations freine leur capacité à engendrer un support
de marché.
Certains des entrepreneurs les plus
doués de ces sociétés dans l’industrie minière de l’or sont, ce que j’appelle
des « ingénieurs financiers », des personnes qui ont les relations
et qui comprennent comment fonctionnent les marchés de capitaux et qui savent
comment engager les meilleures équipes d’ingénieurs et de géologues. Nous
tendons à avoir plus confiance à investir dans leurs sociétés.
3. MOYENS FINANCIERS
Une compagnie d’exploration dans l’or
doit délivrer des réserves par actions pour avoir une chance de passer
l’étape suivante de son financement. Elle doit convaincre les marchés de
capitaux qu’elle représente un investissement attractif sur la base d’une
action.
Le marché des actifs dans l’or est
assez performant pour juger les ratios de réserves par action, et donc, si
une société ne produit pas rapidement les résultats nécessaires pour obtenir
une évaluation, les investisseurs perdent rapidement confiance.
Il
existe une vieille règle en matière de compagnies d’exploration : ne pas
payer plus de deux fois le montant facial de l’action s’il n’y a pas de
réserves prouvées dans le sous-sol.
4. MINERAUX
Les compagnies dans l’or ont les
valeurs estimées les plus élevées de l’industrie sur la base de leurs
dividendes, prix par rapport à leur cash-flow, prix par rapport à la valeur
de l’entreprise et prix par rapport aux réserves par actions.
Les compagnies qui opèrent des mines
productrices d’or et d’une quantité significative d’autres métaux
(typiquement du cuivre), tendent à avoir une valeur estimée inférieure aux
mines produisant seulement de l’or. Mais, au sommet d’un cycle donné du prix
de l’or, les dépôts cuivre/or finissent par augmenter et atteindre le même
niveau que les mines d’or pur.
Ainsi, s’agissant de sélectionner
certaines actions en anticipant un prix de l’or à la hausse, un investisseur
réduira sa marge d’erreur en choisissant des sociétés produisant à la fois de
l’or et du cuivre.
5. CYCLE DE VIE D’UNE MINE
Durant la phase de développement et
d’exploration, le prix d’une action dans une société d’or suit souvent une évolution
qui ressemble aux deux bosses d’un chameau (voir graphique ci-dessus).
Tout d’abord il y a l’euphorie des
résultats de l’exploration qui sont meilleurs que prévus. Le prix de l’action
monte tandis que les investisseurs se précipitent pour acquérir l’action.
Ensuite, la réalité s’installe – l’or découvert ne sera pas mis en production
avant des années-. A ce moment-là, il y a une correction énorme du cours de
l’action.
Supposant que la compagnie continue son
développement, son prix se stabilise jusqu’à environ six mois avant la mise
en exploitation, qui correspond à la première once d’or produite.
A ce moment-là, le marché des actions
commence une nouvelle ascension alors que des actionnaires plus sophistiqués
entrent sur le marché. Finalement, le prix baisse et se stabilise tandis que
les spéculateurs se jettent sur les autres « bons tuyaux » et que
la société opère sa transition de compagnie « minière
d’exploration » à compagnie « minière de production ».
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