Mes chères
contrariées, mes chers contrariens !
Nous vivons une époque
absolument formidable. Les jours passent et se ressemblent. Le « shutdown » (nous aurons au moins appris un nouveau
mot anglais,… enfin américain) se poursuit et, pour le moment,
le blocage semble complet, total chaque camp restant figé sur ses
positions.
Pourtant, l’ensemble des
observateurs restent persuadés qu’il ne se passera rien du tout
et qu’au bout du compte tout ce petit monde finira bien par se mettre
d’accord au Congrès. Il ne s’agit pas d’une opinion
largement majoritaire, non, il s’agit véritablement d’un
consensus global. Personne aujourd’hui ne travaille sur
l’hypothèse d’un défaut sélectif…
La Deutsche Bank, qui est tout de
même un « monstre » bancaire, estime (vous trouverez
l’article dans les sources ci-dessous) qu’il y a même un
risque de 0 % d’un défaut de paiement à partir du 18
octobre. Vous avez bien lu. 0 %. Ce qui revient à dire que cela ne se
produira pas et ne peut pas se produire. Bon, la note indique tout de
même que dans ce cas, la baisse sur les marchés serait de 45 %.
On peut appeler cela un krach. Tout le monde devrait être
d’accord sur l’utilisation du mot cette fois.
Soyez donc informé que
lorsqu’il se passera quelque chose qui ne devait pas se produire (on
ressortira le sempiternel « on ne pouvait pas savoir »), on
estime bien à l’avance que si cela se passait tout de
même, c’est un -45 % en ligne droite. Personne ne vous parle du
prix de l’or dans un tel cas de figure, dans la mesure où, comme
chacun sait, l’or ne sert à rien… mais nous allons y
revenir avec une petite surprise de taille.
Le défaut sélectif !
Retenez cette expression car si
personne pour le moment ne veut prendre le risque publiquement de dire que
cela pourrait arriver d’ici moins de 10 jours, sur BFM TV ils ont ce
matin utilisé cette terminologie, et c’est la première
fois que je l’entendais. Défaut sélectif. Ça sonne
bien, ce n’est pas faillite, défaut de paiement ou autres
joyeusetés inquiétantes. Non, défaut sélectif,
c’est rassurant, c’est sélectif, il y a presque un
côté chic là-dedans, un côté « premium
» comme on dit en marketing aujourd’hui. Bon, c’est vrai
que ce sera certainement moins rigolo pour ceux qui auront la chance de voir
leur argent sélectionné pour participer au jeu du défaut
sélectif.
Un compte à rebours !
Bref personne ne croit à
l’hypothèse de ce défaut sélectif sauf votre
serviteur ici présent qui crédite ce scénario d’un
bon 20 % de chance que cela se produise. Chaque jour de désaccord
supplémentaire va finir d’ailleurs par me faire augmenter ce
taux de probabilité….
Vous trouverez donc en bas de ce
texte mon nouveau compte à rebours personnel sur ce sujet.
Aujourd’hui, il annoncera « Jour J -9 avant défaut.
Probabilité 20 % ». Cinq jours avant la date fatidique, je
commencerai à remonter progressivement le taux de probabilité.
Je tiens à préciser
immédiatement à toutes les mauvaises langues qui ne voient
jamais rien venir que mon approche probabiliste est 100 % scientifiquement
prouvée. 100 % crédible. C’est pour cette raison que
j’ai décidé de vous exposer mon algorithme personnel
(attention, il fait l’objet d’un dépôt à
l’INPI grâce à un formulaire CERFA envoyé par la
poste en 18 exemplaires dont 4,5 ont été certifiés
conformes à l’original. Je serai intraitable sur mon droit
inaliénable à la propriété privée).
Méthodologie avec taux de
pondération indiqué pour chaque paramètre de la formule
:
Un soupçon d’analyse
empirique personnelle (20 %).
Un zest de pifométrie en fonction du sens du
vent sur Twitter (pas confondre avec Tweeter) (10
%).
Conceptualisation au doigt mouillé grâce à un webbot qui scrute les pensées humaines en temps
réel (10 %).
Analyse et exploitation des métadonnées des membres de mon
carnet d’adresse Facebook (vous pouvez me rejoindre) (30 %).
Utilisation de la boule de cristal en appui de l’emploi massif de la
louche avec la mobilisation de mes dix doigts pouvant être
simultanément mouillés pour plus d’efficacité.
Nous obtenons logiquement la
formule mathématique suivante :
ZEST²pif/Ana-empirique-perso x
(résult-webbot / Facebook) + Boule de crystal + louche + 10 doigts = vous allez l’avoir
dans le baba le 18 octobre !
À ce niveau-là,
je sais que les plus sérieux d’entre vous sont en train de se
dire que le père Sannat a fondu les derniers
plombs qui lui restaient. Mais franchement, de vous à moi, pensez-vous
que les gens qui confondent Twitter et Tweeter pour
des milliards de dollars font autre chose que ça ? D’ailleurs,
la FED mais oui la FED s’est alarmée du comportement moutonnier
des « zinvestisseurs » qui mettent
désormais la stabilité économique entière du
monde en cause parce que justement tous ces crétins font tous la
même chose au même moment et avec une rapidité
hallucinante comme à aucun moment dans l’histoire
financière mondiale.
Bon, passons, on s’en fiche
de ma formule, c’était juste pour vous faire passer le temps et
vous détendre un peu avant de vous dire qu’on est vraiment mal
parti sur cette histoire de défaut qui ne se produira jamais mais qui
semble tout de même vouloir nous débouler sur le coin du nez.
La Chine exhorte les États-Unis à
éviter le défaut sur leurs dettes
Je vais vous reproduire ici la
dépêche de l’Agence de Presse Xinhua
(la voix de son maître à Pékin) afin que vous preniez
conscience que nos zamis les Chinois, qui sont les
plus gros détenteurs de bons du Trésor américains devant
les irradiés de Fukushima… pardon je voulais dire devant nos zamis nippons, commencent à trouver le psychodrame
US nettement moins drôle. On les comprend, car le défaut de
paiement US risque d’être très sélectif à
l’égard de la Chine… Remarquez, ils vont leur laisser
Taïwan… On pourra dire comme ça que la réunification
de la Chine aura coûté très exactement 1 200 milliards de
dollars à Pékin, ce qui en fera la réunification la plus
coûteuse de l’histoire.
Bon je cite :
« La Chine a exhorté
lundi les États-Unis à prendre des mesures concrètes
avant le 17 octobre afin d’éviter un défaut de paiement
sur leurs bons du Trésor et d’assurer la sécurité
des investissements chinois dans le pays. »
En langage diplomatique, on exhorte avant de se fâcher tout rouge,
c’est-à-dire juste avant de prendre des mesures de
rétorsion… C’est un carton rouge mâtiné
d’avertissement sans frais.
« Les États-Unis sont
la première économie mondiale ainsi que l’un des grands
pays émetteurs d’une monnaie de réserve. Sauvegarder
leurs dettes revêt une importance vitale pour l’économie
des États-Unis et du monde. »
Sous-entendu pour l’économie chinoise, parce que
l’économie du monde pour les Chinois ne présente un
intérêt que si cela touche de près ou de loin les
Chinois… Normal.
« En tant que les deux
premières économies mondiales, la Chine et les
États-Unis maintiennent des relations économiques
étroites, la Chine s’inquiète tout naturellement de
l’impasse de la situation budgétaire aux États-Unis et
exhorte de manière raisonnable la partie américaine à
assurer la sécurité des investissements chinois dans le pays.
»
Soyez raisonnables, vous faites ce que vous voulez, mais pas avec le pognon
chinois… Avec celui des autres, ce n’est pas notre
problème.
« Il a exhorté
l’administration américaine à accélérer les
discussions avec le Congrès et à prendre pleinement conscience
de l’importance pour les intérêts américains
d’éviter un défaut sur les dettes. »
Justement, les
intérêts américains ont peut-être changé
depuis que plus personne ou presque ne veut acheter ses bons du Trésor
qui sont désormais achetés par la FED dans des proportions
surprenantes et presque dignes du Zimbabwe. Il ne faut pas oublier le fait
que les Russes et les Chinois ont eu l’outrecuidance
d’empêcher l’OTAN d’attaquer la Syrie et de remettre
en cause frontalement le leadership américain…
L’intérêt des USA n’est-il donc pas devenu de faire
dérailler l’économie mondiale et, en particulier,
l’économie de la Chine et de la Russie en procédant
à un « reset » généralisé de son
économie et de ses dettes tout en sachant que de toute façon,
nous savons tous que nous allons dans le mur.
« M. Zhu conseille au
Département américain du Trésor de garantir
d’abord le paiement des intérêts sur les bons puis de
rembourser les bons arrivés à maturité en
émettant de nouvelles obligations. »
Ça c’est la partie la
plus géniale du communiqué de presse du gouvernement chinois !
Ils donnent aux Américains le mode d’emploi du défaut de
paiement et la façon de procéder ! Tout d’abord continuer
à payer les intérêts… c’est vrai que tant que
l’on paie les intérêts, il n’y a pas à
proprement parler défaut de paiement puis de remplacer les obligations
arrivant à échéance par de nouvelles… Voilà
une excellente idée dites donc. Nos zamis
chinois ne vont pas être déçus, car les Américains,
pour leur être agréable, et leur faire gagner du temps, pour
alléger les tâches administratives dans le cadre d’un choc
de simplification mondial, pourraient même proposer aux Chinois de
garder les obligations en cours jusqu’à nouvel ordre…
C’est vrai, ça, pourquoi s’embêter à faire
encore un nouveau papier ?
« Il a mis l’accent sur
l’importance du paiement des intérêts et a exhorté
l’administration américaine à y réfléchir
de manière sérieuse… » L’important pour les
Chinois c’est le paiement des intérêts ! Il faut dire que
3 % en moyenne sur 1 200 milliards de dollars cela nous fait tout de
même la modeste somme annuelle de 36 milliards de dollars qui sont
autant d’impôts en moins que le gouvernement de Pékin a
besoin de lever et donc autant de compétitivité en plus pour
notre partenaire chinois.
Une absence remarquée dans les détenteurs
de dettes US des pays exportateurs de pétrole !
Je vous indique en bas de page le
lien vers le document officiel du Trésor US reprenant la liste des
détenteurs étrangers de la dette américaine. En premier,
les Chinois avec ces fameux 1 277 milliards de dollars. En numéro
deux, les indéfectibles alliés japonais qui ont payé les
réparations de guerre sous forme d’achat de bons du
Trésor US. Problème : avec Fukushima, le coût du tsunami
et le vieillissement de la population, les Japonais auraient besoin de
devenir vendeur net et en grande quantité de ces bons du Trésor
américain qui finiront par déferler sur le marché
obligataire mondial… sans contrepartie acheteuse suffisante. Notre pays
est classé 22e détenteur avec seulement 49 milliards de dollars
essentiellement logés dans vos contrats d’assurance vie fonds en
euros et suffisant pour entraîner un blocage au moins partiel de votre épargne
en cas de problème à partir du 18 octobre.
Mais le plus intéressant
dans ce tableau c’est que les pétromonarchies brillent par leur
absence puisque ces pays sont regroupés sous le vocable « Oil exporters include Ecuador, Venezuela, Indonesia, Bahrain, Iran, Iraq,
Kuwait, Oman, Qatar, Saudi Arabia,
the United Arab Emirates,
Algeria, Gabon, Libya,
and Nigeria ».
On peut constater qu’entre
2012 et 2013 leur participation s’est encore réduite et que
l’ensemble de ces 15 pays ne détient que pour 257 milliards de
bons du Trésor américain. En douceur, ils se sont très
sensiblement allégés en transformant majoritairement leurs
obligations d’État en actifs tangibles expliquant la
frénésie d’acquisition ces dernières années
d’entreprises en général cotées partout en
Occident.
Un défaut américain
aujourd’hui ne pénaliserait plus qu’à la marge les
grands alliés de Washington dans la région du Golfe et
d’autres compensations leur seront de toutes les façons
consenties mais cela a déjà été le cas en les
laissant faire leur « course » dans les rachats d’entreprises
qu’ils souhaitaient.
Il est très important
d’étudier ce document avec attention pour bien comprendre que
les choses ont profondément changé, y compris dans la
répartition des créanciers des États-Unis, ceci
expliquant sans doute aussi cela.
Pourquoi l’Oncle Sam aime son or et ne veut pas
mais alors pas du tout le vendre !
Mais ce n’est pas tout. Loin
de là ! Une information passée à peu près sous
silence et pour laquelle je remercie l’une de mes sources, c’est
cet article de Marketwatch nous expliquant
que le Trésor américain n’utilisera pas ses
réserves d’or y compris pour éviter un défaut de
paiement.
Les réserves d’or des
USA sont détenues en gros par deux entités. Pour une petite
part, l’or américain est la propriété de la FED,
la Banque centrale. Pour l’écrasante majorité des
réserves, c’est le Trésor américain qui en est
l’heureux propriétaire.
Logiquement, en cas de refus du
Congrès de relever le plafond de la dette, le gouvernement US pourrait
utiliser ses milliards de dollars d’or pour poursuivre en tout cas
momentanément ses activités et éviter ainsi le
défaut ou du moins cas le reculer.
L’auteur de cet article
revient sur tous les poncifs concernant la détention d’or, son
inutilité, le fait qu’il ne rapporte rien et autres
imbécillités non argumentées qu’utilisent les
détracteurs du métal jaune.
Or il a justement appris que ceux
qui dirigent le Trésor des États-Unis restaient fermement
convaincus de l’utilité de l’or par gros temps.
Pour le Trésor, qui a
considéré cette option parmi de nombreuses autres
possibilités et l’a rejetée sans ambiguïté,
« la vente d’or saperait la confiance dans les États-Unis
à la fois ici et à l’étranger et serait
déstabilisante pour le système financier mondial ».
Malgré tout le scepticisme
ambiant vis-à-vis de l’or, le Trésor américain
lui-même considère les réserves d’or des
États-Unis comme un élément clé dans le maintien
de la confiance dans le pays, dans sa monnaie et pour la solidité et
la stabilité du système financier international.
On y apprend également, bien
que JAMAIS les USA ne feront défaut car
c’est IM-POS-SI-BLE (malgré tous les signes avant-coureurs qui
s’accumulent et tous les voyants qui s’allument les uns
après les autres), que le Trésor a examiné divers
scénarios et éventualités pour faire face à une
telle situation (qui ne peut pas se produire).
Ils en sont arrivés à
la conclusion que le report des paiements du gouvernement à travers le
non-paiement des frais de Sécurité sociale et un moratoire sur
les intérêts de la dette serait l’approche la moins
nocive…
En d’autres termes, selon la position officielle du Trésor
américain, ils préfèrent faire défaut que de
perdre leurs lingots !
Pour le reste, on sait
désormais que le peuple américain perdrait tout moyen de
subsistance lié à une forme d’aide publique et que les
intérêts des dettes US ne seront pas payés… Ce sont
les Chinois qui vont être contents mais en réalité, ils
le savent déjà, d’où leur communication du jour.
Au fait, gardez bien vos sous
à la banque et n’achetez surtout pas d’or ni d’argent,
il y en a plein qui ont d’autres idées pour votre argent et ils
ne vous veulent que du bien.
À demain… si vous le
voulez-bien !!
Charles
SANNAT
Tableau défaut de paiement par la deutsche bank
Document officiel du Trésor US listant les principaux
détenteurs de la dette américaine
Article de Marketwatch sur la
position officielle du Trésor américain sur la possession
d’or !
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