Par Nicholas Larkin
Bloomberg News
LONDRES – Les propositions de
remplacement du système de fixation du prix de l’or établi il y a 117 ans
pour le marché de l’argent aux 5 trillions de dollars devraient également
apporter une transparence accrue au système de fixation de prix utilisé pour
l’industrie de l’or aux 18 trillions de dollars.
Les membres du LBMA entendront
demain les propositions de sociétés diverses, dont des entreprises de
commerce électronique, pour le remplacement du fixing du prix de l’argent
établi en 1897. La procédure quotidienne sera abolie à compter du 14 août
prochain, alors que Deutsche Bank quittera l’association dans le cadre de la
réduction de ses activités sur le marché des marchandises, ne laissant que
deux banques comme membres du fixing. Le Conseil mondial de l’or demandait
hier à ce que soit organisée une réunion le mois prochain afin de discuter
les changements apportés à son propre procédé d’évaluation.
Les métaux précieux font l’objet
d’une attention accrue de la part des régulateurs depuis que les
manipulations de repères de prix divers, que ce soit celui du Libor ou celui des devises, aient généré des amendes et
le remaniement de certains repères financiers. L’Autorité britannique pour la
conduite financière a condamné au mois de mai dernier Barclays Plc à une lourde
amende pour avoir tenté d’influencer le fixing de l’or en 2012. Une enquête
du LBMA publiée le mois dernier laisse entendre que le nouveau système de
fixation du prix de l’argent puisse être un procédé électronique basé sur les
enchères de participants directs, et pourrait être utilisé dans le cadre de
la finalisation d’échanges.
« Le procédé actuel est quelque peu obsolète »,
a expliqué Courtney Lynn, trésorière de la société minière basée à Chicago, Cœur
Mining Inc., le 12 juin dernier. « En ce sens,
il est clair qu’une modernisation ne lui ferait pas de mal. Si le nouveau
système de fixation du prix de l’argent venait à bien fonctionner et que le
marché pouvait grâce à lui se libérer d’une certaine dose de risques en
matière de régulation, il pourrait se tourner vers un mécanisme similaire
pour le prix de l’or ».
Selon CPM Group, une société
de recherche basée à New York, environ 5 trillions de dollars d’argent et 18
trillions de dollars d’or ont circulé l’année dernière à l’échelle du monde.
Le prix de l’argent était fixé aujourd’hui à 19,94 dollars lors du fixing de
Londres, et a augmenté de 2,3% depuis le début de l’année. Le prix de l’or a
gagné 7,3% cette année pour passer à 1.293 dollars l’once cet après-midi. Le
prix de l’or disponible à la livraison a atteint un record de 1.921,17
dollars en 2011, alors que l’argent atteignait la même année le prix de
49,8044 dollars l’once.
London Silver
Market Fixing Ltd. a annoncé en mai qu’elle
cesserait d’administrer le fixing du prix de l’argent, utilisé par les
sociétés minières et banques centrales du monde, dès que Deutsche Bank
cessera d’y participer, le 14 août prochain. La banque allemande, HSBC
Holdings Plc et Bank of Nova Scotia conduisent
actuellement le fixing de l’argent, qui a été établi il y a plus d’un siècle
dans les bureaux de Sharps & Wilkins avec la
collaboration de Mocatta & Goldsmid,
Pixley & Abell, et Samuel Montagu
& Co.
Deutsche Bank, le plus gros
créancier allemand, a annoncé en janvier dernier qu’elle se retirerait du
processus de fixation des prix de l’or et de l’argent de Londres, un mois
après avoir annoncé la suppression de 200 emplois dans le cadre de la
diminution de ses activités sur les marchés des marchandises, de l’agriculture
et des métaux précieux. JPMorgan Chase & Co.,
Morgan Stanley et Bank of America Corp. se retirent
elles-aussi du marché des matières premières.
Les politiciens et régulateurs
ont fait pression sur les banques afin qu’elles réduisent leurs activités sur
le marché des marchandises et réduisent les risques liés à leurs bilans,
alors que leurs revenus se trouvaient érodés par la volatilité des matières
premières et le manque d’intérêt de leurs clients. Les métaux industriels et
les marchandises en gros ont été les plus touchés par ce retrait des banques,
a expliqué Paul Hawkins, responsable des marchandises chez Crédit Suisse
Group AG, le 22 mai dernier.
Pendant le fixing, les banques
indiquent les quantités de métal qu’elles désirent acheter ou vendre pour des
clients ainsi que pour leurs propres comptes. Les traders font part de ces
chiffres à leurs clients et enregistrent de nouveaux ordres à mesure que le
prix est modifié, avant qu’il soit fixé. Les participants peuvent acheter et
vendre du métal et des produits dérivés sur les marchés et le marché de
gré-à-gré pendant ces négociations.
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