Mes chères contrariées, mes chers contrariens
!
Oui, je sais, avec un titre pareil, vous vous dites, ça y est !
Le père Sannat repart dans ses
logorrhées américanophobes ! Eh bien non, pas du tout !
Je ne vais même pas vous parler de l’Irak, de
l’Afghanistan, de la Somalie ou de toutes les dernières
expéditions militaires qui furent toutes un succès pour la
démocratie et les populations civiles de « Captain
America ». Je ne vous parlerai pas plus des
munitions à l’uranium appauvri qui sont excellentes pour la
santé des zenfants et qui permettent
d’augmenter la fertilité des sols et donc les récoltes
luttant ainsi efficacement contre la faim dans le monde.
Non, aujourd’hui, je vais vous parler de la FED, la Banque
centrale américaine dont le gouverneur est démissionnaire et
dont le successeur n’a pas encore été nommé dans
la mesure où le président Obama semble avoir du mal à
trouver un consensus autour des candidats pressentis.
Vous n’êtes pas censés être sans savoir
(j’adore cette expression qui n’a ni queue ni tête) que la
FED a décidé d’arrêter ses « quantitative easing » prochainement et progressivement puisque
tout va tellement mieux que bien et que la croissance est tellement forte que
les économies américaine et mondiale n’ont plus besoin de
programmes de stimulation monétaire.
Au G20, les Brics se montrent furieux !
L’AFP nous apprend qu’aujourd’hui la «
réunion des chefs d'État du Brésil, de Russie, d'Inde,
de Chine et d'Afrique du Sud a été ouverte peu après
11H00 GMT par Vladimir Poutine, accompagné de ses ministres des
Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et des Finances,
Anton Silouanov.
L'objectif de la rencontre est de mettre au point "une approche
commune concernant les principaux sujets du sommet du G20", qui doit
s'ouvrir plus tard dans la soirée, a expliqué le chef de
l'État russe.»
Très diplomates, les Russes ont procédé aux
circonvolutions de rigueur :
"L'économie mondiale est dans une situation bien plus
stable qu'il y a cinq ans", à la création du G20, a
observé jeudi la conseillère du Kremlin, Ksénia
Ioudaéva.
La croissance se renforce dans la plupart des pays riches, l'Europe
est sortie de récession mais "il existe des risques liés
à la fin des mesures de relance aux États-Unis", a-t-elle
averti.
Tout le
problème est dans le « mais » !
En ce qui me concerne, je suis un garçon plutôt franc et
direct, ce qui ne cesse d’agacer ma femme qui trouve que je manque de
diplomatie. C’est vrai qu’appeler un chat un chat, c’est
très délicat par les temps qui courent
d’extrémisme de politiquement correct….
Il faut donc toujours commencer sa phrase par des compliments,
félicitations, pour noter des progrès significatifs, une
évolution très positive de la situation, une stabilisation salutaire
et autres crétineries d’usage. Sinon, comme dit ma femme,
« on ne t’écoute pas, tu braques l’auditeur
»…
Il n’empêche qu’au bout du compte, la phrase
importante c’est : « Il existe des risques liés à
la fin des mesures de relance aux États-Unis… »
Ce qui semble doux aux oreilles en langage diplomatique et rassurant
signifie qu’en fait on est face à un immense bazar et que tout
le système menace de nous péter à la figure… Mais
c’est sûr que dit comme ça, c’est moins
vendeur…
Le massacre
des monnaies des pays émergents !
Comme le dit très bien l’AFP, « conséquence
du projet de la Banque centrale des États-Unis de réduire son
soutien à l'économie, les monnaies émergentes piquent du
nez. La roupie indienne a perdu environ le quart de sa valeur depuis le
début de l'année, le réal brésilien 15 %, la lire
turque plus de 11 %, le rouble russe 10 %, poussant les autorités
monétaires de ces pays à engager des sommes
considérables sur les marchés pour défendre leur monnaie
».
La plus
grande déstabilisation mondiale
Ils sont super sympas nos zamis les Zaméricains qui ont toujours
considéré que le dollar était leur monnaie mais notre
problème, ce qui résume parfaitement la stratégie
étasunienne.
Ils ont donc, depuis le début de la crise en 2007,
inondé le monde entier de liquidités, créé des
bulles spéculatives immenses et mondiales, déstabilisé
l’ensemble des marchés financiers, qu’il s’agisse
des marchés actions, des devises ou encore du marché
obligataire.
Depuis plus de cinq ans, l’ensemble des prix des actifs est en
réalité biaisé par cet afflux de liquidités.
En économie – et l’exemple soviétique en est
l’une des plus belles illustrations sans en être la seule
évidemment –, lorsqu’il y a un problème majeur dans
la fixation des prix, alors les décisions des agents
économiques deviennent erronées ce qui provoque, lors du retour
à la réalité toujours inéluctable, une crise
gigantesque.
Alors évidemment, maintenant que tout le monde se dit que la
FED va vraiment tenter de le faire (et je maintiens que cela ne va pas durer
très longtemps), on commence à voir apparaître quelques
craquements très inquiétants.
Le taux
à 10 ans américain a presque doublé en moins de 6 mois !
Regardez ce graphique :
http://www.marketwatch.com/investing/bond/10_year
Il s’agit du taux d’emprunt à 10 ans des
États-Unis. En moins de 6 mois, il a presque doublé. Je vous
rappelle que c’est le même phénomène qui a
précipité la Grèce, l’Espagne ou le Portugal vers
des demandes d’aides financières internationales.
Avec plus de 100 % de dettes sur PIB, pensez-vous que les USA soient
en mesure de voir tripler ou quadrupler leur taux d’emprunt ? Et encore
! Nous ne parlons là que d’un phénomène
d’anticipation car pour le moment, l’arrosoir de la FED continue
à déverser tout ce qu’il faut sur les marchés.
Il n’y a plus suffisamment d’acheteurs pour les bons du
Trésor américain. C’est la FED qui, désormais,
finance plus de 60 % du déficit de l’État
fédéral…
Et cette
hausse des taux va se poursuivre
Cette hausse des taux ne peut que se poursuivre jusqu’à
ce que les rendements soient suffisamment attrayants pour les zinvetisseurs qui, du coup, se retirent de tous les
autres actifs sur lesquels ils s’étaient positionnés.
C’est ce phénomène qui explique l’effondrement des
devises des pays émergents.
Si les monnaies de ces pays s’effondrent, cela va leur
créer de véritables problèmes sociaux puisque tous les
produits importés vont augmenter d’autant… 15 % de baisse
de la roupie indienne cela signifie pour l’indien du coin 15 % de
hausse sur le prix du blé ou encore le prix du litre
d’essence… C’est dramatique pour la stabilité
sociale de ce pays, d’où leur colère à peine
contenue au G20.
"Être
conscients des répercussions"
Les investisseurs, anticipant une hausse des taux aux
États-Unis, y reviennent et les économies émergentes
subissent des fuites massives de capitaux qui pèsent sur leurs devises
nationales.
Les États-Unis "devraient être conscients des
répercussions de leur politique et prendre leurs
responsabilités en ce qui concerne la stabilité de
l'économie mondiale", a estimé jeudi le vice-ministre
chinois des Finances, Zhu Guangyao.
Ce qui, en langage diplomatique chinois, signifie "attention,
nous sommes très fâchés et si ça continue, on va
vous créer un étalon-or dans le dos et tuer votre
dollar…"
Quant aux autorités américaines, elles restent sur leur
ligne de communication officielle à savoir « que si la politique
de la FED devenait moins généreuse, cela serait "parce que
l'économie américaine se renforce, ce qui est clairement positif
pour l'économie mondiale" comme l’a rappelé la
sous-secrétaire au Trésor, Lael Brainard.
Vous noterez au passage l’emploi du conditionnel et du
"si"… "Si la politique devenait moins
généreuse", ce qui laisse planer quand même quelques
sérieux doutes sur l’arrêt plus supposé que
réel des injections de liquidités et de fausse monnaie.
Nous allons donc à grands pas vers un grand krach… Il
sera global et monumental… Et on pourra sans doute dire, comme pour la
crise de 1990… que c’est à cause de la guerre en
Irak… heu pardon,… la guerre en Syrie !
À demain… si vous le voulez-bien !!
Charles
SANNAT
Editorialiste et rédacteur du Contrarien
Matin
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
http://www.lecontrarien.com/
Mes chers
amis, nous nous lançons mercredi prochain dans une conférence
par internet que j'aurais le plaisir d'animer. Alors je n'ai pas tout compris
car c'est hyper technique de mon côté mais l'idée c'est
que l'on m'a dit de vous dire de cliquer ici pour vous inscrire
Pour vous inscrire ici : www.lecontrarien.com
On me dit qu'il faut que je vous précise plusieurs choses :
- Suite à votre inscription, vous recevrez prochainement
(début de semaine prochaine) un email vous indiquant l'adresse web
pour se connecter et assister à la conférence.
- Attention seulement 100 places disponibles : seuls les 100 premiers
connectés à la web-conférence pourront assister en
direct à la présentation et me poser des questions.
- L'inscription ne garantit pas une place, puisque tous les inscrits
auront l'adresse de la conférence. Mais seuls les 100 premiers
connectés pourront assister à la réunion. Si on limite
les inscriptions à 100, la salle ne sera pas pleine (au moins 30%
d'absents), ce serait dommage.
La limitation à 100 participants est en revanche
nécessaire pour gérer la partie question/réponses....
Voilà je vous souhaite bonne chance pour vous inscrire et
tenter cette nouvelle expérience! En ce qui me concerne je serai
là et je vous retrouverai presque en vrai avec un immense plaisir pour
un échange qui je l'espère sera très riche. A
très bientôt.
Charles
http://www.boursorama.com/actualites/au-g20-l...4fdc75ed4496787
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