A mesure qu’approche la
mort de la devise de référence mondiale, les Etats-Unis continuent d’exporter
de l’or. Beaucoup d’or. A dire vrai, les Etats-Unis ont exporté tant d’or ces
trois dernières années, qu’ils ont souffert d’un déficit égal à deux années
de production domestique.
Voilà qui ne devrait pas
surprendre les investisseurs sur les métaux précieux, puisque 99% des
Américains continuent de croire que la dette représente des actifs. Pourquoi
les Américains devraient-ils investir sur une relique barbare, s’ils peuvent
devenir riches bien plus simplement, grâce à leurs versements mensuels de pension
retraite ? Leur solde de pension retraite diminue d’un mois sur l’autre,
mais ce n’est pour eux qu’un inconvénient passager. Rien de quoi s’inquiéter,
surtout si Donald Trump est élu président… de quoi apporter des gains à deux
ou trois chiffres à tout le monde.
Voilà qui semble
charmant, jusqu’à ce que vous regardiez sous le capot financier des
Etats-Unis et réalisiez ce qui se passe réellement avec le moteur de la Fed.
Je recommande à tous ceux qui n’ont pas vu la vidéo de John Titus, de chez Best Evidence, intitulée Fed Audit Shocker: They Came
From Planet Klepto de la visionner plusieurs fois.
Non seulement la Fed a
acheté des titres adossés à des créances immobilières à des banques pour la
somme de 1,7 trillion de dollars, Titus pense que la Fed a sous-estimé la
quantité de bons du Trésor sur ses bilans. Titus prévoit de publier une autre
vidéo dans laquelle il démontrera de quelles quantités de bons du Trésor la
Fed dispose vraiment… bien qu’elle ne l’annonce pas publiquement.
Le monde se réveille
chaque jour pour subir les fraudes de la Fed et de ses banques membres.
Viendra un jour où le dollar perdra son statut de devise de réserve, et où
les Américains se réveilleront après 45 années d’amnésie.
Pour en revenir aux
chiffres, voyons ces deux graphiques :
Vous remarquerez que l’offre
d’or annuelle aux Etats-Unis a été inférieure à la demande annuelle sur les
trois années présentées par le graphique ci-dessus. Ce déficit a été le plus
important en 2013, alors que l’offre totale s’élevait à 650 tonnes, contre
une demande de 881 tonnes. Il a alors été de 231 tonnes.
En combinant les données
des deux graphiques ci-dessus, nous obtenons le résultat suivant :
L’offre d’or totale aux
Etats-Unis a été de 1.979 tonnes pour la période 2012-14, contre une demande
totale (exportations incluses) de 2.415 tonnes. Le déficit net a donc été de
436 tonnes (ou 14,1 millions d’onces). Une fois encore, cela représente
beaucoup d’or. Si nous observons les chiffres des ventes de l’atelier
monétaire des Etats-Unis, cela représente autant d’or que toutes les Gold
Eagles vendues depuis 1997, soit 14.054.750 onces :
Comme nous pouvons le
voir, le déficit du marché américain a représenté l’équivalent des ventes de
Gold Eagles depuis 1997. Un autre fait important à retenir du graphique
ci-dessus est la hausse très importante des ventes en période de perte de
confiance du public envers le système financier. Nous pouvons le percevoir
pour les années 1998-99 avec la panique qui a précédé le potentiel « bogue
du millénaire », ainsi qu’en 2008-09, alors que les Américains pensaient
que le marché américain et le système bancaire allaient imploser.
Une autre manière d’observer
ce déficit sur trois ans est de le comparer à l’offre minière domestique. Les
Etats-Unis sont le quatrième plus gros producteur d’or mondial. La Chine est
en tête suivie par l’Australie et la Russie. Afin de rééquilibrer le déficit
de 2012-14, deux années d’offre minière domestique seraient nécessaires.
Les Etats-Unis ont
produit 230 tonnes d’or en 2013 et 210 en 2014, pour un total de 440 tonnes. Le
déficit net cumulé du marché de l’or américain entre 2012 et 2014 a été de
436 tonnes. L’or des institutions, des banques et le pillage de l’ETF GLD ont
donc été nécessaires pour combler ce déficit de 436 tonnes.
Malheureusement, l’Orient
continue d’importer des quantités record de métal, alors que les Américains
continuent d’espérer que leur papier maintiendra sa valeur. C’est la raison
pour laquelle nous voyons la Fed et le Trésor des Etats-Unis soutenir les
marchés des actions et obligations. Une fois que cette combine à la Ponzi
explosera, vous pourrez parier tous vos dollars que les actifs les plus sûrs
seront les métaux précieux, et non le marché sur-gonflé des pensions de
retraites (qui représente aujourd’hui 24,7 trillions de dollars).