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Les Indore Pears montées sur une paire
de boucles d’oreilles.
Ces
deux diamants ont un lien avec le meurtre de Malabar Hill : un soir de
janvier 1925, à une heure où les jardins suspendus de Malabar Hill, l’un des
quartiers les plus salubres de Bombay, étaient bondés de monde, un officiel
de Bombay Corporation conduisait le long de la crête accompagné d’un ami et
d’une femme musulmane. Leur voiture a soudainement été attaquée par des
hommes armés. Le fonctionnaire fut assassiné et les deux autres furent
gravement blessés. Quatre officiers Britanniques qui passaient par là se sont
précipités à leur secours et ont réussi à interpeler l’un des assaillants. La
presse a ensuite reporté que le crime n’avait pas été motivé par le vol, mais
était plutôt une revanche ou une tentative d’enlèvement. Selon le Times, la
police de Bombay offrit une récompense de 10.000 roupies à toute personne
capable de lui apporter plus d’informations, mais aurait elle-même spécifié
que « compte tenu de la puissance de l’organisation qui se cache
derrière le groupe d’assaillants, cette dernière leur offrirait certainement
plus pour garder le silence ».
Lors
de l’une des premières séances devant la cour de Bombay, il fut révélé que la
femme musulmane, Mumtaz Begum,
avait été une danseuse à la cour de Tukoji Rao III,
maharajah d’Indore, l’un des plus importants états Maratha
du centre du pays. Elle avait été l’une des nombreuses concubines du prince,
qui était captivé par elle, mais ses sentiments ne furent jamais réciproques.
Alors que l’entourage du maharajah était en voyage, la femme avait sauté dans
le premier train pour s’échapper d’Amritsar et se rendre à Bombay, où elle
chercha la protection d’un riche marchand. Il fut décidé que le meurtre de
Malabar Hill ne pouvait être ignoré : Mumtaz Begum avait reconnu ses assaillants comme étant des
aides-de-camp du maharajah et des membres de l’armée et de la police montée.
L’implication du maharajah dans l’attaque ne fut jamais rendue publique, mais
il se vit demander de participer à l’enquête ou d’abdiquer en faveur de son
fils. L’année suivante, il choisit la deuxième option.
Les Indore Pears montés sur un collier
de diamants baguette.
Lors
d’un voyage en Suisse à la suite de son abdication, il rencontra Nancy
Miller, une jeune Américaine très riche. Le couple se maria en 1928. Nancy
embrassa la religion hindoue et devint connue sous le nom de Maharanee Shamista Davi Hollar. En 1946, Harry
Winston acheta les deux diamants Pear, d’un poids
de 46,95 et 46,70 carats que le maharajah avait portés en de nombreuses
occasions. Mr. Winston fit retailler les diamants dont le poids fut porté à
46,39 et 44,14 carats, et qui furent présentés lors de l’exposition des
Joyaux de la Couronne aux côté du diamant Hope. En 1953, il les vendit à un
client de Philadelphie avant de les lui racheter en 1958 pour les vendre à un
client de New York. En 1976, Mr Winston acheta les Indore Pears une nouvelle
fois pour les vendre à un membre de la famille royale. Christie’s les mit aux
enchères à Genève en novembre 1980 puis une nouvelle fois en novembre 1987. Robert
Mouawad est le propriétaire actuel de ces diamants.
Ils ont été classifiés comme étant de couleur et de clarté diverses. Le site
internet de Mouawad ne précise que
« E-VVS2 », alors qu’un site réputé basé au Japon précise qu’ils
sont de couleur D, sans défaut interne, ou VVS1.
Sources:
Famous Diamonds
par Ian Balfour et Diamonds - Famous, Notable and Unique par GIA.
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