Les Keynésiens porteront-ils le blâme ?

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Published : April 08th, 2016
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Il est rare que je mentionne Gary North lorsqu’il est question d’économie ou d’Histoire, mais son article du 25 juillet, intitulé The Bucks Stop Here': Keynesian Economics Will Get Blamed for the Crash, mérite d’être discuté.

 

Il commence ainsi :

 

« Tant que le système économique actuel restera ce qu’il est, les Keynésiens contrôleront les leviers du pouvoir et de l’influence. Mais quand le système s’effondrera enfin sur lui-même, et que les banques centrales ne pourront plus restaurer le système, beaucoup de questions seront posées.

Quand les gens verront disparaître leur épargne retraite, ils chercheront quelqu’un à blâmer. Ce quelqu’un, ce sera les Keynésiens. Et ces derniers ne seront pas en mesure de transférer le blâme vers quelqu’un d’autre. »

Certains blâment des Keynésiens spécifiques, comme Yellen et Bernanke, plutôt que le Keynésianisme en général. Ils ne blâmeront pas l’économie keynésienne – à moins qu’ils ne cherchent à la mettre à jour. Les électeurs demanderont des réformes. Ils voudront voir les têtes tomber. Ceux qui se trouveront en haut de la chaine alimentaire trouveront un moyen d’exploiter leur outrage, même si cela signifie la guerre. Tant que le gouvernement ne sera pas devenu un Etat failli, le Keynésianisme conservera sa place sur le trône.

Quand la Réserve fédérale ne sera plus en mesure de restaurer la croissance économique en élargissant la masse monétaire, les Keynésiens seront blâmés.

Les économistes autrichiens leur feront porter le chapeau, comme ils le font depuis 2007-08. Mais qui les écoutera, maintenant que la croissance économique est de retour dans les livrets beiges de la Fed, qui révèlent une hausse des dépenses à la consommation ?

 

Les Keynésiens nous disent que la crise a été le résultat de standards de crédit trop laxistes, de la régulation limitée d’institutions financières non-bancaires, et d’une surabondance d’épargne. Wikipédia nous en dit ceci :

« La tentation offerte par cette épargne disponible sans délai a submergé les mécanismes de contrôle politiques et règlementaires au sein d’une nation après l’autre, alors que prêteurs et emprunteurs ont eu recours à cette épargne et créé bulle après bulle tout autour du monde. »

Nous pourrions facilement en conclure que la crise a été hors du contrôle de quiconque, et n’a pas été la faute de théories économiques. Quand le prochain effondrement se présentera, nous apprendrons une nouvelle fois que l'économie est quelque chose de difficile, quelque chose que les simples mortels que nous sommes ne devraient pas pratiquer à domicile.

 

En 2008, la reine Elizabeth II a demandé au professeur Luis Garicano, de la London Schoold of Economics, comment un évènement tel que la crise financière pouvait frapper sans aucun avertissement. Son insipide réponse a été la suivante : « A chaque stage de son développement, quelqu’un se reposait sur quelqu’un d’autre, et tout le monde pensait avoir bien fait ». Quatre ans plus tard, un économiste de la Banque d’Angleterre a élaboré : « Nous sommes devenus auto-satisfaits. Les régulations n’étaient pas nécessaires. Vous savez comment sont les choses, votre Majesté. »

 

Bien sûr qu’elle le sait. C’était alors l’heure de la Grande modération : l’heure à laquelle les banquiers centraux ont résolu le problème de la volatilité des cycles économiques. Pas étonnant qu’ils soient devenus auto-satisfaits.

 

Les Autrichiens auraient pu dire à la Reine que la seule solution au problème des cycles économiques était de forcer les banquiers centraux à fermer boutique. Les Autrichiens auraient pu lui dire qu’une économie saine repose sur des marchés libres. Mais pour beaucoup de gens, les Autrichiens sont l’ennemi qu’ils connaissent peu. Les Autrichiens sont l’ennemi dont ils ont vaguement entendu parler.

 

La Grande dépression et les marchés libres

 

Beaucoup pensent encore que l’existence de l'étalon or a été la cause première de la Grande dépression. L’or était la monnaie du marché libre. Ce n’est qu’après que les gouvernements ont abandonné l’or que la reprise a pu commencer, nous expliquent les Keynésiens. Un rapide coup d’œil aux graphiques de l’époque suggère qu’ils aient peut-être vu juste. Personne ne relève que le monde fonctionnait alors sous un étalon or manipulé par le gouvernement. Le marché libre a freiné la reprise. Nous ne devons jamais refaire confiance au marché libre.

 

Pendant la Dépression, l’un des défenseurs anglophones de l’idée autrichienne était Lionel Robbins, qui a publié en 1934 un ouvrage intitulé The Great Depression. Il a fini par répudier son travail. Une note biographique nous apprend qu’après la guerre, il a publié un livre en soutien aux « politiques keynésiennes de plein emploi par le contrôle de la demande en agrégats ». Aux yeux de certains, cette apostasie a pu être bien fondée ou expédiée. Quoi qu’il en soit, elle n’a rien fait pour aider le marché libre.

 

J’espère que North a raison, j’espère que les Keynésiens porteront le blâme. Mais s’ils doivent être jugés, qui les jugera ? Les Keynésiens écriront simplement un nouvel article sur Wikipédia pour nous expliquer qui doit être blâmé et pourquoi. Ils iront à la télévision et pointeront d’autres du doigt. La Reine recevra de nouvelles excuses lamentables. Bien que j’espère que les choses se passeront autrement, le public ne passera pas ses soirées à étudier l’économie autrichienne ou à regarder des économistes autrichiens sur YouTube. Et les gens pourront soutenir aussi bien Bernie Sanders que Ron Paul. Ils exigeront des réparations, et ne chercheront pas à comprendre. Ils laisseront la compréhension aux experts, et les experts seront encore et toujours des Keynésiens.

 

La situation me rappelle les contrôles et les rééquilibrages du gouvernement. C’est le gouvernement qui effectue ces contrôles et équilibrages. Peu importe les atrocités commises, il ne se considèrera jamais responsable. Il trouvera toujours un moyen d’accroître son pouvoir.

 

Je suis probablement aussi optimiste que North. Et il est optimiste. Voyez ici pour plus de détails.

 

J’imagine que l’avenir nous réserve une combinaison entre Rothbard et Kurzweil. Le Keynésianisme existera toujours intellectuellement parce qu’il sera trop utile à l’élite au pouvoir pour être abandonné. Mais les institutions qui y auront eu recours pendront au bout de cordes.  Les gouvernements en faillite nous permettront d’avoir des marchés presque libres, et la loi du retour accéléré nous ouvrira des opportunités économiques radicalement nouvelles.

 

 

 

 

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