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L’économie globale a
comme qui dirait quelques problèmes, notamment en matière de demande. La
croissance a fortement ralenti en Chine ainsi qu’aux Etats-Unis, et l’Europe
éprouve des difficultés à s’extirper de son bourbier. Mais la semaine
dernière, les marchés des actions ont jubilé :
Le Hang Seng de Hong
Kong a gagné 7,9%, et a été suivi par un rebond de 4,4% de l’indice composite
de Shanghai. Les actions chinoises continuent de grimper, alors qu’en Chine, tout
le monde s’y intéresse en tant que moyen de devenir riche très
rapidement. Il est vrai que ce soit une tactique qui ait déjà fonctionné par
le passé. En Europe, le DAX allemand a gagné 3,4%, le FTSE britannique 4%, et
le CAC 40 français 3,5%.Les actions ont flambé en Europe depuis le début de l’année,
avec notamment une hausse de 26% pour le DAX. Le Nikkei japonais et le SENSEX
indien ont gagné 2% sur la semaine. Le S&P 500 a été laissé en retrait,
avec une hausse de 1,7%. Une semaine phénoménale pour les actions globales.
Mais au premier
trimestre les revenus des corporations ont été catastrophiques. Aux
Etats-Unis, les revenus trimestriels ont enregistré leur diminution la plus
importante depuis 2009, et devraient continuer de baisser. Il ne s’agit pas
que du secteur industriel. Cela peut être expliqué en partie par un effort de
placer la barre si bas que même les sociétés aux revenus les plus médiocres
puissent s’en tirer, et qu’en « dépassant les estimations », les
actions pourront continuer de grimper. Dans tous les cas, la situation n’est
pas belle à voir.
Mais ce n’est qu’un
phénomène parmi d’autres. Comme l’explique succinctement Michael Hartnett,
stratégiste d’investissement chez BofA Merrill Lynch :
- 26
réductions de taux par les banques centrales globales (596 depuis l’effondrement
de Lehman)
- Le
prix du pétrole se stabilise autour de 50 dollars le baril après un
effondrement de 60%
- Premier
trimestre : troisième trimestre consécutif de rendements positifs
pour le dollar
- Les
rendements du DXY pour le premier trimestre sont au sixième rang depuis
1971
- Les
rendements par action des Etats-Unis devraient bientôt devenir négatifs
pour la première fois depuis 2009
- 5,3
trillions de dollars d’obligations gouvernementales ont un taux d’intérêt
négatif
- Record
d’émissions d’obligations de sociétés libellées en euros enregistré au
mois de mars, avec un peu moins de 60 milliards d’euros
- Les
obligations suisses sur dix ans ont un intérêt négatif pour la toute
première fois
- Le Mexique
lance 1,5 milliards d’euros d’obligations sur cent ans, à 4% d’intérêts
- Le
franc suisse gagne 25% en une journée
- La
capitalisation boursière du secteur américain de la technologie et de la
biotechnologie excède celui des marchés émergents et de la zone euro
- Les actions
gagnent 24% à Shanghai, et les obligations russes grimpent de 33%
- Meilleures
performances : Gazprom (21%), BASF (19%) ; pires performances :
Wal-Mart, HSBC (6%)
- Les
swaps du défaut de crédit du Portugal passent à un prix par action de 76
dollars, alors que ceux de la Grèce s’élargissent pour atteindre 876
dollars par action
- La BCE
donne tout ce qu’elle a, et la Fed décide de souffler
- Même
le marché boursier de l’Iran enregistre une reprise
Renversant ? Il
semblerait que ce soit la mode de cette année !
C’est maintenant au tour
de General Electric d’entrer en jeu. Parmi l’euphorie dont sont l’objet les
actifs financiers de toute sorte, GE a soudainement décidé de se débarrasser
d’une majorité de ses actifs financiers, dont ses propriétés commerciales. GE
a su profiter de la bulle, mais s’inquiète désormais de la voir arriver à
maturité et tente d’en sortir tant qu’il en est encore temps. Mais ce n’est
pas tout… lisez ceci : Moody’s
Has a Cow, Slams GE’s Masterful Financial Engineering
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