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Les marchés grimpent à mesure que le monde plonge dans la crise

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Published : December 01st, 2014
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Category : Editorials

Le 28 août, alors que la région géographique anciennement connue sous le nom d’Irak s’enfonçait plus profondément encore dans le chaos, le président Obama a annoncé au monde qu’il « n’avait pas encore établi de stratégie ». Quelques jours plus tard, un autre journaliste américain se faisait couper la tête par un djihadiste à l’accent cockney. Rien ne va clairement plus hors des confins pétillants du S&P 500.

Le Wall Street Journal a publié récemment un extrait du livre d’Henry Kissinger intitulé « World Order ». Dans cet extrait, l’ancien Secrétaire d’Etat cite la Lybie, l’EIIL, l’Afghanistan et le rebond des tensions avec la Russie et la Chine comme des évènements inquiétant les Etats-Unis au plus haut point. Kissinger a poursuivi avec une mise en garde : « Le concept d’ordre sur lequel repose l’ère moderne est en crise ».

Kissinger a ajouté que la période qui s’étend entre 1948 et 2000 pourrait être considérée comme un « amalgame de l’idéalisme américain et des concepts européens traditionnels que sont la structure de l’Etat et l’équilibre du pouvoir. Mais de vastes régions du monde n’ont jamais partagé le concept d’ordre de l’Anglosphère occidentale et se sont contentées de l’accepter. Ces réserves deviennent aujourd’hui évidentes, comme nous pouvons le voir avec la crise en Ukraine et la mer de Chine méridionale. L’ordre établi par l’Occident se trouve aujourd’hui à un tournant de son histoire ».

Au XXe siècle, les Allemands et les Russes ont tenté en vain de s’en prendre à l’Anglosphère. La première attaque de l’Allemagne s’est terminée par l’abdication du Kaiser en 1918. Mais les négociateurs Alliés ont commis une erreur et dressé la scène pour de terribles retombées. Bien que l’Allemagne fût laissée inoccupée, ses citoyens se sont retrouvés fortement endettés. Ces deux conditions étaient mutuellement incompatibles. Un homme fort a fini par faire surface en Allemagne pour dégager son pays du filet de l’Anglosphère. De la même manière, à la fin de la Guerre froide, l’Union soviétique n’a pas été occupée, et une paix a été négociée. La cause implicite du démantèlement volontaire de l’URSS était que la Russie comprenait que l’OTAN n’élargirait pas son adhésion aux anciens satellites soviétiques de l’Europe de l’est.

Mais, exaltée par sa victoire, l’Anglosphère a tenté de modifier les accords de paix avec la Russie en faisant entrer dans l’OTAN certains pays baltiques, la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Pologne. Tout le monde savait que l’Ukraine était la prochaine sur la liste, chose que la Russie aurait eu beaucoup de mal à accepter.

Comme les Allemands, les Russes sont des gens fiers. Bien qu’ils aient accepté les règles de l’Anglosphère, ils éprouvaient énormément de ressentiment pour cette agression couverte. Grâce à un président ferme et charismatique, la Russie tente aujourd’hui de regagner sa sphère d’influence perdue. Dans un sens très limité, il est possible de lever des points de comparaison entre Hitler et Poutine.

Chose extraordinaire, l’administration d’Obama n’est pas parvenue à reconnaître la Crimée comme ayant un intérêt vital pour la Russie. En conséquence, la réponse de l’administration américaine à l’annexion du territoire par la Crimée a été une grossière erreur. Plus sérieuse encore est la possibilité de voir cette erreur renforcer les relations entre la Russie et la Chine, et peut-être même entre la Russie et l’Allemagne.

Dans ses efforts d’imposer des représailles à Poutine, Obama a opté pour des armes qui défient tout sens pratique. Les sanctions commerciales imposées à la Russie ne font rien si ce n’est créer la discorde entre les membres de l’OTAN. Il a récemment été révélé que l’Allemagne a été forcée de négocier dans le plus grand secret avec la Russie afin de s’assurer la livraison de 40% de ses réserves d’énergie hivernales. Et ces divisions ont sans aucun doute renforcé les ambitions de Poutine. L’Ukraine entière est désormais en jeu. Le weekend dernier, un rapport de presse suggérait qu’une escalade du conflit était imminente. Le gouvernement ukrainien a adopté une posture défensive, et les forces russes ont gagné du terrain. Plus inquiétant encore, les erreurs de jugement d’Obama pourraient forcer l’Allemagne hors de l’Anglosphère, et vers la sphère asiatique de la Russie et de la Chine.

Lors de la prochaine réunion de l’OTAN, il est possible que la politique réelle dicte un besoin de trouver le moyen d’accepter l’hégémonie territoriale de la Russie sur son « arrière-cour ».

Sur le court terme, le flux de monnaie de la terreur vers les Etats-Unis devrait se poursuivre et, dépendamment de la décision que prendra l’OTAN, s’intensifier. Voilà qui pourrait porter le dollar, les actions et les obligations vers de nouveaux records. Sur le court terme, alors que se renforceront les sanctions commerciales contre la Russie, la récession se propagera tout autour du monde. Les banques centrales pourraient vouloir adopter des politiques de stimulus monétaire plus agressives et porter les marchés financiers toujours plus haut.

Face aux stimuli monétaires keynésiens qui refusent de prendre, les banques centrales pourraient être tentées de créer toujours plus de monnaie synthétique. En revanche, compte tenu de l’échec des récents programmes de QE, certaines pourraient adopter de nouvelles approches d’injection de monnaie dans l’économie. En août, le Council on Foreign Affairs publiait dans son journal Foreign Affairs un article stupéfiant intitulé « Print Less But Transfer More: Why Central Banks Should Give Money Directly to the People ».

Les signes du désespoir des Keynésiens pourrait alimenter les inquiétudes de voir se développer une récession économique combinée à une hyperinflation financière ou une stagflation. Les métaux précieux pourraient de nouveau entrer en jeu. Et le rôle du dollar en tant que devise de référence pourrait en être menacé.

En clair, l’ordre qui a dominé la sphère politique mondiale tout au long du siècle dernier fait face à de terribles épreuves. Malheureusement, Washington manque clairement de compréhension stratégique et de fortitude intestinale. Et le moment ne pourrait pas plus mal tomber. L’inaptitude de l’Anglosphère pourrait même surpasser les efforts de Janet Yellen et forcer le marché des actions vers la correction dont il a tant besoin.

 

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Je ne pense pas que le peuple allemand puisse quitter l'anglosphère, il suffit d'observer l'usage quotidien de la langue allemande où presque chaque phrase contient au moins un mot anglais.

Néanmoins, l'Allemagne pourrait décider de faire cavalier seul ou de créer sa propre sphère (un nouveau Lebensraum), par exemple avec les ex-URSS qui ne sont pas très favorables à la Russie (Pologne, République Tchèque).

Les gens en masse sont très simples et primaires : si le groupe gagne, ils sont tous avec, mais si le groupe perd, chacun voudra aller de son côté.
Comme au foot : il y a quelques années en Belgique les gens ne s'intéressaient pas à l'équipe nationale et suivaient les coupes du monde et euros juste pour se distraire. Ensuite, l'équipe s'est mise à gagner, et l'été dernier, soudain, tous les belges étaient des supporters ultra-patriotiques... quel revirement, mais c'est ça la nature humaine, dans toute son hypocrisie.

Il en va de même pour les grands ensembles politiques, à commencer par l'échec consternant de la mondialisation.

Nous vivons le début d'un retour aux régions, les gens se replient vers de petites structures auxquelles ils préfèrent s'identifier, plutôt qu'à des aberrations amorphes comme l'Union Européenne dont personne n'a jamais lu la Constitution, à part éventuellement un sado-masochiste désoeuvré.

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Il y a une germanophobie en Pologne ou en Tchéquie comme on ne connait plus à l'ouest.
Quel intérêt auraient ces pays à se rapprocher d'un beaucoup plus gros qu'eux, qui plus est en dehors des cadres et structures européens actuels ?
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Pâris - 12/1/2014 at 11:42 AM GMT
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