Dans un récent commentaire de
GMO concernant l’immigration et le Brexit, le fondateur de l’organisation,
Jeremy Grantham, a présenté les raisons exactes pour lesquelles le Brexit
était en fin de compte une certitude mathématique.
Curieusement, Gratham pense
que le Brexit était une mauvaise idée.
Les extraits suivants sont de
Grantham, ce qui suit est de moi.
Les mathématiques
impossibles de la crise des réfugiés
- La vérité
quant à l’immigration vers l’Union européenne est amère. Comme je l’ai
déjà expliqué, je suis d’avis que l’Afrique et certains pays du
Proche-Orient commencent à échouer en tant que nations civilisées.
- S’ils
échouent, c’est en raison d’une population qui s’est multipliée par cinq
ou dix depuis ma naissance, d’un climat qui ne cesse de se détériorer,
de la dégradation des sols, d’une insuffisance en eau, d’une mauvaise
gouvernance et d’un manque d’infrastructures. Les uns après les autres,
les pays se heurtent à l’échec.
- Ce qui
multiplie, au sein de ces pays, le nombre de gens désespérés, notamment
parmi les jeunes hommes, qui risquent leur argent et leur vie pour
pouvoir entrer en Union européenne.
- Le meilleur
exemple de tout cela, c’est le Nigéria. Quand je suis né, le pays
comptait 21 millions d’habitants. Il en compte aujourd’hui 187 millions.
Dans un récent sondage, 40% des Nigériens ont dit qu’ils souhaiteraient
émigrer, notamment vers le Royaume-Uni (dont la population est de 64
millions). Selon les estimations des Nations-Unies, la population du
Nigéria devrait passer à 800 millions en 2100 (le taux de fécondité du
pays est de six enfants par femme). Sans discuter de cette possibilité,
je suppose que vous comprenez le problème qui se pose.
- J’ai écrit
il y a maintenant deux ans sur les pressions qu’exercerait cette
immigration potentielle sur l’Europe, et expliqué que la première
victime en serait la tradition libérale de l’Europe occidentale. C’est
ce qui se passe aujourd’hui, et bien plus rapidement que j’aurais pu le
croire. Et la situation ne fera que s’aggraver, à mesure que des
centaines de milliers de réfugiés en deviendront des millions.
- L’Union
européenne et l’Europe pourraient encore supporter quelques années
supplémentaires d’afflux de réfugiés, mais ce sera tout. Elles finiront
par devoir refuser l’accès même à ceux qui sont légitimement en danger.
L’alternative – accepter tous les nouveaux arrivants – nous mènerait non
seulement à un échec de l’Union européenne, mais à un échec de l’Europe.
Brexit était-il
nécessaire ?
- La mise en
place d’un référendum inutile par le Premier ministre, pour des raisons
superficielles et des gains politiques de court terme, aurait pu être
évitée. Un référendum est quelque chose de dangereux, parce qu’il permet
à la volonté véritable du peuple de se faire entendre, qu’elle soit bien
fondée ou non. Comme l’a dit Churchill, « le meilleur argument
contre la démocratie est une conversation de cinq minutes avec un
électeur ordinaire ». Il s’est également exprimé sur la fainéantise
volontaire du tiers d’électeurs qui ne se rend pas aux urnes.
- La presse
britannique, la plus outrageusement subjective du monde développé, a
manipulé les électeurs vers le Brexit.
- Pour ce qui
est des politiciens, oubliez tout. Théories impossibles, trahisons,
manque de planification et de bon sens. Et par-dessus tout, une
ignorance totale du principe de précaution. Ils jouent avec le feu à la
manière d’enfants. Ceux qui ont voté en faveur de Brexit et n’ont pas fui
peuvent maintenant récolter ce qu’ils ont semé. Ce qui est aussi
malheureusement le cas du reste du pays.
Mon analyse
Compte tenu des mathématiques
présentées dans le premier extrait, et au vu de la volonté de la Chancelière
allemande, il était à la fois une nécessité mathématique et une conséquence
pragmatique de voir le Royaume-Uni quitter l’Union européenne.
Les hommes politiques
sont dangereux
Lorsqu’il décrète que les
référendums sont dangereux, Grantham ne fait que dire que les élections sont
dangereuses.
Depuis quand les hommes
politiques sont-ils des sauveurs ?
Certains chefs d’Etat
dangereux me viennent à l’esprit. George Bush et sa guerre idiote en Irak.
Lyndon B. Johnson et sa guerre idiote au Vietnam…
Quelques questions
pour Grantham
- S’ils avaient
pu avoir un référendum sur la guerre en Irak, ainsi qu’une estimation
correcte de son coût, les Américains auraient-ils voté en faveur d’un
conflit ?
- Le
Royaume-Uni aurait-il voté en faveur d’une alliance avec Bush ?
- Les citoyens
américains auraient-ils choisi de faire pleuvoir les bombes sur le
Vietnam ?
- Les
Européens auraient-ils approuvé un pacte avec Erdogan en faveur d’une
circulation sans visa des Turcs au travers de l’Europe ?
Les hommes politiques et leurs
objectifs sont bien plus dangereux que les référendums. La Chancelière Merkel
et son accueil mathématiquement impossible de réfugiés est la raison
principale pour laquelle les Britanniques ont voté en faveur d'une sortie.
Ne blâmons pas les électeurs
pour le référendum.
Voyez aussi ceci,
en Anglais : Dear chancellor Merkel: When does Turkey join the EU? When do 80
million Turks have visa-free travel?