Le dollar
continuait cette semaine de gagner du terrain par rapport aux devises
majeures, et les prix de l’or et de l’argent en ont subi les conséquences.
Les
baissiers ont gardé le dessus, comme le monde le graphique ci-dessous, qui
présente les prix du Comex et les positions ouvertes.
Dans
les deux cas, les positions ouvertes ont grimpé, ce qui indique une position
à découvert substantielle et croissance, bien que l’argent ait enregistré une
forte baisse mercredi pour des raisons techniques : il semblerait que
quelqu’un ait transformé 6.000 contrats à terme pour le mois de décembre en
positions d’option. De l’autre côté du commerce des métaux précieux se trouve
un dollar fort, des actions fortes et des marchés des obligations encore
robustes, qui signifient dans l’ensemble que les gestionnaires de
portefeuille sont généralement haussiers et ignorent toute forme de risque.
Le temps nous dira si leur vision panglossienne est justifiée.
L’argent
s’est montré particulièrement vulnérable, et le ratio or :argent est
désormais proche de 75. Cette situation n’est pas sans précédent, mais peut
être perçue comme extrême. La conséquence en est une escalade de la demande
en barres et pièces d’argent sur le marché au détail, au point que l’atelier
monétaire des Etats-Unis se retrouve en pénurie d’Eagles d’argent. La demande
en barres et pièces d’or a également flambé en Allemagne et en Autriche. En
Inde et en Chine, elle a légèrement augmenté ces dernières semaines, et le
Shanghai Gold Exchange reportait ce matin même la livraison de 47,45 tonnes
de métal pour la semaine dernière, soit deux fois plus que le taux de
juillet.
Si
les citoyens indiens et chinois accélèrent leurs achats, il y a des chances
que ce soit aussi le cas des autres citoyens d’Asie. L’ETF GLD a perdu près
de 28 tonnes de métal depuis octobre, une quantité presqu’insignifiante, et
il n’est pas surprenant que le GOFO soit désormais en backwardation.
Les
nouvelles de cette semaine n’ont pas été encourageantes, et des conditions de
récession commencent à apparaître au Japon et en Europe. Les difficultés de
la zone euro affectent le Royaume-Uni, et la baisse du yen, de l’euro et de
la livre contre le dollar confirme ce diagnostic. Ces difficultés économiques
finiront par avoir un impact sur l’économie des Etats-Unis, et sans action
monétaire agressive de la part de la Fed, il sera bientôt difficile de rester
haussier face aux actions. Les obligations devraient enregistrer une hausse
de disponibilité à mesure que les déficits gouvernementaux s’élargissent et
que les corporations recherchent de la liquidité.
Pour
dire les choses autrement, les marchés financiers d’aujourd’hui présentent un
risque très faible, une situation qui devrait radicalement changer au cours
de ces prochains mois. Voilà qui devrait s’avérer positif pour les prix de
l’or et de l’argent.
En
clair, la tendance baissière continue des métaux précieux et un dollar fort
sont aujourd’hui au goût du jour. Voilà qui ignore complètement le fait que
la demande en métal physique augmente significativement à ces niveaux, et que
ce n’est pas le dollar qui prévaut, mais l’affaiblissement des devises
étrangères en raison de la contraction du crédit, réel ou anticipé. Le risque
devrait commencer à se faire sentir ces quelques prochains mois.