Question du jour : des
navires de transport maritime sans équipage sont-ils envisageables ?
S’ils devenaient une réalité, les
sociétés de transport pourraient économiser énormément d’argent. Mais qu’en
serait-il des pertes d’emploi ? Des assurances ? De
l’inflation ?
Pour répondre à ces questions,
jetons d’abord un œil à cet article de Bloomberg, Rolls-Royce Drone Ships Challenge
$375 Billion Industry.
Dans notre monde peuplé de drones aériens et de voitures
sans chauffeur, Rolls-Royce (RR/) Holdings Plc travaille au développement de
navires cargo sans équipage.
L’équipe de développement Blue Ocean
de Rolls-Royce a imaginé un prototype virtuel dans ses bureaux d’Alesund, en Norvège, qui simule des images à 360 degrés
depuis le pont d’un navire. Le fabricant londonien de moteurs et de turbines a
déclaré que les capitaines pourront un jour piloter des centaines de navires
sans équipage depuis la terre ferme à partir de centres de contrôle.
Selon Rolls-Royce, des navires drones seraient moins
risqués, moins chers et moins polluants pour l’industrie aux 375 milliards de
dollars qui gère 90% des échanges internationaux.
L’Union européenne finance actuellement une étude de 3,5
millions d’euros baptisée Maritime Unmanned
Navigation dans le cadre du projet d’intelligence des réseaux. Les chercheurs
préparent un prototype destiné à des simulations de navigation pour en
déterminer le coût et les bénéfices. Cette étude devrait être achevée l’année
prochaine, selon les dires de Hans-Christoph Burmeister,
du Fraunhofer Center for Maritime Logistics and
Services CML à Hambourg.
Les sociétés maritimes, assureurs, ingénieurs, syndicats
et régulateurs doutent toutefois que ces navires sans équipage puissent
s’avérer sûrs et rentables dans un futur proche.
Les coûts d’équipage de 3.299 dollars par jour
représentent 44% du coût d’opération d’un gros transporteur, selon Moore
Stephens LLP, un comptable de l’industrie.
L’épargne potentielle ne justifie pas les investissements
nécessaires pour rendre ces navires sûrs, a expliqué Tor Svensen,
directeur du service maritime de DNV GL, leader mondial de la certification
de navires.
Bien que toutes les sociétés soient libres d’établir leurs
propres standards, l’International Association of Classification de Londres,
composée de 12 membres, n’a pas encore développé de standards pour les
navires sans équipage, selon les dires de son secrétaire Derek Hodgson.
« Pouvez-vous imaginer un navire sans équipage
transportant une cargaison en pleine mer ? La situation peut déjà vite
se compliquer lorsqu’un équipage est présent à bord, a dit Hodgson. Beaucoup de questions devront être étudiées
avant qu’un tel projet puisse aller plus loin que des croquis sur une planche
à dessin. »
Aucune raison
qu’ils n’apparaissent pas
Ceux qui pensent
que les navires drones n’intègreront jamais notre monde devraient réviser
leur point de vue.
Les sceptiques
ne pensaient pas que les voitures puissent remplacer les chevaux et les
trains. Les sceptiques pensaient que voler était impossible. Même les
constructions les plus simples que nous prenons aujourd’hui pour acquises,
comme les cafés servis dans un avion, étaient autrefois considérées
ridicules.
Les navires sans
chauffeur et sans équipage finiront par arriver. La question est de savoir
quand.
Je ne peux bien
évidemment pas le prédire, mais n’enfouissons pas la tête dans le sable
devant l’inévitable.
Il y a de
grandes chances que les navires sans équipage fassent leur apparition avant
que les camions sans chauffeur n’envahissent nos autoroutes.
Les océans sont
vastes, et il n'y a en mer ni contraintes ni routes, si ce n’est dans les
ports. Si l’amarrage présentait des difficultés, serait-il si compliqué que
cela de faire descendre une équipe à bord par hélicoptère ?
Qu’en serait-il
des emplois ?
Beaucoup
disparaîtraient. Mais d'autres feraient leur apparition. Je ne peux pas citer
une seule évolution technologique qui n’ait pas fini par créer plus d’emplois
qu’elle a détruits.
Exemples
- Les
ampoules ont remplacé les bougies
- Les
voitures ont remplacé les chevaux
- Les
trains ont remplacé les diligences
- Les
ordinateurs personnels
- Internet
a remplacé les librairies
Pouvez-vous me donner une raison pour laquelle les choses
seraient différentes aujourd’hui ?
Et l’inflation ?
C’est là que réside le problème. Les voitures sans
chauffeur, internet et toutes les autres évolutions déflationnistes ont privé
les banques centrales de leur capacité de gonfler les prix et les salaires.
Les banques centrales ne sont jamais parvenues qu’à
générer des bulles sur les actifs (chose qu’elles ne voient jamais).
Mais elles continuent d’essayer. Les prix ont augmenté,
mais pas autant que le voudraient les banques. Les salaires ont augmenté
moins vite que les prix. Les prix de l’immobilier ont augmenté, et le Congrès
s’est lancé dans des programmes de construction de propriétés abordables. Et
puis les prix de l’immobilier se sont effondrés et le Congrès et la Fed ont
tout fait pour les soutenir.
Personne ne voulait vraiment de maisons abordables.
Aujourd’hui, tout le monde se plaint des inégalités de salaire et demande une
augmentation du salaire de base.
Tout cela découle d’une mauvaise idée qu’est la génération
de l’inflation par les banques centrales.
Une mauvaise idée mène à une autre
Dans l’effort d’atteindre un objectif d’inflation de 2%, une mauvaise idée n'avait qu'en apporter une autre.
La Fed peut-elle prévenir les cycles
croissance-récession ?
Bien sûr que non. Elle en est la cause ! Je vous
conseille de lire Bubblicious Questions: What Causes Economic Bubbles? When Do Bubbles Burst? Can
the Fed Prevent Bubbles?
Ainsi que Deflation Theory
Reality Check.
Perdre la bataille
Tels sont les épreuves auxquelles fait face la Fed, qui
finira par perdre la bataille, parce que les avancées technologiques sont
toujours déflationnistes. La technologie a dépassé la capacité de la Fed et
des banques centrales à gonfler les prix des biens à la consommation.
Voilà où est l’ironie : des efforts ridicules pour
prévenir la déflation des prix génèrent des bulles qui finissent par éclater,
ce qui génère des conditions que les banques centrales cherchent à éviter.