LE FOMC, le comité monétaire de la
Réserve Fédérale chargé de la fixation des taux
d’intérêts, est arrivé à la conclusion que
le taux des fonds fédéraux serait fixé à un
niveau inférieur à 1% jusqu’à la fin de
l’année 2014, soit pour un an et demi de plus que ce qui avait
été prévu lors de sa réunion du mois dernier.
Selon Bernanke, ce changement serait dû aux
perspectives économiques actuelles.
Le raisonnement du comité, s’il
n’était pas si risqué, pourrait presque paraître
amusant. La Fed est persuadée que conserver une monnaie à un
prix qui soit le plus proche possible de zéro – en
d’autres termes, une monnaie ‘gratuite’ – permettra
à relancer l’économie. Cependant, il se trouve que la
relance qu’elle tente aujourd’hui de mettre en place ne sera pas
visible avant ces trois prochaines années. Ce n’est pas
là ce qui s’appelle une relance. Les politiques similaires ayant
autrefois été mises en place par la Fed sont la raison pour
laquelle nous nous trouvons aujourd’hui dans un tel bourbier. Une
monnaie gratuite ne stimule pas la croissance, comme peuvent le prouver les
vingt dernières années de l’histoire économique du
Japon. Des taux d’intérêts maintenus artificiellement bas
découragent l’épargne, distordent les marchés, et
entraînent des mal-investissements. Il
n’apportent aucune solution réelle aux maux de
l’économie économie et ne permettent en rien la
liquidation des dettes qui pendent à notre cou. Des taux
d’intérêts maintenus artificiellement bas entraînent
simplement la poursuite de l’endettement d’une économie,
et assurent son affaiblissement futur.
Ce qui me surprend le plus, c'est que vingt ans
après l’éclatement de l’Union Soviétique, et
quelques dizaines d’années de plus après que les
économistes Américains aient rejeté en bloc
l’idée de fixation des prix, nous ne soyons pas choqués
par le fait que la Fed décide de fixer le prix de la monnaie. Nous
savons tous que ce serait une très mauvaise idée que de tenir
une réunion et de décider que tel jour, le prix d’une
tonne de blé serait de 250 dollars, ou encore que les charpentiers
devraient être rémunérés 25 dollars de
l’heure jusqu’à fin 2014. Mais nous sommes parfaitement
à l’aise avec le fait qu’un comité fixe le prix de
plus de la moitié des transactions étant tenues chaque jour au
sein de notre économie. Et nos marchés sont dits être
libres.
Les politiques de faibles taux
d’intérêts et de quantitative easing
mises en place par la Fed ne sont autres que des tentatives de maintenir
l’économie sous respiration artificielle. Les 12 participants de
la réunion du FOMC ne semblent pas plus en mesure de gérer
l’économie que ne l’étaient les bureaucrates
soviétiques. Leurs politiques n’ont jamais fonctionné.
Elles ne fonctionneront jamais. L’économie ne pourra pas
être relancée tant que la dette ne sera pas liquidée et
que de mauvaises décisions continueront d’être prises. Il
est temps d’ouvrir les yeux sur les activités de la Fed :
elle ne fait qu’utiliser de jolis mots pour maquiller la fixation des
prix.
Andrew Mellon, secrétaire du trésor
dans les années 1920, avait raison lorsqu’il conseillait de
laisser le marché ‘tout liquider’ de lui-même. Et
c’est précisément le manque d’intervention des
autorités durant la dépression des années 1920-21 qui
fit que la relance fut si rapide
qu’on en entendit plus jamais parler depuis. Après le krach de
1929, son conseil n’a plus été suivi, des politiques
d’intervention massives ont été mis en place et les Etats
Unis ont été précipités dans la Grande
Dépression.
Nous commettons aujourd’hui les mêmes
erreurs qu’à cette époque. Attendons-nous à ce que
la crise actuelle dure plusieurs décennies : cela fait
déjà quatre ans que nous y sommes entrés, et selon la
Fed, nous n’en sortirons pas avant trois bonnes années. Il est temps que nous ouvrions
vraiment les yeux sur ce que la Fed fait subir à notre
économie, puisqu’il est clair que ses politiques n’ont
jusqu’ici aidé en rien.
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