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Comme
chaque année, Les prévisions outrageuses de Saxo Bank pour l’année à
venir ont été publiées par Steen Jakobsen,
économiste en chef chez Saxo Bank. En
voici les principaux éléments, avec
ses suggestions :
- « La
mise en place d’une taxation sur les actifs mène l’Europe à une économie
soviétisée : en 2014, la déflation et le
manque de croissance vont engendrer la panique parmi les responsables
politiques, ce qui poussera l’Union Européenne à former un groupe de
travail chargé d’étudier la mise en place de différentes taxes sur la
fortune imposables à tous ceux dont l’épargne dépasse les 100.000 euros.
Cette initiative sera prise en le nom de l’abolition des inégalités et
mettra entre les mains des 1% une part plus ‘juste’ de la richesse pour
alléger le fardeau qui pèse sur la société. La solution évidente est
d’acheter des actifs physiques et des actifs intangibles. J’achèterai
des actions SPDR (GLD:arcx) en espérant les
voir grimper jusqu’à 180 et vendrait un panier équivalent d’Hermes International (HRMS:xpar),
LVMH (MC:xpar) et Sotheby’s (BID:xnys), dans l’attente de voir chuter son indice
de 100 à 50.
- L’alliance anti-Europe
deviendra le groupe le plus populaire au Parlement : Suite
aux élections de mai, l’alliance anti-Europe
pan-Européenne dont les membres incluront le parti Britannique pour
l’indépendance, les sceptiques de l’euro Allemands, le Front National de
France et le Parti de la Liberté des Pays-Bas, deviendra le groupe le
plus populaire au Parlement avec une majorité de plus de 275 sièges.
Chassant les partis politiques traditionnel hors de leur position de
pouvoir, le nouveau Parlement Européen choisira un gouverneur anti-Europe et les dirigeants Européens et les
gouvernements échoueront à nommer un président de la Commission
Européenne, ce qui plongera l’Europe dans une tourmente économique et
politique. Il faudrait pour s’en protéger avoir une position à la vente
sur les obligations Allemandes et à découvert sur les obligations
Espagnoles – en cherchant un écart de 300 points de base.
- Les ‘Cinq Grands’ de la technologie se réveillent
avec une méchante gueule de bois en 2014 : J’aime
particulièrement les actions technologiques puisqu’elles sont le
traqueur principal de la croissance de la productivité dont l’économie a
besoin pour créer des augmentations de long terme de capital par
habitant. En revanche, un petit groupe d’actions technologiques est
l’objet d’un premium de près de 700% et défie presque les lois
Newtoniennes des marchés financiers. Ces actions sont ce que j’appelle
les ‘Cinq Grandes’ du secteur technologique – Amazon, Netflix, Twitter, Pandora
Media et Yelp. Ces actions ont vu leurs
valeurs gonfler à la suite de la crise financière. Les investisseurs ont
du mal à dénicher des opportunités de croissance, alors dès que l’une se
présente au coin de la rue, elle se trouve surenchérie jusqu’à atteindre
des niveaux qui présentent un ratio risque/bénéfices très faible. C’est
un peu comme si une nouvelle bulle naissait au sein d’une ancienne. Je
conseillerai d’élaborer un indice de ces ‘Cinq Grandes’ en utilisant 100
comme représentant le dernier jour de négoce de 2013. Mon pari outrageux
est que cet indice passera à 50 en 2014.
- La Banque du Japon désespérée penserait à annuler la
dette de son pays si USDJPY passait en-dessous de 80 : En
2014, la reprise économique perdra de son élan, et les actifs à risques
seront forcés à la baisse. Les investisseurs n’auront d’autre choix que
se retrancher sur le yen. USDJPY passait déjà en-dessous de 80 en 2011,
et forçait ainsi la Banque du Japon à annuler ses titres de créance afin
d’échapper à la déflation dans laquelle le pays était plongé depuis déjà
deux décennies. Puisque personne au sein du secteur gouvernemental ne
connaît les retombées d’une telle manœuvre, la décision ouvrira la voie
à une incertitude insoutenable voire à un désastre aux effets
secondaires inconnus. Cela vous semble fou ? Aujourd’hui, tout est
possible. Dans les cercles internes des banques centrales, l’idée de
tout simplement annuler ses possessions de dette gouvernementale gagne
du terrain. Pour le Japon, cela signifierait que 15% de la dette gouvernementale
pourrait disparaître. C’est une simple astuce comptable qui revient un
peu à dire ‘là vous la voyez, et là vous la voyez plus’.
- La déflation aux Etats-Unis : Bientôt
près de chez vous : des indicateurs suggèrent que l’économie des
Etats-Unis a amorcé une phase de reprise, mais le FOMC demeure hésitant
et ce pour de bonnes raisons. La fragilité du marché de l’immobilier a
été soulignée par la hausse la plus modeste des rendements enregistrée
depuis mi-2013. Il faudrait adopter une position à la vente sur les
obligations Américaines sur 10 ans, qui devraient atteindre 1,5% en
2014.
- Le QE s’en prend aux prêts immobiliers : il
suffit d’y jeter un bref coup d’œil pour observer que l’économie des
Etats-Unis est en passe d’entamer une reprise. Mais ce n’est là qu’une
illusion nourrie par le troisième programme de QE lancé par le FOMC, qui
s’élève aujourd’hui à 85 milliards de dollars chaque mois. Ces achats
ont forcé à la baisse les dépenses en intérêts et fait flamber le prix
des actifs à risque, créant ainsi un sentiment artificiel d’amélioration
économique. Mais d’autres épreuves restent encore à affronter, avec le
secteur privé qui voit baisser son effet de levier, un marché de
l’immobilier qui rencontre des difficultés à chaque fois que les taux
augmentent, une diminution continue des dépenses du secteur public et
des problèmes d’emploi sur le secteur public. Le FOMC est au courant de
tout ça. Le secteur immobilier est sous respiration artificielle et le
FOMC se jettera complètement sur les prêts immobiliers en 2014. Cela
transformera QE3 en un programme de rachat de prêts immobiliers et
augmentera – oubliez toute idée de diminution – le programme de QE
jusqu’à le voir atteindre plus de 100 milliards de dollars par mois. La
faiblesse du marché de l’immobilier fera baisser l’ETF Vanguard REIT jusqu’à 30 dollars, son niveau le plus
bas depuis 2009.
- Chute du prix du pétrole Brent jusqu'à 80 dollars le
baril: Avec la production des pays producteurs de pétrole
hors-OPEP supposée augmenter de plus d’1,5 millions de barils par jour
et l’arrivée potentielle de deux millions de barils supplémentaires
chaque jour à mesure que la crise se dissipera en Lybie et que les
sanctions contre l’Iran seront levées, le marché global se trouvera noyé
sous le pétrole. Les hedge funds
réagiront à ces dynamiques en adoptant une position à découvert sur le
marché pour la première fois depuis des années. Cela devrait aider le
prix du baril de pétrole Brent à atteindre 80 dollars, notamment parce
que tous les producteurs, qui ont besoin d’un pétrole cher, réagiront
lentement à la situation.
- L’Allemagne en récession : L’économie
Allemande a surpassé le reste de l’Europe au cours des quatre années qui
ont suivi la récession globale, mais cette surperformance devrait cesser
en 2014 et le consensus, qui demande une croissance d’1,7%, s’en
trouvera très déçu.
- Le CAC 40 perd 40% suite au malaise Français: La
bulle sur les fonds propres née du QE se poursuivra en 2014. Les fonds
propres iront droit dans le mur lorsqu’ils réaliseront que ce qui
conduit leur marché est simplement une théorie du plus fou. Entre temps,
le malaise Français ne fera que s’aggraver sous la présidence de
François Hollande, alors que lui et son administration échoueront à
apporter des réponses au manque de consommation et de confiance dans le
pays. L’indice du CAC 40 perdra 40% par rapport à son record de 2013
avant la fin de l’année à mesure que les investisseurs quitteront le
marché.
- Les ‘Cing Fragiles’
devraient perdre 25% face au dollar : La
normalisation des taux globaux, qui devrait débuter avec la réduction du
programme de QE aux Etats-Unis, entraînera une hausse des coûts
marginaux suite à la hausse des taux d’intérêts. Cela laissera les pays
dont les déficits de compte courant se creusent exposés au très détérioré
appétit pour le risque des investisseurs globaux, ce qui forcera leurs
devises à la baisse, notamment face au dollar. Je place cinq pays sous
cette catégorie – le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et la
Turquie. Les ‘Cinq Fragiles’ ont enregistré une croissance phénoménale
au cours de cette dernière décennies et ont attiré des milliards de
dollars d’investissements étrangers directs. Mais à mesure que le flux
de monnaie peu chère se tarit, ces pays se trouveront exposés à mesure
que leurs déficits de compte courant augmenteront ».
Je vous
conseille de cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à plus
d’informations ainsi que des vidéos.
Mes commentaires
Le seul point
que je trouve outrageux est le quatrième qui traite du renforcement du yen.
Pour ce qui est
du point 1, je doute grandement qu'une taxe sur la fortune soit sur le point
de naître en Europe, parce que l’Allemagne s’y opposerait. Certains pays
comme la France pourraient toutefois tenter de la mettre en place au sein de
leurs frontières.
Il n’en est pas
moins que j’apprécie la manière dont Saxo Bank joue le jeu et achète GLD en
prévision d’une hausse jusqu’à 180, qui placerait le prix de l’or à 1.800
dollars l’once.
Les autres
prévisions ‘outrageuses’ de Saxo Bank sont toutes plausibles. Je m’attends
très certainement à voir les marchés émergents et leurs devises respectives
culbuter sur un ralentissement de la Chine.
Je suis certain
de voir arriver une récession en Allemagne. La France et l’Italie sont les
barils de poudre de la politique eurosceptique.
En 2013, je
faisais référence au ‘Pic Merkel’ dans Reflections on 2013; What's Important, What's Not? What's Ahead?
J’apprécie le
fait que Saxo Bank ait associé des suggestions de trading à toutes leurs
prévisions. Ce n’est pas une chose facile à faire.
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