Il
existe plusieurs raisons permettant de penser que le prix de l’or
continuera d’augmenter encore longtemps avant que son marché
haussier ne touche à sa fin –nous avons vécu tant de situations
similaires par le passé qu’il est raisonnable de croire que le
prix de l’or a encore de beaux jours devant lui.
Les
producteurs d’or génèrent des rendements et des profits
record. Mais il existe une autre raison pour laquelle le prix des actions
minières continuera de monter
– raison que beaucoup n’ont pas encore aperçue.
La
prémisse de ma théorie réside en la manière
même dont l’or est perçu. Certains investisseurs
l’aperçoivent comme n’étant rien de plus
qu’une matière première ou une ‘relique
barbare’. Ces investisseurs ne voient aucune raison particulière
d’investir sur ce métal et n’en possèdent en
général que très peu. D’autres le voient comme un
actif dont le prix augmente pour des raisons de déséquilibres
entre offre et demande : ils en achètent lorsque son prix
augmente, et le revende lorsqu’il diminue. Il existe enfin des
investisseurs qui perçoivent l’or comme étant une
réserve de valeur, une devise alternative, ou encore une protection
contre l’inflation : ces investisseurs achètent de
l’or, et le conservent.
Demandez-vous
pourquoi vous possédez de l’or. Est-ce simplement parce
qu’il est un autre actif vous offrant un moyen de
diversification ? En achetez-vous parce que son prix augmente et que
vous pensez que la tendance continuera dans cette voie ? Ou est-ce parce
que vous êtes inquiets de la dévaluation de votre devise, aussi
bien dans l’immédiat que dans le futur ?
Il
est intéressant de noter le changement en termes de nombre
d’investisseurs recherchant à s’exposer à
l’or. Beaucoup de ceux qui l’ignoraient il y a encore dix ans en
achètent
aujourd’hui. Ceux qui commençaient à en acheter il
y a cinq ans continuent de le faire aujourd’hui, malgré le fait
qu’ils aient désormais à payer leur or deux fois plus
cher qu’alors. Doucement mais sûrement, l’or gagne de
l’importance aux yeux de plus en de personnes. Les investisseurs sont
de plus en plus nombreux à apercevoir l’or comme étant
quelque chose sur quoi miser absolument.
Que
se passe-t-il donc lorsque l’or devient un actif indispensable aux yeux
d’une majorité de personnes ? La conséquence
première en est l’augmentation du prix, mais laissons pour
l’instant de côté la spéculation sur le prix de
l’or. Que se passerait-il si vous commenciez à avoir des
difficultés à vous procurer de l’or physique ?
Andy Schectman, de chez
Miles Franklin, insiste sur le fait que le marché de l’or
physique sera ‘ultimement défini par un manque de
réserves disponibles’. Michael Levy, de chez Border Gold,
déclarait que ‘si la confiance envers les obligations des
Etats-Unis venait à se détériorer, la demande en or et
en argent physique dépasserait grandement les réserves
disponibles’. Mike Maloney, des chez
Goldsilver.com, annonçait que ‘quel que soit leur prix, les
pièces et barres d’or pourraient rapidement ne plus être
disponible à la livraison’.
C’est
une tendance à prendre en considération. Le graphique
ci-dessous présente la croissance de la population mondiale et la
compare aux réserves d’or disponibles dans le monde. Cela
signifie réserves d’or des compagnies minières, et non
les réserves d’or détenues par les gouvernements,
institutions et individus de par le monde.
La
population mondiale a augmenté d’environ 15% depuis l’an
2000, alors que les réserves d’or disponibles (mines,
débris…) ont connu une baisse de 4,2%. Le taux de croissance de
la population mondiale s’élevait l’an dernier à
1,1%, et bien que cette augmentation soit similaire à
l’augmentation de la production d’or pour l’année
2011, la tendance présente clairement une croissance
démographique supérieure à l’augmentation des
réserves d’or disponibles sur le marché.
La
demande en or ne cesse d’augmenter. La Chine importait 3,3 millions
d’onces en novembre dernier – alors que la production
minière globale, Chine exclue, était de seulement 6,4 millions
d’onces par mois. Les réserves d’or détenues par
les banques centrales ont atteint un record sur six ans – bien
qu’elles soient encore 15% inférieures aux réserves de
1980 et qu’elles ne représentent plus aujourd’hui que la
moitié de leurs réserves totales.
L’offre
et la demande sur le marché de l’argent présentent une
situation encore bien plus surprenante : l’an dernier, et ce pour
la première fois, les ventes de Silver Eagle et de Maple Leaf ont
dépassé la production de ces pièces aux Etats-Unis comme
au Canada. Ajoutez-y le fait que moins de 5% de la population des Etats-Unis
possède de l’or ou de l’argent, et vous vous rendrez
compte de la précarité de la situation. Une réduction
des réserves n’est pas impossible – et devient de plus en
plus plausible à mesure que les mois défilent.
C’est un phénomène qui
réjouit les propriétaires d’or et les investisseurs, mais
qui présente également d’autres implications : Comme
un nombre toujours plus important de personnes aperçoit l’or
comme étant un actif indispensable, et que l’offre ne parvient
pas à satisfaire la demande, vers quoi devront ensuite se tourner les
investisseurs afin de s’exposer au risque ?
Les
actions minières.
Imaginez
la situation critique dans laquelle se trouverait un investisseur auquel un
revendeur d’or viendrait de déclarer qu’il n’a plus
d’or physique disponible et qu’il ne sait pas quand il en
obtiendra à nouveau. Imaginez ces personnes ayant finalement les
moyens d’investir sur les métaux précieux se voir
obligées d’inscrire leurs noms sur une liste d’attente.
Imaginez un fond de pension ou autre investisseur institutionnel tenter d’obtenir
plus de métal et réaliser que les quantités d’or
dont il a besoin sont ‘actuellement indisponibles’.
Les
actions minières cotées en bourses représenteraient le
moyen le plus rapide de satisfaire cette demande.
Don
Coxe, conseiller chez BMO Financiel Group, et
considéré comme étant l’un des meilleurs
gestionnaires de portefeuilles d’investissement au monde,
déclarait récemment que ‘l’or a d’abord
été une curiosité avant de devenir un investissement
spéculatif, et enfin un investissement indispensable et
nécessaire’. Il conseillait également aux investisseurs
de ‘privilégier les compagnies minières aux dépens
des ETF’.
David
Rosenberg, économiste et stratégiste chez Gluskin
Sheff, écrivait quand
à lui : ‘Si nous acceptons l’idée que
l’or agisse de la même manière qu’une devise, dans
un monde où les banques centrales déprécient leur propre
monnaie papier, il est clair que l’or finira par voir son prix
augmenter par rapport à toutes ces unités. Les compagnies
minières offrent un moyen attractif de rejoindre ce ralliement vers
l’or. Parce que les coûts d’apport tendent à
être plus largement concentrés au cours des premières
années d’un ralliement, les actions minières tendent
à être plus performantes que le métal physique
lorsqu’un marché haussier touche à sa fin’.
Les
investisseurs ne seront pas les seuls à acheter des actions. Les fonds
souverains rachèteront des compagnies entières. La Chine
proposait en novembre dernier de racheter Jaguar Mining–
un producteur ayant énormément de difficultés à
obtenir un rendement – pour un premium de 74%, soit deux fois le
montant habituel pour ce genre de transactions. China National Group achetait
cinq compagnies minières au cours de ces quatre dernières
années, pour une somme de plus d’un demi-milliard de dollars.
La
semaine dernière, Mineweb publiait
ceci : ‘Un consortium de sociétés indiennes,
dirigé par Steel Authority
of India, s’est tourné vers
l’exploration d’or et de cuivre’.
Ou
encore ceci : ‘L’Afghanistan a ouvert les enchères en
vue de développer des mines d’or dans les provinces du
Badakhshan et de Ghazni’.
Gardez
à l’esprit que la capitalisation boursière sur les
actions minières est encore aujourd’hui très faible
– Apple et Exxon Mobil sont bien plus importants que le secteur minier
tout entier. L’industrie du service des eaux est près de trois
fois plus large, et l’industrie des assurances est onze fois plus
importante que celle des actions minières.
Dans
le même temps, la plupart des investisseurs institutionnels sont en
minorité sur les marchés de l’or et des actions
minières, si tant est qu’ils y participent. Les fonds de pension
dédient en moyenne 0,15% de leurs actifs aux actions minières.
S’ils doublaient leur mise – soit 0,30% de leurs actifs -, leur
investissement sur le marché de l’or représenterait 47
milliards de dollars. S’ils désiraient s’exposer à
hauteur de 1%, 117 milliards de dollars seraient redirigés vers le
secteur minier. Et n’oubliez pas d’y ajouter les fonds
d’investissement, les fonds souverains, les fonds privés, les
compagnies d’assurances, les ETFs, et les
millions d’investisseurs au détail de par le monde, tels que
vous et moi.
Il
pourrait aisément venir à l’idée de ces
entités que se tourner vers les actions minières pourrait leur
offrir une exposition plus importante aux métaux précieux. Ce
serait en effet là une position logique à adopter – voire
même la seule position disponible si les quantités d’or
disponibles demeuraient restreintes. Se tourner vers les actions
minières sera alors la chose la plus naturelle qu’ils puissent
faire.
Comprenez-moi
bien : si ce marché haussier continue, le prix des actions
minières finira par flamber. Nous n’en sommes pas encore
là, mais si une ruée venait à se produire, elle serait
à la fois porteuse de changement et d’une étendue à
couper le souffle.
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