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Les robots transformeront le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui

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Published : February 12th, 2016
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Category : Editorials

Théorie de la robotique

La bataille de la théorie de la robotique bat son plein. Bank of America défend un scénario possible, et McKinsey un autre.

Penchons-nous sur leurs deux théories.

L’automatisation modifiera le marché de l’emploi plus qu’elle ne le détruira

Voici ce que nous dit le New York Times de la théorie de McKinsey, dans un article intitulé Automation Will Change Jobs More Than Kill Them :

Le rapport, publié vendredi et rédigé par deux membres de l’Institut global McKinsey, la branche de recherche de la société de conseil, et un autre employé de McKinsey, vient s’ajouter au débat quant à la nature et au rythme de l’automatisation sur le lieu de travail.

 

Ceux qui aujourd’hui craignent l’expansion de l’automatisation se basent sur deux suppositions. Premièrement, les avancées en matières de matériel et de programmes digitaux est plus rapide qu’au cours des vagues de transformation technologique précédentes. Deuxièmement, les machines deviennent de plus en plus intelligentes et sont désormais capables d’effectuer des tâches cognitives, et plus seulement physique. L’intelligence artificielle, semble-t-il, menace un grand nombre d’emplois – elle ne remplace pas les muscles, mais le cerveau humain.

Ayant observé les tendances de l’évolution de l’intelligence artificielle, Carl Benedikt Frey et Michael A. Osborne, chercheurs à l’Université d’Oxford, ont estimé dans une étude publiée il y a deux ans que 47% des emplois américains seraient menacés par l’automatisation.

Les recherches menées par McKinsey suggèrent un impact différent, du moins pour les trois à cinq prochaines années, sur lesquelles se penche leur analyse. Selon leur étude, moins de 5% des emplois pourraient être entièrement automatisés grâce aux « technologies nouvelles et actuellement en développement », qui soit viennent d’être rendues disponibles sur le marché, soit sont actuellement en développement dans les laboratoires de recherche.

Les emplois à risque ne sont pas seulement les moins rémunérés. « Une majorité des emplois les plus qualifiés pourraient voir certaines de leurs activités automatisées », a expliqué Michael Chui, membre de l’Institut global McKinsey et co-auteur du rapport.

Parmi les emplois susceptibles de voir certaines de leurs activités automatisées, nous comptons par exemple les physiciens, les gestionnaires financiers et les directeurs d’entreprises. Au sommet de la haute direction d’entreprise, plus de 20% des tâches pourraient être automatisées, estime McKinsey. Les directeurs d’entreprises pourraient être partiellement remplacés par des machines capables d’analyser des rapports et des données et de prendre des décisions adéquates, de préparer l’affectation du personnel et de réviser les rapports intérimaires.

Les auteurs du rapport soulignent que l’automatisation a le potentiel d’enrichir l’emploi, de libérer les employés et de leur permettre de se concentrer sur des tâches plus créatives. Sur ce plan, les opportunités seraient grandes. Mais selon un calcul en particulier, « seulement 4% des tâches au travers de l’économie américaine nécessitent un niveau médian de créativité humaine ».

 

Rapport de McKinsey

Les plus curieux d’entre vous voudront peut-être jeter un œil sur le rapport. Voyez donc Four Fundamentals of Workplace Automation, publié dans le McKinsey Quarterly.

Comparons maintenant cette théorie avec celle de Bank of America.

Les robots transformeront le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui

Le Telegraph nous présente l’opinion de Bank of America dans son article Robots May Shatter the Global Economic Order Within a Decade :

 

Les robots finiront par remplacer 45% des emplois de l’industrie, et réduiront le coût du travail de 9 trillions de dollars d’ici dix ans, pour laisser une majorité de la société sur le tas de ferraille de l’Histoire.

Dans un rapport alarmant de 300 pages, Bank of America prédit que les robots et autres formes d’intelligence artificielle finiront par transformer le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui, qui devrait devenir radicalement différent d’ici à 2025. Le modèle d’entreprise actuel disparaîtra dans un tourbillon de « destruction créatrice », et les effets de cette transformation représenteront plus ou moins 30 trillions de dollars chaque année.

« Le rythme des innovations en matière technologique est passé de linéaire à parabolique », explique le rapport. Tout pays qui manquera d’embrasser la révolution de la robotique sera laissé derrière elle par la compétition.

En Chine, les salaires des ouvriers ont été multipliés par neuf depuis 2000, et la force de travail du pays est aujourd’hui en déclin. La Chine est déjà le plus gros acheteur de robots du monde, avec environ un quart du marché global.

Le prix des robots, depuis les robots chargés de prendre soin des personnes âgées et les robots chargés de planter des graines et de récolter des fruits jusqu’aux drones et aux logiciels d’intelligence artificielle, ont été réduits de 27% au cours de ces dix dernières années.

Le prix d’une machine à souder robotisée est passé de 182.000 dollars en 2005 à 133.000 l’année dernière, et la technologie ne cesse de se sophistiquer. Le « cobot » Baxter, chargé de travailler aux côtés d’ouvriers sur le terrain – à resserrer des boulons sur une bande transporteuse, par exemple – ne coûte plus que 22.000 dollars.

Nous avançons vers un point d’inflexion crucial, qui verra l’usage de robots devenir 15% moins cher que le recours à des employés humains.

Ce seuil a déjà été franchi dans l’industrie automobile aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, avec 8 dollars par heure pour un robot soudeur, contre 25 pour un employé. D’où l’atmosphère futuriste des nouvelles usines automobiles. « Nous faisons face à un retournement de paradigme, qui transformera la manière dont nous vivons et dont nous travaillons », a expliqué l’auteur du rapport, Beijia Ma.

L’effet social en sera un rejet de ceux qui se trouvent au plus bas de l’échelle de l’emploi, qui les rendra inemployables sans une formation supplémentaire. Bank of America décrit ce phénomène comme un « déplacement de la main d’œuvre humaine », et estime que la moitié des emplois américains seraient menacés.

La productivité grimpera, mais les salaires ne grimperont pas au même rythme. Les propriétaires de capital obtiendront une part plus grande encore des revenus globaux, et forceront les inégalités vers de nouvelles extrêmes. La part des revenus touchée par les employés a atteint un pic de 65% en 1975, et n’est aujourd’hui plus que de 58%.

La force de travail sera divisée entre ceux qui seront au sommet de l’échelle de l’éducation, et ceux qui n’auront qu’un diplôme d’études secondaires. Sans parler de 800 millions d’illettrés du monde. Il est facile d’imaginer les conséquences politiques désastreuses qui pourraient en découler si les gouvernements ne faisaient pas tout leur possible pour en mitiger les effets, bien que leur marge de manœuvre reste limitée dans notre monde globalisé et sans frontières.

La classe moyenne est aussi vulnérable. Selon Bank of America, des « robots conseillers » dotés de systèmes basés sur des algorithmes viendront un jour remplacer 25 millions d’employés du secteur financier et légal. La génération Y (18-34 ans) sera la première à se tourner en masse vers ces services post-humains. Cette cohorte grandissante détient déjà 7 trillions de dollars d’actifs liquides, et devrait hériter 30 à 40 trillions de dollars supplémentaires de la génération du baby-boom.

Il n’y a nulle part où se cacher. L’automatisation est partout. Un seul professeur peut enseigner à 150.000 étudiants grâce à la technologie digitale.

Nous pourrions grâce aux robots atteindre notre rêve de prospérité, mais nous trouver en même temps emportés dans une contre-utopie où le chômage sera roi.

 

Force déflationniste

Peu importe le scénario que vous pensez le plus plausible, il devrait être évident que les robots sont une force déflationniste.

Selon la Fed (et les banques centrales en général), l’économie global nécessite une inflation de 2%. Face à une telle force déflationniste, cette idée est complètement erronée.

Les tentatives de la Fed, les syndicats, d’Obama et des autres d’établir un salaire de base de 15 dollars sont contre-productives.

Plus les salaires grimperont, plus les humains seront remplacés par des robots.


 

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Mish 13 abonnés
Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur l’or, l’argent, les monnaies, les taux d’intérêts et les politiques monétaires affectant les marchés mondiaux.
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