Par Alan Seccombe
Business Day, Johannesburg
Lundi 15 juillet 2013
http://www.bdlive.co.za/business/mining/2013/...t-dire-pictu...
Alors que le secteur aurifère
se prépare à livrer sa contre-proposition sur la hausse des salaires aux
syndicats dans la journée de lundi, un rapport publié par un célèbre analyste
présente à quel point la situation financière est difficile pour les
producteurs.
Sept sociétés minières
représentées par la Chambre des Mines ont entamé les discussions avec quatre
syndicats, dont le nouvel arrivant Association of Mineworkers
and Construction Union (AMCU), et devraient présenter leur contre-proposition
dès lundi.
ACMU et National Union of Mineworkers demandent une augmentation du salaire des
nouveaux employés de 60 à 100%.
Les
sociétés minières devraient mettre sur la table une proposition inférieure à
l’inflation, qui s’élevait à 5,6% selon le calcul de l’inflation des prix à
la consommation en mai. Certains analystes s’attendent à ce que les sociétés
minières se cantonnent à cette mesure et n’acceptent de grimper que de deux
ou trois points de pourcentage supplémentaires.
La
négociante en chef de la Chambre Elize Strydom a décrété il y a quelques semaines que la
question clé serait de déterminer ce que les sociétés minières peuvent se
permettre de payer en cet environnement financier difficile tout en prenant
en considération les attentes de leurs employés, compte tenu de l’ampleur de
l’augmentation de salaire demandée par les syndicats.
‘Au prix de l’or actuel, les
sociétés minières ont déjà des difficultés à surmonter la pression et à
maintenir leurs opérations, et il est clair qu’elles auront de grandes
difficultés à accorder les augmentations de salaire à deux chiffres demandées
par les syndicats’, expliquait la semaine dernière Kamilla
Kaplan, de chez Investec.
La semaine dernière, la
Chambre indiquait aux syndicats que 40% du secteur minier Sud-Africain set
déjà déficitaire ou marginal en termes de coûts au comptant depuis le dernier
trimestre de l’an dernier, alors que le prix de l’or atteignait un record de
509.783 rands par kilo.
Le prix de l’or est désormais
de 412.200 rands par kilo et près de 60% des mines sont en passe
d’enregistrer des déficits.
Mais les problèmes du secteur
vont bien plus loin que ça. C’est du moins ce que pense David Davis, de chez
SBG Securities, qui expliquait récemment qu’en utilisant le système de coût
au comptant proposé par le Conseil Mondial de l’Or le mois dernier, le coût
réel moyen des cinq plus importantes sociétés minières de la planète était de
1467 dollars par once pour le premier trimestre de cette année, contre un
prix de l’or actuel de 1287 dollars par once.
D’ici à l’année prochaine, la
moitié de la production globale nécessitera un prix de l’or de 2400 dollars
par once sur la base d’une inflation minière de 10% sur un an.
Les sociétés minières
pourraient commencer dès l’année prochaine à utiliser le système de coût au
comptant. Les sociétés telles qu’AngloGold Ashanti,
Gold Fields et Harmony ont enregistré des coûts au
comptant respectifs estimés à 1580, 1426 et 1762 dollars par once pour le
premier trimestre de cette année.
Le dirigeant de la Chambre Roger
Baxter a décrété qu’entre 2007 et 2012, les sociétés minières ont souffert d’une
augmentation de 238% du coût de l’électricité, et que le coût du travail a
augmenté de 12% par an sur la même période, soit cinq points de pourcentage
de plus que l’inflation de la production.
Plus de la moitié des coûts
qui reposent sur les sociétés minières d’Afrique du Sud est liée au salaire
des employés.
La production de 167 tonnes
d’or enregistrée l’an dernier a été la plus faible depuis 1905.
Selon Baxter, si la production
d'or ne cesse de chuter à un rythme moyen annuel de 8%, la production de
l’Afrique du Sud pourrait passer sous les 100 tonnes avant 2020.
Il ajoute qu’avec le déclin de
production, de moins en moins d’or est disponible pour payer les coûts fixes.
Les coûts au comptant ont augmenté de 23% au cours des cinq dernières années
pour les sociétés minières Sud-Africaines.
Selon un rapport publié la
semaine dernière par Statistics SA, la production
du secteur aurifère aurait chuté de 14,6% au mois de mai par rapport à l’an
dernier.