Les souffrances infligées aux maîtres des monnaies

Comme nos lecteurs le savent certainement, nous aimons les mystères à l’atelier de Perth ; et ce médaillon nous intrigue énormément :

Nos recherches nous ont révélé que ce médaillon serait inspiré d’une gravure sur bois du XVe siècle représentant un atelier monétaire Européen. Le design original serait l’œuvre de Leonhard Beck (1480 – 1542), mais il se pourrait également qu’il nous provienne d’Hans Burgkmair (1473 – 1531).

Il est intéressant de noter les différentes étapes du processus de frappe monétaire représentées sur ce médaillon : la fournaise servant à la fonte peut être aperçue en haut à gauche ; et sont également représentées des personnes battant le métal et frappant les pièces. Le maître des monnaies est visible à l’arrière-plan, au centre du médaillon, et semble superviser les opérations.

La tradition des maîtres des monnaies est une tradition ancestrale. Ils ont toujours porté la responsabilité du poids et de la finesse des pièces issues de leurs ateliers. Dans les archives, il existe de nombreux exemples de maîtres des monnaies ayant été punis pour avoir produit des pièces comportant des défauts.

En Angleterre, par exemple, le roi Henri Ier tenait une Assise des Monnaies à Winchester en 1124. Quatre-vingt-quatorze maîtres des monnaies furent condamnés coupables d’avoir émis des pièces non-conformes à la norme. En conséquence, ils furent mutilés. On leur coupa à tous la main droite et un testicule, ce qui bien entendu, entraîna une amélioration conséquente et quasi-immédiate de la qualité des pièces anglaises.

La manière dont le médaillon présenté ci-dessus a pu arriver jusqu’à l’atelier monétaire de Perth demeure un mystère.