Les cours de
l’or, les taux d’intérêt et le ballon gonflable de l’inflation de la
Banque d’Angleterre…
« Donc les taux d’intérêt sont les
derniers ballons envoyés par la Banque d’Angleterre «
C’est un ballon d’inflation,
bien sûr. Tout comme la montgolfière pour expliquer aux enfants l’inflation sur le
site de la banque centrale britannique. Cliquer le bouton du bas sur le
PC permet d’envoyer de l’air chaud dans le ballon. « Tout comme baisser
les taux bancaires permet de mettre plus de monnaie dans l’économie ».
Allumez le bruleur et le
ballon gonfle, s’élevant dans les airs. Manquez de créer l’inflation, et vous
vous écrasez au sol. Alors, êtes-vous prêt à jouer ? Avançons vraiment,
a affirmé le gouverneur député Paul Tucker, en rendant les taux d’intérêt
négatifs.
« Bizarre », dit la BBC.
« Extraordinaire », affirme le Telegraph, répétant les mots de Tucker lui-même.
« Mais bien trop commun », déplorent les épargnants et retraités
britanniques.
Figure 1 : taux
d’intérêt réels en baisse, or en hausse.
« Les taux d’intérêt
négatifs... c’est une idée que j’avais exposée [au Comité de politique
économique] », a affirmé Paul Tucker devant le Comité parlementaire du
Trésor.
« J’espère que nous
réfléchirons s’il y a des contraintes pour fixer les taux d’intérêt
négatifs », a-t-il réussi à lancer entre deux interruptions du président
du comité.
Mais si vous regardez les taux
d’intérêt de la seule façon possible, en prenant en compte l’inflation, il y
a eu quelques contraintes jusqu’ici. En été 2011 en fait, quand l’ultime
outil anti cash qu’est l’or a atteint des pics record dans la tourmente du
déclin de la zone euro et de la rétrogradation de la note de crédit des
Etats-Unis, les taux d’intérêt réels britanniques ont été plus négatifs qu’à
tout moment depuis la fin des années 1970.
Regardez le graphique de BullionVault
ci-dessus. Les taux réels sur les comptes à terme des ménages ont grimpé,
très proches de zéro pour la quatrième fois depuis le milieu de l’année 2008.
Donc oui, le ballon des taux négatif de Tucker vole apparemment vers les
banques commerciales, qui pourraient être « forcées de prêter » si
la Banque d’Angleterre leur paie moins de zéro sur les réserves qu’elles
détiennent avec elle. Mais son timing est révélateur, selon nous.
Car avec la chute des prix des
dettes souveraines britanniques, et les taux d’intérêt du gouvernement
augmentant alors, les taux vers zéro des cinq dernières années ne sont plus
assez. Le Royaume-Uni vient de perdre sa note de crédit triple A, et les
rendements des gilts
de 10 ans viennent juste de bondir à leur plus haut niveau en un an. Même les
épargnants des liquidités des ménages s'apprêtent à ne pas perdre du vrai
pouvoir d’achat aujourd’hui.
D’où les cours à l’horizontal,
peut-être. L’or est après tout ce que les gens achètent quand le liquide à la
banque devient un actif gaspillé. D’où aussi le projet bizarre,
extraordinaire et trop évident des taux d’intérêt négatifs de Paul Tucker.