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Les trois lignes rouges d’Arnaud Montebourg

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Jean de Selzac
Published : January 24th, 2013
546 words - Reading time : 1 - 2 minutes
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Perdre 7 500 emplois convient à Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. L’annonce par Renault de ces suppressions de postes, soit 14% de sa masse salariale en France, n’alarme pas outre mesure le ministre. Bien au contraire, il se félicite de la décision du constructeur automobile. En effet, Renault ne franchit pas les trois lignes rouges tracées par l’État, par ailleurs détenteur de 15,01% du capital du constructeur automobile.


« Premièrement pas de plan social, pas de licenciement. Cette première ligne rouge est respectée », déclare Arnaud Montebourg. Certes, d’un point de vue technique il n’y aura pas de plan social puisqu’il s’agit bien de départs à la retraite. Néanmoins Montebourg ne semble pas réaliser que, départs à la retraite ou non, ces emplois disparaissent réellement et ne seront pas recréés avant longtemps. Carlos Ghosn, le patron de la firme au losange, n’avait en effet pas caché le problème du coût du travail des salariés et ces disparitions de postes sont autant d’économies réalisées par Renault.


« Deuxièmement pas de fermeture d'usines, pas de fermetures de sites : cette deuxième ligne rouge est respectée » continue le ministre. En effet, les sites seront toujours actifs, la lumière sera allumée en tout cas, puisque les départs s’échelonneront sur quatre années. Mais à terme, s’il n’y a pas de reprise d’activité d’ici 2016, Renault fermera les usines de production pour la simple et bonne raison que c’est une entreprise et non pas une organisation philanthropique.


« Troisième ligne rouge: nous souhaitons que les usines françaises soient rechargées en travail de la part des alliés de Renault », précise le ministre. C’est l’application presque caricaturale de la notion socialiste de partage du travail qui montre les conceptions économiques de Montebourg : on déshabille un peu les uns pour habiller un peu les autres. En l’occurrence l’État demande à Nissan qui détient 15% du capital de Renault et Daimler AG qui en détient 3,10% de partager avec Renault leur activité industrielle. La question est : que fait-on des ouvriers de Nissan et de Daimler dont les taches seront transférées à ceux de Renault ? Or, avec une telle manière d’agir, on affaiblit toutes les entreprises au lieu d’en renforcer une sur laquelle une reprise durable d’activité pourrait se faire.


Enfin, Renault ayant respecté les exigences de l’État, Montebourg confirme son soulagement : « Cela fait partie de ce que nous avons demandé, de l'anticipation. Que Renault l'annonce pour quatre ans, c'est au moins dire aux pouvoirs publics et aux partenaires sociaux où ils vont, c'est mieux que de se retrouver avec des plans sociaux, des fermetures d'usines. »


À aucun moment Montebourg ne parle d’innover avec de nouveaux modèles de voitures, de gagner de nouveaux marchés, de recréer des emplois. Ce qui compte c’est l’objectif politique : maintenir la paix sociale quitte à faire croire que ces 7 500 disparitions d’emplois ne sont que de simples départs à la retraite.


La réalité est que Renault dégraisse de 14% : c’est son seul moyen de faire face à la crise sans précédent qui frappe l’industrie automobile française. Les trois lignes rouges du gouvernement ne servent qu’à habiller une annonce de suppression d’emplois : cela n’apporte rien de concret dans le business car cela s’appelle en fait une opération de communication politique.

 

 

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Rüss65 - 1/24/2013 at 7:10 AM GMT
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