Libre Echange à Prix d’Or ?

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Golden Sextant
From the Archives : Originally published January 16th, 2009
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Category : History of Gold





Peu après avoir pris le pouvoir, M. Mulroney, premier ministre du Canada,  s’est attelé à la tâche de réaliser ses promesses électorales de «rapprochement» des relations canadiennes-américaines, qui s’étaient sérieusement détériorées sous son prédécesseur, Pierre Eliot Trudeau. Voir e.g., K.R. Nossal, The Mulroney Years: Transformation and Tumult, Policy Options (June-July 2003). Le nouveau premier ministre, en dépit de son opposition antérieure à l’accord de libre échange, s’est engagé avec son gouvernement dans la campagne qui a culminé avec l’Accord de Libre Échange entre le Canada et les États-Unis (signé le 2 janvier 1988; entré en application le 1er janvier 1989) et plus tard l’Accord de Libre Échange d’Amérique du Nord (effectif le 1er janvier 1994).


Le gouvernement canadien a nommé son responsable des négociations en novembre 1985, et les négociations avec le représentant des É.U. ont commencé en mai 1986 à Ottawa. Mais un an plus tard, les négociations n’avançaient plus et l’appui des Américains pour un accord diminuant, l’aboutissement demeurait en doute. Alors, comme Michael Hart le rapporte dans son A History of Canada-US Free Trade (Conférence 1999, partition 8):


Les experts et les pessimistes dans les deux pays ont toutefois eu tort. Le gouvernement canadien a maintenu le cap, déterminé qu’il devait obtenir un accord. Aussi surprenant, autant l’administration des É.U. que le Congrès ont démontré qu’ils étaient prêt à régler les points fortement en litige pour regarder vers l’avenir plutôt que vers le passé. Dans une série d’évènements dramatiques durant l’automne 1987, les dirigeants politiques des deux côtés ont concocté une entente satisfaisante qui avait éludé les négociateurs professionnels jusque là.


L’affaire Iran/Contra a éclaté en public à l’automne 1986, propulsant une forte hausse du prix de l’or qui a été contrée par de fortes ventes soutenues sur le marché des biens marchands (COMEX) à New York autant que des indications d’intervention dans le marché aurifère par le Fonds de Stabilisation des Échanges des É.U. (ESF). Voir Complaint (la plainte), paragraphes 49 et 63. Le crash boursier d’octobre 1987 a donné une nouvelle impulsion au prix de l’or qui a déclenché plus de ventes officielles.


Le gouvernement des É.U. est toujours sensible aux augmentations du prix de l’or d’ampleur suffisante pour avoir un impact négatif sur le dollar américain. Le prix de l’or est monté de $300 É.U./once en janvier 1985 à $500 en décembre 1987 avant de se rabattre à $360 à l’automne 1989 pour clore l’année juste au-dessus de $400. À la lumière des évènements extraordinaires accompagnant la montée à $500, la vente d’or canadien qui a été initiée durant cette période doit avoir été une bonne nouvelle pour l’administration Reagan.


Que ces ventes ou les ventes postérieures aient un rapport direct ou indirect avec le vif désir du gouvernement canadien d’obtenir un accord général de commerce avec les États-Unis demeure une conjoncture dans l’état actuel des faits connus. Toutefois, ce qui ne laisse aucun doute, même si cela n’apparaît évident que vers le milieu de la décennie 1990-2000, c’est qu’en général le libre échange avec les États-Unis a transformé l’économie canadienne et substantiellement augmenté la richesse des Canadiens. Vu sous cet angle, si le quid pro quo pour l’accord de libre échange était 125 tonnes de réserves d’or vendu de 1986 à 1989, plusieurs sinon la majorité des Canadiens auraient probablement considéré que c’est du bon argent bien dépensé.


Le graphique suivant montre la croissance importante du surplus de la balance commerciale du Canada et de ses réserves de devises étrangères depuis 1989. Il illustre aussi que si la vente d’or du Canada a été significative jusqu’à ce point, elle peut aussi vraisemblablement se justifier uniquement sur la base de la diversification des réserves officielles. Toutefois, le graphique montre aussi qu’à la fin de 1989, la vente d’or du Canada venait juste de commencer une longue pente qui s’accentue de 1991 à 1995 avant de s’adoucir en approchant de zéro où elle se trouve aujourd’hui. (Note: Un communiqué de presse du Ministère des Finance, les réserves en or du Canada s’établissaient autour de 175 000 onces au 31 août 2003.)

 


 



Reg Howe

GoldenSextant.com


Reginald H. Howe est le fondateur de Golden Sextant Advisors LLC, qui fournit des services de consultation, de management et de banque d’affaires à des societies et particuliers ayant un intéret pour l’or.





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