Et c’est avec de fort jolis mouvements de jarrets vifs et musclés que l’inflation continue de grimper fermement notamment dans la zone euro, pendant que l’INSEE continue d’afficher des chiffres de plus en plus insolents et décalés avec la réalité vécue par les Français.
Les 5% crânement affichés jusqu’à présent vont rapidement se muer en 8% et on peut même tabler sur un joli petit 12% d’ici à la fin de l’année en zone euro alors que l’inflation des coûts à la production continuent de grimper de façon jugée « dramatique » par tous les spécialistes…
Assez logiquement, une partie croissante du pays commence à ressentir de grosses difficultés à faire face aux dépenses du quotidien. Une baisse de la consommation est déjà notée (0.4% en avril après une baisse de 1.4% en mars), ainsi qu’une hausse d’indicateurs divers de précarité (le nombre de repas à 1€ distribués augmente encore, par exemple). Le transitoire dure, les mines s’allongent et les ceintures se serrent.
En bref, l’impact de cette inflation commence à se faire clairement sentir et l’enrobage de novlangue et de pipeautage politicien ne suffit plus à apaiser les fins de mois douloureuses.
Si la situation paraît bien sombre, rassurez-vous : il n’existe pas de meilleur gouvernement que celui d’Emmanuel Macron, Élisabeth Borne et Bruno Le Maire pour la transformer en véritable catastrophe.
C’est sans doute ce qui les pousse à promettre de distribuer, dès cette rentrée, des tickets de rationnements, sobrement renommés « indemnités », aux ménages les plus modestes, ce qui permet de laisser les différents instituts et autres directions générales des administrations pléthoriques de la République du Bisounoursland se chamailler sur la définition de « modeste ».
C’est aussi ce qui a récemment poussé Borne à expliquer qu’une revalorisation des retraites est à l’ordre du jour : avec 4% d’augmentation des pensions à partir du mois de juillet, voilà qui redonnera un peu de marge de manœuvre aux retraités. Et puis ça tombe bien : on annonce avant les élections une promesse à tenir après. Malin.
Quant aux fonctionnaires, la même Borne a aussi proposé que soit relevé le point d’indice qui permet incidemment de calculer les versements des indemnités auxquelles ils ont droit. On ne sait pas encore quel sera la teneur de cette augmentation mais on conservera à l’esprit que pour chaque pourcent d’augmentation, 2 milliards d’argent gratuit des autres est alors mobilisé. Nonobstant, on notera que cette proposition tombe bien : Borne annonce ainsi avant les élections une promesse à tenir après. Malin une fois de plus.
Au passage, ceci permet de façon pratique de bien comprendre quelles catégories de populations votent obstinément pour Macron, ce même Macron qui, avec son gouvernement de bras cassés et de clowns pathétiques (les précédents comme le courant), est directement responsable de la situation actuelle.
En somme, on relève le point d’indice de l’administration, c’est-à-dire l’Occupant Intérieur qui ponctionne le plus les Français, et on va offrir une augmentation qui sera directement payée par les actifs du privé. On augmente les retraites, c’est-à-dire qu’on offre ainsi un petit bonus à la population qui est la moins mal lotie en France sur le dos de la population active qui est actuellement celle qui s’en prend plein la musette. Et sans surprise, ces deux catégories de bénéficiaires sont ceux qui votent le plus pour l’actuelle majorité…
Eh oui : comme Macron l’avait fait avant sa propre réélection en promettant monts et merveilles et en distribuant généreusement l’argent des autres alors même que l’inflation commençait déjà à fortement picoter, il remet donc le couvert pour ces législatives. Si ceci ressemble à l’achat pur et simple d’électeurs, c’est normal : c’est exactement de cela qu’il s’agit.
Certains, chafouins, pourraient trouver que combattre l’inflation en augmentant salaires et redistribution reviendrait un peu à mettre de l’huile sur un feu de cuisine. La presse est cependant au taquet pour ne surtout pas le mentionner. Les journalistes ne s’en ouvrent pas auprès des représentants politiques. La question de la pertinence de ces mesures n’est pas et ne sera jamais posée. Les conséquences n’intéresseront personne (tout comme les causes, du reste). Politiciens comme médias, tout le pays est tendu comme un seul homme vers la nouvelle étape de la vie politique. Comment ça, « politiciens et médias, ce n’est pas tout le pays, que diable » ? Les fonctionnaires seront calmés, les retraités seront apaisés et tout ce petit monde va voter comme il faut, c’est donc tout ce qui compte et voilà tout.
Comme, en outre, Bruno le Maire a déclaré qu’il n’y aurait pas de hausses d’impôts malgré ces largesses et cette inflation, on peut raisonnablement en conclure que les ponctions vont non seulement continuer à pleuvoir, mais que les services de Bercy vont s’acharner sur la bête mourante.
Au précédent billet, je mentionnais qu’il fallait se préparer pour les pénuries à venir : électricité, services publics essentiels (police, hôpitaux, école), et peut-être même nourriture, la France va devoir se serrer la ceinture comme jamais.
Avec la belle assurance de Bruno Le Rigolo, au moins peut-on déjà se rassurer en se disant qu’il n’y aura pas pénuries de taxes et de ponctions.
Les prochains mois seront décisifs et quel que soit le parlement issu de la parodie démocratique qu’on va nous jouer, vous pouvez être sûr que nous allons tous avoir un hiver difficile. Les efforts entrepris actuellement par la caste au pouvoir nous garantissent quasi-mécaniquement que nous allons avoir froid et faim, que tous les services publics vont continuer à se détériorer comme jamais mais au moins, les impôts tourneront à plein régime.
Vous ne posséderez plus rien et les survivants seront obligés d’être heureux.