« Pari raté de justesse pour les Conservateurs qui ont perdu la majorité absolue issue des élections de 2015. Selon les dernières projections, ils n’auraient que 308 sièges (contre au moins 326 sièges nécessaires). La réaction la plus notable sur le marché fut la chute de la livre sterling à un point bas d’avril face au dollar sur fond de très forte volatilité.
Les investisseurs n’ont toutefois pas sur-réagi, comme l’a montré l’évolution des bourses en Asie, même si le scénario qui se dessine semble être très défavorable à la fois pour le Premier ministre T. May mais également pour le Royaume-Uni qui se retrouve fragilisé alors que les négociations avec l’UE sont sur le point de débuter. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il est encore trop tôt pour savoir si T. May va démissionner. Elle fait face à une pression de l’opposition mais également au sein de son propre camp. Une allocution de sa part est attendue à 11h, heure de Paris. Ce sera le réel point d’orgue de cette journée électorale britannique. Un des scénarios possibles serait une coalition de gouvernement, comme ce fut le cas suite à l’élection de 2010, avec les Libéraux Démocrates. Ces derniers sont néanmoins fragilisés, comme le souligne la défaite de leur ancien leader, Nick Clegg.
En outre, pour aboutir à un accord, il faudra trouver un consensus à propos de l’immigration qui constitue un point de dissension majeur entre les deux partis. Certaines voix au sein du Parti Conservateur plaident plutôt en faveur d’une alliance avec le DUP (parti unioniste d’Irlande du Nord) qui, d’après les derniers décomptes (susceptibles de changer), a remporté au moins 12 sièges à Westminster. Afin de connaître exactement les possibilités d’alliance du parti au pouvoir, il faudra encore attendre que les derniers résultats tombent. Toutefois, point positif de cette journée, l’UKIP a quasiment disparu du paysage politique. »
Les derniers faits marquants :
Bonne nouvelle: les réserves de change de la Chine ont augmenté pour le quatrième mois consécutif en mai, soit la plus longue progression depuis 2014. Ce mouvement traduit une meilleure gestion des flux de capitaux et du différentiel entre le yuan offshore et le yuan onshore par Pékin.
La banque centrale de la zone euro a abaissé, comme prévu, ses prévisions d’inflation pour 2018 et pour 2019 à respectivement 1,3% et 1,6% vs 1,6% et 1,7% précédemment. En outre, le communiqué laisse peu de doutes sur le fait que la BCE souhaite poursuivre son processus de normalisation monétaire. Au cours des questions-réponses, Mario Draghi a renvoyé à la réunion de septembre afin d’avoir plus d’informations à propos de la baisse du montant mensuel des rachats d’actifs.
Point analyse technique sur le pétrole : l’or noir continue sa chute libre sur le marché. La cassure du support à 45,53 USD par le WTI ouvre la porte à une dépréciation plus importante en direction de la zone des 44-43,75 USD à court terme. Pas de signal de retour à la hausse dans l’immédiat.
A suivre aujourd’hui :
ELECTIONS BRITANNIQUES : D’ici à midi, six circonscriptions devraient publier leurs résultats mais cela ne va pas changer la donne. L’attention du marché se focalisera sur la désignation des premiers membres du Cabinet du Premier ministre aujourd’hui.
Publication à 8h45 de la production industrielle française en avril (consensus à 0,2% vs 2,0%).
Source : SAXO BANQUE PARIS