On entend beaucoup parler de blanchiment d’argent sans savoir ce que ça
désigne vraiment. De quoi s’agit-il exactement ? Comment blanchit-on de
l’argent sale ? Le problème réside notamment dans le fait que les circuits
utilisés sont la plupart du temps légaux et qu’ils institutionnalisent de
fait le blanchiment. Mais ce n’est pas tout, le blanchiment impacte
l’économie à petite échelle, Etats, particuliers, entreprises… Tout le monde
paie les pots cassés.
“Sans blanchiment, le crime ne paie pas”
Savez-vous que nous (sociétés AuCOFFRE.com et VeraCash) sommes sollicités
quasiment tous les jours, plus ou moins directement, pour participer à ce qui
s’apparente à de la fraude fiscale ? Et évidemment nous répondons “Non, pas
avec nous, on vous retourne vos fonds”. Le blanchiment, ça commence comme ça,
et ça coûte cher, à tout le monde. Et c’est prendre beaucoup de risques pour
pas grand chose. Mais avant de vous expliquer les conséquences directes et
indirectes de la fraude et du blanchiment sur l’économie et sur votre
épargne, je vais vous dire de quoi on parle exactement.
Définition légale du blanchiment
Tracfin, pour “Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits
FINanciers clandestins” est la cellule française de lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle lutte contre
les circuits financiers clandestins. Sur son site, Tracfin donne une définition
très précise du blanchiment.
Selon l’article 324-1 du code pénal, le blanchiment est “un délit
qui consiste à faciliter, par tout moyen, la justification
mensongère de l’origine des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime ou
d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect.
Constitue également un blanchiment le fait d’apporter un concours à une
opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct
ou indirect d’un crime ou délit.“
Autrement dit, toute personne qui cache la provenance d’argent sale et/ou
qui concourt à le cacher, le placer ou le convertir est en infraction avec la
loi. Coupables et complices encourent une peine de 5 ans d’emprisonnement et
de 375 000 euros d’amende. Il n’est pas dans notre intérêt, ni dans le vôtre
évidemment, de prendre un tel risque, même pour une “banale” demande qui
relève ni plus ni moins de la fraude… Surtout lorsqu’il s’agit d’or physique,
une bonne monnaie qui génère de la richesse positive.
Placement – empilement – intégration
Le blanchiment d’argent se déroule généralement en 3 étapes qui, très
schématiquement, consiste à :
– placer de l’argent sale dans le système financier d’un pays (placement),
– brouiller l’origine des fonds en multipliant les opérations bancaires sur
différents comptes au nom de plusieurs personnes dans plusieurs pays (empilement).
– investir l’argent sale dans les circuits légaux de l’économie pour en tirer
des bénéfices, en construisant des bâtiments par exemple (intégration).
Les méthodes classiques de blanchiment
Avec la surveillance accrue des paradis fiscaux et la levée du secret
bancaire, les moyens pour rendre l’argent du crime “bankable” se sont
multipliés. Ils sont plutôt nombreux, comme on peut le voir dans Wikipédia sur le blanchiment. Et encore, l’article ne
mentionne pas tous les procédés du blanchiment 2.0…
Le blanchiment ne se fait pas tout seul, il nécessite généralement
l’intervention souvent plusieurs complices, comme dans la méthode “Hawala“.
Elle implique d’appartenir à une même famille ou communauté, où les échanges
d’argent liquide contre des biens se font par héritage ou donation justifiant
ainsi leur provenance. A la base, le hawala n’est pas illégal, c’est même une alternative au
système bancaire, sauf que son utilisation a été détournée…
Idem pour la méthode “italienne”, la “fiduciaria”, qui consiste à
associer trust et société d’investissement. La société fiduciaire “peut
recevoir des versements d’entreprises, d’individus ou groupes de familles et
transférer légalement à l’étranger tout capital, opération impossible à
réaliser individuellement”, précise un article de l’Observatoire Géopolitique
des Drogues.
Beaucoup des moyens utilisés par les criminels pour blanchir de l’argent
sont légaux et c’est bien ça le problème. A se demander si le blanchiment
n’est pas inhérent au système, surtout lorsqu’il emprunte des circuits
financiers institutionnels.
Dans un prochain article, j’aborderai les différents circuits possibles,
financiers et non financiers, empruntés par les fraudeurs. Nous verrons que
le blanchiment peut s’effectuer “à l’insu du plein gré” de canaux
institutionnels ou par le biais de professionnels. C’est à notre niveau, en
tant qu’entreprise française qu’on peut lutter à notre façon contre ce genre
de déviance. Nous ne sommes pas une banque, mais nous avons une
responsabilité sur l’argent que vous nous confiez et votre or que nous
gardons.