Mort aux zombies !

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Published : July 26th, 2016
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Attendez une minute. Ils sont déjà morts. Le Brexit n’a fait que révéler que certains ne s’étaient pas encore fait ronger le cerveau. Une contagion virale menace désormais les institutions zombifiées de la vie de tous les jours, notamment dans les domaines de la politique et de la finance. De la même manière que les zombies n’existent que dans l’imaginaire collectif, il en va de même pour ces deux activités de la société, qui opèrent sur le principe de la confiance, un produit éphémère de l’intellect commun.

Quand un système complexe sur lequel le stress commence à peser trop lourd s’effondre, il le fait très rapidement. C’est ce que l’on appelle un changement de phase. Bien trop d’aspects de la vie de tous les jours dépendent désormais de la confiance accordée à ceux qui se trouvent au pouvoir et à leur capacité à savoir ce qu’ils font. Cette confiance a pu survivre grâce à la création de monnaie à partir de rien : dette, émission d’obligations, assouplissement quantitatif, plans de refinancement, Operation Twist, combines à la Ponzi… le triste arsenal de combat de la nécromancie bancaire. Les politiciens ont laissé la situation devenir hors de contrôle. Ce qui ne peut pas durer indéfiniment finit toujours par prendre fin.

Au Royaume-Uni, la sphère politique dérape à la manière d’un glissement de terrain. Et puisque tous ceux qui gravitent autour de la sphère du pouvoir sont à blâmer pour la situation nationale, il n’existe plus personne vers qui se tourner, du moins pour le moment. Le parti travailliste vient de rejouer The Caine Mutiny, avec Jeremy Corbyn dans le rôle de Captain Queeg. David Cameron, le conservateur, a donné son préavis de trois mois sans l’ombre d’un successeur. Et maintenant, l’entourage de Cameron fait croire aux médias qu’il pourra simplement traîner des pieds jusqu’au Brexit, ou plutôt ne rien faire afin de ne pas en arriver là avant un certain temps. C’est bien évidemment ce qu’ont fait les escrocs des finances et du système bancaire - repousser l’inévitable réalignement aux réalités de notre temps : rareté des ressources, surpopulation, changements climatiques, holocauste écologique, et retombées néfastes de la technologie.

Le Royaume-Uni illustre parfaitement le problème : comment produire du « capital » sans produire de capital. Ce qu’on appelle la City, ce petit quartier de Londres, son propre Wall Street. En l’absence de production de capital réel, la City est devenue la pierre angulaire de l’économie britannique, un organisme parasite qui a joué le rôle de station de transfert centralisée pour les fraudes du monde, et transformé ce qu’il restait du capital occidental en un purin de frais, de commissions, de paris truqués et d’arnaques. Dans le même temps, elle a permis à la Banque centrale européenne de gérer l’escroquerie qu’est devenue l’Union européenne, avec ses fatales distorsions de crédit qui ont fait basculer ses membres par-dessus bord et fait tomber les banques privées européennes de la falaise, à la Thelma et Louise.

Le prochain épisode de ce mélodrame global consistera en ce qui se passe toujours lorsque les devises et les taux d’intérêt se délient complètement de leurs rôles assignés de pigeons du racket financier. Tôt ou tard, nous saurons ce qui se passe dans l’univers ténébreux des produits dérivés, notamment en matière d’arrangements innovants qui jouent le rôle d’assurances contre les pertes de positions sur les devises et les taux d’intérêt – les paris placés sur les fluctuations de ces choses. Lorsque les devises grimpent ou chutent brutalement, ces swaps sont enclenchés, et une institution malheureuse se retrouve à payer les pots cassés. Un zombie est déjà suffisamment terrible à lui seul. Un zombie qui se trouve à réparer les pots cassés peut bien être synonyme de fin du monde.

Une fois que commencera la contagion, ceux qui sont aujourd’hui en charge ne pourront plus s’en dépêtrer comme ils l’ont fait la dernière fois : en la noyant de monnaie venue de nulle part. Du moins pas sans générer une véritable inflation. Le genre d’inflation qui cause la ruine et d’intenses soulèvements politiques, qui transforme une nation. C’est déjà ce qui attend les Etats-Unis au tournant, alors que les très détestables Hillary et Trump remettent en scène Punch et Judy face à une audience dégoûtée. Les deux représentent la mort de la confiance des Etats-Unis en le monde politique. Les partis qui les ont créés tourbillonnent, impuissants, vers le siphon de la crédibilité. Ils ne survivront pas sous leur forme actuelle.

Qui sait ce qui ressortira de tout cela, quelle bête féroce se traîne lentement vers Washington.

 

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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