Une institution
financière responsable n’accorderait pas d’extension de prêt de 17 à 40
milliards de dollars à un emprunteur qui a déjà du mal à rembourser sa dette
de plusieurs milliards de dollars. C’est pourtant ce qu’a fait le Fonds
monétaire international le mois dernier en prenant la décision d’étendre le nouveau
prêt accordé au gouvernement ukrainien. Ce nouveau prêt pourrait ne pas avoir
beaucoup de sens en termes économiques, mais soutenir le gouvernement
ukrainien existant sert l’agenda politique du gouvernement des Etats-Unis.
Puisque le FMI tire la
majorité de ses financements des Etats-Unis, il n’est pas surprenant que ses
décisions aillent dans le sens des objectifs du gouvernement américain en
matière de politique étrangère. Le FMI a utilisé par le passé les fonds
fournis par les contribuables américains pour soutenir des dictatures et des
politiques économiques discutables.
Certains pourraient
penser que le FMI soutient les marchés libres en demandant aux pays auxquels
il accorde des prêts de mettre en place des réformes économiques positives
telles que la réduction des dépenses gouvernementales. En revanche, d’autres
conditions imposées par le FMI, telles que l’obligation pour le pays endetté
de dévaluer sa devise et mettre en place des politiques industrielles
favorisant les exportations ne soutiennent en rien le marché libre, et ne
font rien pour améliorer le niveau de vie des citoyens par le biais de
meilleures opportunités économiques.
Le problème présenté par
le FMI ne pourra pas être réglé par la réforme des conditions attachées aux
prêts qu’il accorde. Le problème fondamental du FMI est qu’il est financé par
des ressources retirées de force au secteur privé. En saisissant ces
ressources d’entre des mains privées et les redistribuant aux bureaucrates du
FMI, le gouvernement distord le marché, et porte atteinte aux contribuables
américains et aux citoyens des pays qui reçoivent ses prêts. L’idée que le
FMI soit mieux capable d’allouer du capital que les investisseurs privés est
aussi erronée que toute autre forme de planification centralisée. Le FMI doit
être aboli, et pas réformé.
Le FMI n’est pas la
seule institution américaine à manipuler l’économie globale. Au cours de ces
quelques dernières années, un acheteur mystérieux connu uniquement sous le
nom de « Belgique », appelé ainsi parce que cet acheteur place ses
ordres au travers d’un compte domicilié en Belgique, est devenu le troisième
plus gros propriétaire mondial de bons du Trésor. Les achats de la Belgique ont
toujours lieu aux moments les plus opportuns pour le gouvernement des
Etats-Unis, comme par exemple lorsqu’un pays étranger vend de grosses
quantités d’obligations américaines. La « Belgique » a également
fait d’importants achats juste après le lancement par la Fed de son programme
de quantitative easing. Bien que rien ne prouve que cet acheteur travaille
directement pour le gouvernement des Etats-Unis, ces achats sont très
suspicieux.
Il n’est pas impossible
que la Réserve fédérale soit impliquée dans ces achats. L’audit limité des
actions de la Fed pendant la crise financière, et qui a été autorisée par la
loi Dodd-Frank, a révélé que la Fed intervient régulièrement sur les marchés
globaux.
Quels autres accords la
Fed a-t-elle passé avec des gouvernements étrangers ? La Fed tente-elle,
comme le FMI, de soutenir la Grèce et d’autres pays de l’Union européenne ?
La Fed travaille-t-elle secrètement à soutenir les politiques étrangères des
Etats-Unis, comme elle l’a fait au début des années 1980, alors qu’elle
accordait un prêt à l’ancien allié des Etats-Unis, Saddam Hussein ? Le
manque de transparence quant aux relations de la Fed avec les gouvernements
et banques centrales du monde est l’une des raisons pour lesquelles le
Congrès devrait décider de l’auditer.
En utilisant l’argent
des contribuables américains pour soutenir des gouvernements économiquement
faibles et bien souvent corrompus, le FMI distord le marché, enrichit les
gouvernements corrompus et porte atteinte aux contribuables américains et aux
résidents des pays auxquels il offre son aide. Le temps est venu d’abolir le
FMI, ainsi que les instruments de politique étrangère interventionniste des
Etats-Unis.