Je reproduis ici un excellent article de nos amis du site BusinessBourse
(source en bas) qui reviennent sur la réalité de la pauvreté dans les
Etats-Unis de 2015.
Alors la reprise économique évidemment n’existe que dans le rêve fantasmé
mais point dans la réalité. D’ailleurs les dirigeants le savent parfaitement.
Les riches sont de plus en plus riches tirant les moyennes vers le haut,
masquant ainsi la vérité à savoir une paupérisation et une misère rampante de
plus en plus grave.
Préparez-vous, car non, nous ne vivons pas des drames individuels mais
bien un drame collectif.
Charles SANNAT
L’augmentation en flèche de l’ensemble des loyers, la stagnation
des salaires, les expulsions et le manque de logements abordables ont conduit
à l’explosion des sans-abri à New York. Les derniers chiffres montrent que
57.448 personnes dorment dans des centres d’hébergement, dont environ 40 %
sont des enfants.
Selon les derniers chiffres du ministère dédié à l’aide pour les sans-abri
(EDS), plus de 23.000 des 57.448 personnes qui dorment dans des centres
d’hébergement à New York sont des enfants. Il y a près de 12.000 familles
dans les centres d’hébergement. Les organisations qui aident les sans-abri
sont inquiets à cause du froid qui arrive, les chiffres reviennent à des
niveaux records rencontrés en Décembre 2014, lorsque la population de
sans-abri était chiffrée à 59.068 personnes.
Un autre point préoccupant est que les sans-abri restent davantage de
temps dans les centres d’hébergement et y reviennent à un moment donné de
l’année. Les services municipaux d’aide aux SDF (DHS) ont déclaré que les
adultes restent en moyenne 11 mois (24 jours de plus que durant l’exercice
précédent). Les familles avec enfants restent 14 mois(en hausse de trois
jours) et les couples restent en moyenne près de 18 mois (19 jours de plus).
Dans la ligne de mire, le maire Bill de Blasio, qui avait mené une
campagne promettant de lutter contre les inégalités de revenus dans la ville.
Son administration, avait cependant hérité d’une population de sans-abri
de plus de 53.000 personnes de l’administration de l’ancien maire, Michael
Bloomberg.
L’ancien maire Bloomberg avait supervisé des coupes budgétaires à trois
centres d’hébergement et à la création d’un programme d’aide public
inefficace, qui était destiné à aider les familles en difficulté avant que
son financement ait été stoppé. Cette décision avait conduit à une explosion
de la population de sans-abri – Elle était passée de 37.000 en 2011 à 53.000
sur 3 ans, selon le New York Times.
A ce problème, il s’est ajouté celui de l’augmentation des loyers sur
l’ensemble de la ville. Entre 2002 et 2011, 39 % des appartements(385.300)
qui étaient abordables ne le sont plus. Un certain nombre de préjugés
persistent sur les sans-abri – selon lesquels ces gens sont toxicomanes ou
souffrent de maladies mentales – mais la principale raison est plus
fondamentale.
«Plus des deux tiers des personnes qui fréquentent nos centres
d’hébergement sont des familles avec des enfants vulnérables, et la cause
principale de leur situation n’est pas liée une dépendance à la drogue ou à
une maladie mentale. C’est lié aux expulsions “, a écrit Mary Brosnahan,
présidente de la Coalition pour les sans-abri, dans une récente tribune parue
dans le New York Times.
” Si nous pouvons ralentir le rythme des expulsions, nous allons créer une
brèche majeure dans la crise des sans-abri.”
Mary Brosnahan a déclaré que le nombre de familles forcées de quitter
leurs maisons par ordonnance du tribunal a augmenté au cours des 10 dernières
années et est maintenant proche de 29.000 par an. Des milliers d’autres
quittent leurs domiciles en plein milieu des procédures. Mary Brosnahan a
expliqué que les New-Yorkais au tribunal d’instance n’ont actuellement pas
droit à un avocat, ce qui fait que seulement 10 % d’entre-eux embauchent un
avocat pour les aider à protéger leurs droits. Pendant ce temps, près de 100 %
des propriétaires ont des avocats.
Dans le cas où un locataire possède un avocat, ils sont moins susceptibles
de se faire expulser, et les propriétaires abandonnent tout simplement dans
le cas où un locataire est représenté.
En Septembre, Bill de Blasio avait annoncé un montant additionnel de 12,3
millions de dollars de financement, ce qui représente une augmentation de dix
fois celle 2014, pour un programme qui aide à fournir un avocat aux
locataires. Il en coûte environ 2 500 dollars pour offrir un avocat à un
locataire dans une procédure d’expulsion, tandis que la ville dépense en
moyenne plus de 45 000 dollars pour loger une famille de sans-abri.
Il y a aussi un projet de loi en instance au Conseil municipal qui
donnerait le droit à l’assistance d’un avocat au tribunal pour tous les
locataires à faible revenu. Si il est adopté, cette loi ferait de New York la
première ville des Etats-Unis garantissant une représentation pour les
locataires. Les parrains de ce projet de loi pensent que cela entraînerait une
diminution du nombre de familles expulsées et donc du nombre de sans-abri.
Ce que ces chiffres du logement ne prennent pas en compte, ce sont les
estimations sur les 3000 – 4000 personnes qui dorment dans les rues de la
ville. Certains estiment que le nombre réel se situerait plutôt entre 6.000
et 12.000 personnes. Un rapport récent a révélé que 300 travailleurs à temps
plein municipaux sont sans-abri.
“Nous vivons dans une ville avec 1,5 million de personnes vivant en dessous
du seuil de pauvreté – ce qui signifie que nous avons 1,5 million de
personnes qui risquent de devenir des sans-abri,” a déclaré Jeff Foreman,
directeur de la politique des soins pour un groupe de défense des sans-abri
dans la ville.
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Source: RT