« Pourquoi nous soucions-nous de l’Ukraine ?
Nous nous en inquiétons parce que c’est par elle que passe le pétrole russe.
Elle est notre porte d’entrée sur l’Europe de l’est. Elle nous permet de
contrôler la situation politique, mais implique également notre système
bancaire d’un point de vue financier.
Personne ne veut vraiment voir éclater une troisième
guerre mondiale, qui serait coûteuse et dévastatrice. Mais ce conflit autour
des pouvoirs politiques et financiers ne cesse de dégénérer. Le ton monte
parce qu’il y a beaucoup d’argent en jeu, et parce que les économies
impliquées – la nôtre, celle de la Chine et celle de la Russie, sont toutes
plus faibles que ce que leurs gouvernements voudraient admettre ».
Nomi Prins, Iraq,
Syria and Ukraine-Financial Gateways
Dans l’interview ci-dessous, Nomi Pins suggère que,
sous le prétexte de l’humanitarisme et la défense de la liberté, les
Anglo-américains mettent en scène une sorte de colonisation des temps
modernes, à la mode financière. Cette colonisation se manifeste dans les
points de friction comme l’Ukraine, où entrent en jeu des forces contraires.
L’idée de
contrôler ces points de friction est intéressante. Ils pourraient être les
différentes zones d’action de la guerre actuelle des devises, qui ne sont
rien de plus que des exercices de pouvoir financier. L’importance
géographique de ces points de friction n’est pas sans rappeler les points de
contrôle stratégiques basés sur la topographie et les lignes d’approvisionnement
du siècle dernier.
Mais aujourd’hui,
les flux monétaires et la dette entrent aussi en jeu, ainsi que la capacité
de fixer les prix et valeurs.
Si une devise
fiduciaire devient une combine à la Ponzi, sans
croissance générée par l’activité économique, elle doit s’étendre
continuellement ou risquer de s’effondrer. La capacité de maintenir une valeur
est essentielle.
La raison pour
laquelle le dollar est devenu une combine à la Ponzi
est la reprise artificielle et insoutenable qui a été générée. Les inégalités
en matière d’opportunité, de richesse et de justice sont les marques de l’aristocratie,
de l’oligarchie et des empires du passé, au sein desquels de petits groupes
de gens détournaient les performances économiques pour leur profit personnel.
Il semblerait
que le monde ait été lancé dans une phase de financiarisation, qui a pris le
dessus sur de nombreux pays en développement, et génère désormais des
oppositions entres des forces opposées sur les territoires où elle cherche à
s’imposer.
Vous pourrez
accéder à l’interview originale de Nomi Prins chez USAWatchdog ici.