Vous vous souvenez sans doute de notre jeune candidat à la présidentielle,
notre Manu (militari ?), devenu entre-temps notre Jupiter, qui hurlait lors
d’un de ses meetings « pas ça, pas ça, pas ça »…
Je dois vous avouer que chaque jour, mes bras tombent un peu plus bas, et
quand je vois le salaire de celle qui va animer le débat des pauvres gueux
que nous sommes, j’ai envie de hurler « pas ça, pas ça, pas ça »…
J’aurais beau dire que moi, je veux bien leur organiser bénévolement leur
grand débat genre… pour le bien commun et dans un objectif de concorde
nationale, même gratos, ils ne retiendront pas ma candidature !!!
Je rappelle quand même, à toutes fins utiles, à nos fins limiers du Palais
que les gilets jaunes, ils n’ont pas une thune, pas de flouze, de kopecks ou
de blé. Pas plus d’oseille ou de fric… Les fins de mois sont difficiles,
surtout pendant les 30 derniers jours…
Et vous savez quelle est leur dernière idée géniale ?
Filer 176 000 euros par an, soit presque 15 000 boules par mois,
à l’organisatrice dudit débat…
Hahahahahahahahaha !!
Je rigole encore d’une telle finesse dans l’analyse qui a présidé à ces
choix financiers.
Tenez, lisez et pincez-vous pour y croire :
« La lettre A révèle en effet que Chantal Jouanno va percevoir 176
000 euros de salaire en 2019 pour son poste de présidente de la Commission
nationale du débat public, soit une rémunération mensuelle brute de 14 666
euros. C’est donc presque autant qu’Emmanuel Macron et Édouard Philippe, qui
perçoivent tous deux des salaires de 15 140 euros bruts par mois à l’Élysée
et Matignon. Et c’est plus que les émoluments des membres du gouvernement
puisque les ministres touchent 10 093 euros par mois et les secrétaires
d’État, 9 559 euros. »
Heu, Monsieur le Président, là, va y avoir un gros malaise !!!
Bon, j’imagine déjà la gueule de la première réunion… « Et toi, avec
tes 15 000 boules par mois, tu comprends quoi à ma vie »… Et encore, là,
je viens de vous faire une version très soft et politiquement correcte.
De vous à moi, mes copains normands utilisent un vocabulaire disons,
comment dire, nettement moins « rond » et susceptible de choquer
profondément et durablement cette gente dame qu’est la dame Chantal.
C’est plus « rural », plus direct quoi… voyez… genre noms
d’oiseau, machin toussa… L’avantage, c’est qu’au moins vous savez à quoi vous
attendre, et que quand le gus en face de vous n’est pas content, eh bien…
vous le comprenez sans ambiguïté !!
Pour autant, il ne faut pas que les bobos parisiens réduisent le
campagnard à un être bourru ! À la campagne, on reste des gens sympas et très
accueillants et même que l’on sait être polis aussi. Je dirais même qu’il y a
un côté « vieille France » où la politesse tient une place que l’on
a perdue de vue dans les grandes villes où tout se vaut et où plus
grand-chose n’a de valeur. C’est aussi le choc de ces deux mondes devenus
radicalement différents.
Croyez-moi, la Chantal, il ne faut surtout pas l’envoyer dialoguer avec
les gilets jaunes fauchés et gagnant 800 euros par mois, parce que là, ils
ont les crocs… Ils sont peut-être sans dents, mais avec beaucoup de mordant,
et il est bien sûr évident que cela va très mal se passer !!
Celui qui animera le grand débat doit évidemment le faire sans émoluments,
sans salaire, sans gagner quoi que ce soit, et cela ne peut être qu’un
engagement volontaire avec uniquement le remboursement des frais (et pas pour
200 euros la note de resto !!).
Je me demande quand même à quoi ils pensent en hauts lieux !
Déjà que ce grand débat part très mal, il ne manquait plus que ce genre
d’âneries et là encore, je suis aimable, parce que franchement, de vous à
moi, là on atteint le niveau compétition olympique en connerie.
15 000 boules par mois pour aller débattre avec des gilets et des
« gillettes » qui se débattent dans la précarité financière chaque
jour… c’est du suicide politique en direct !
Faut vraiment être très, très crétin.
C’est confondant.
Consternant.
Les mots me manquent.
Pourtant, il faut apaiser les maux et pour cela, il faut parler
avec les mots, plus qu’avec les poings.
La violence survient quand les mots ne sont plus suffisants, quand les
mots ne sont plus entendus.
Nous sommes dans un moment où il ne faut pas mettre d’huile sur le feu, où
il faut savoir raison garder et garder raison.
Se garder des outrances et tenter de dialoguer autour des complexités et
des nécessités de la gestion de notre pays.
Il ne faut plus tenter « d’endoctriner » le citoyen, mais
l’inciter à débattre à nouveau, à échanger. Il faut se hurler dessus s’il le
faut, se crier nos désaccords ou brailler sur nos différences, on peut même
s’invectiver et, pourquoi pas, s’insulter sur un plateau !
Cela ferait tellement de bien à tout ce pays qui s’asphyxie de voir la
pensée étouffée depuis trop d’années, et si meugler fait mal aux oreilles,
c’est nettement mieux que de nous entre-tuer dans les rues.
La réponse est politique. La réponse est démocratique.
Dans le contexte épidermique actuel, on ne fait pas mener un débat par une
personne qui gagne 15 000 euros par mois… Qui aura le courage de prévenir le
président ?
Mais quand j’entends ce que j’entends et que je vois ce que je vois, j’ai
raison de penser ce que je pense, à savoir qu’il y a de quoi être inquiet.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au
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patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les
moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et
familiale.
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend
inévitables les révolutions violentes » (JFK)