Cet article a été
offert par James Quinn, de chez The Burning Platform. Il s’agit de la première partie de
la série.
Notre avenir
totalitaire (première partie)
Par James Quinn
« Au jour du premier
Noël, la population de notre planète était d’environ deux cent ou deux cent
cinquante millions de personnes – moins de la population de la Chine moderne.
Seize siècles plus tard, quand les Pèlerins sont arrivés à Plymouth Rock, la
population humaine était d’un peu plus de cinq cent millions. A l’heure de la
déclaration de l’indépendance des Etats-Unis, la population de notre planète
avait franchi la barre des sept cent millions. En 1931, alors que je
rédigeais Le Meilleur des Mondes, elle se situait juste en-dessous de deux
milliards. Aujourd’hui, vingt-sept ans plus tard, il y a deux milliards et
huit cent millions d’êtres humains sur Terre. Qu’en sera-t-il demain ?
Aldous
Huxley – Le Meilleur des Mondes, revisité – 1958
A une heure où les violences,
les guerres, les émeutes et les soulèvements font rage, il est parfois
difficile de prendre du recul et d’observer la situation dans son ensemble.
Des avions sont abattus en Ukraine, des missiles pleuvent sur Israël et sur
Gaza, la guerre civile n’en finit plus en Syrie, l’Irak se désintègre et
l’EIIL gagne du terrain, une dictature naît en Egypte, la Turquie est aux
portes d’une révolution, l’Iran prend le contrôle de l’Irak, l’Arabie
Saoudite nourrit les conflits, l’Afrique sombre dans le chaos, l’Amérique du Sud
implose et envoie ses enfants franchir la frontière poreuse du sud des
Etats-Unis, le Mexique est sous le contrôle des barons de la drogue, la Chine
fait face au lent effondrement de son marché immobilier, le Japon souffre
d’une troisième décennie d’échecs keynésiens et risque un scénario
démographique catastrophe tout en étant empoisonné par les radiations, et les
relations entre la Chine et le Japon rappellent celles de la seconde guerre
mondiale. Il est facile de se perdre dans le quotidien de l’Histoire moderne.
Pourquoi tous ces évènements
se produisent-ils aujourd’hui ? Pourquoi la situation économique du
citoyen Américain moyen est-elle inférieure à ce qu’elle était pendant la
crise, en 2009 ? Pourquoi la Guerre froide réapparaît-elle de plus belle ?
Pourquoi la Réserve fédérale emploie-t-elle toujours des politiques
monétaires d’urgence alors que nous sommes soi-disant depuis cinq ans en
phase de reprise économique et que le marché des actions atteint
des plafonds ? Pourquoi la BCE et les hommes politiques européens
continuent-ils de couvrir de papier les insolvabilités des banques et des
gouvernements ? Pourquoi les Etats-Unis ont-ils éliminé le président
libyen pour laisser le pays descendre dans l’anarchie et la guerre
civile ? Pourquoi les Etats-Unis ont-ils financé et organisé le
renversement d’un dirigeant démocratiquement élu en Ukraine ? Pourquoi
les Etats-Unis ont-ils financé et armé les rebelles syriens associés
Al-Qaeda, qui font désormais la guerre à nos alliés en Irak ? Pourquoi
les Etats-Unis ont-ils occupé l’Afghanistan au cours de ces treize dernières
années si les Talibans n’en sont ressortis que plus forts ? Pourquoi les
BRICS forment-elles une union monétaire pour renverser la domination du
dollar ? Pourquoi les Etats-Unis tentent-ils de provoquer la Russie et
de la pousser à entrer en conflit avec l’OTAN ?
Pourquoi le gouvernement des
Etats-Unis collecte-t-il les télécommunications des Américains ?
Pourquoi le gouvernement américain espionne-t-il les dirigeants de ses pays
alliés ? Pourquoi le gouvernement des Etats-Unis fournit-il des
équipements militaires aux forces de police locale ? Pourquoi les
militaires américains s’adonnent-ils à des opérations d’entraînement dans les
villes des Etats-Unis ? Pourquoi le gouvernement des Etats-Unis
tente-t-il de faire disparaître le deuxième amendement ? Pourquoi le
gouvernement américain tente-t-il de contrôler internet ? Pourquoi le
gouvernement des Etats-Unis a-t-il choisi de considérer le quatrième
amendement comme obsolète ? Pourquoi la dette nationale continue-t-elle
d’augmenter de 750 milliards de dollars par an (2 millions de dollars par
jour) si l’économie fonctionne de nouveau normalement ? Pourquoi 12
millions d’Américains en âge de travailler ont-ils quitté les rangs des travailleurs
depuis le début de la reprise économique ? Comment le taux de chômage
peut-il être de retour au niveau de 2008 s’il y a 14 millions d’Américains de
plus en âge de travailler et le même nombre d’employés qu’en 2008 ?
Pourquoi le nombre de personnes bénéficiant de coupons-repas a-t-il augmenté
de 13 millions depuis 2009 ? Pourquoi les prix des maisons ont-ils gagné
25% depuis 2012 si les demandes de prêts ont atteint leur niveau le plus bas
sur quatorze ans ? Pourquoi les profits de Wall Street atteignent-ils
des niveaux records si le revenu médian des ménages est le même qu’en
1998 ?
Pourquoi 98% des hommes
politiques sont-ils réélus lorsque le taux d’approbation du Congrès est au
plus bas ? Pourquoi le prix du pétrole est-il quatre fois plus élevé
qu’en 2003 si les Etats-Unis sont sur le point d’assumer leur indépendance
énergétique ? Pourquoi les médias contrôlés par les corporations
choisissent-ils de régurgiter la propagande du gouvernement plutôt que
d’informer et de s’intéresser à la vérité ? Pourquoi les corporations et
les milliardaires contrôlent-ils les politiciens, les juges, les médias et le
système financier afin d’en tirer toujours plus de richesse ? Pourquoi
le public autorise-t-il une banque privée à contrôler la devise et à lui
faire perdre 96% de sa valeur en un siècle ? Pourquoi les parents
américains laissent-ils le gouvernement abrutir leurs enfants dans les écoles
publiques ? Pourquoi les Américains se sont-ils laissé entraîner dans la
dette dans un effort de paraître riches et prospères ?
Pourquoi les Américains ont-ils laissé leurs cerveaux s’atrophier devant les
médias sociaux, la télé-réalité, leur addiction aux iGadgets et un
environnement culturel de techno-narcissisme ? Pourquoi les Américains
ont-ils perdu le désir de lire, de penser, de remettre en question
l’autorité, d’agir responsablement et de prendre soin des générations
futures ? Pourquoi les Américains ont-ils sacrifié leur liberté et leurs
droits pour un semblant de sécurité ? Pourquoi avons-nous payé si cher notre
idiotie matérialiste et financée par la dette ? – Parce que nous n’avons
jamais tiré de leçons de l’Histoire.
Tant de questions se posent
auxquelles les dirigeants de notre monde totalitaire n’apportent que trop peu
de réponses. Notre ignorance volontaire, notre apathie et notre arrogance
auront des conséquences. Le fait qu’elles n’en aient pas encore eu ne
signifie pas qu’elles n’en auront jamais. Le caractère cyclique de l’Histoire
nous garantit un renforcement de la crise. Le monde est passé d’une hégémonie
totalitaire à une liberté républicaine puis à nouveau au totalitarisme au fil
des siècles. Tout personne qui observe avec honnêteté la situation dans
laquelle se trouve notre monde ne peut que conclure que nous en sommes de
nouveau à un régime totalitaire dirigé par une cabale d’oligarques puissants
qui pensent pouvoir contrôler et manipuler les masses dans leur désir glouton
de trésors. Aldous Huxley nous a indiqué tous les signes de la descente d’un
monde vers le totalitarisme par la surpopulation, la propagande, le lavage de
cerveau, le consumérisme et le nivellement par le bas de la population dans
sa révision de 1958 de son livre Le Meilleur des Mondes, publié en 1931.
Existe-t-il une limite ?
« Au taux de
croissance qui a prévalu entre la naissance du Christ et la mort d’Elizabeth
Ière, il a fallu seize siècles pour que la population mondiale double. Au
taux actuel, il faut moins d’un demi-siècle. Ce doublement très rapide est
possible sur une planète dont les régions les plus désirables et les plus
productives sont déjà densément peuplées, dont les sols sont érodés par nos
mauvaises pratiques agricoles et les efforts de ceux qui les exploitent de
produire toujours plus, et dont le capital minéral disponible se retrouve
anéanti avec l’extravagance d’un marin sans scrupule se débarrassant de son
butin accumulé au fil des années » -
Aldous
Huxley – Le Meilleur des Mondes, revisité – 1958
La démographie est aisément
extrapolée et peut être prédite avec précision, tant que les conditions et
les tendances existantes demeurent constantes. Huxley avait raison lorsqu’il
parlait de doublement de la population en cinquante ans. La population
mondiale était de 2,9 milliards en 1958. Il n’a fallu que 39 ans pour qu’elle
passe à 5,8 milliards, en 1997. Elle a augmenté de 24% au cours de ces 17
dernières années, et s’élève aujourd’hui à 7,2 milliards. Selon les
projections des Nations-Unies, la population mondiale devrait atteindre 9,6
milliards d’ici à 2050.Le fait que 70 années soient nécessaires à un
doublement de la population depuis 1997 prouve que le taux de croissance est
en diminution, et que le taux de mortalité de nombreux pays surpasse leur
taux de naissances. La population des Etats-Unis est passée de 175 millions
en 1958 à 320 millions aujourd’hui, une augmentation de 83% en 56 ans.
La rapide croissance
démographique enregistrée au cours de ce dernier siècle depuis
approximativement 1,8 milliard en 1914, et ce malgré deux guerres
horrifiques, est attribuable à un accès facile et peu cher au pétrole et aux
avancées en matière de technologie médicale rendues possibles par cet accès à
un pétrole peu cher. La projection de 9,6 milliards est basée sur l’idée que
nos ressources énergétiques, alimentaires et d’eau puissent supporter la vie
de tant des personnes, que des guerres ne viennent pas causer la mort de
plusieurs millions de personnes, qu’aucune maladie incurable ne se répande
autour du globe et qu’aucune catastrophe géologique, climatique ou planétaire
ne se présente. Je parie en-dessous de 9,6 milliards.
Ceux qui observent la violence
qui s'empare du monde d’aujourd'hui ne peuvent que voir les limites causées
par la surpopulation. Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale vit
dans seulement six pays.
Un examen superficiel des
tendances démographiques autour du monde nous donne un aperçu terrifiant d’un
futur totalitaire marqué par de terribles guerres de ressources, de violents
soulèvements et des épisodes de famines. En Inde, dont la superficie est
trois fois moindre que celle des Etats-Unis, vivent quatre fois plus de
personnes qu’aux Etats-Unis. Une grande majorité de la population indienne vit
dans la pauvreté. L’Inde a la plus importante concentration (25%) de
personnes vivant sous le seuil de pauvreté d’1,25 dollars par jour fixé par
la Banque mondiale. Selon les Nations-Unies, l’Inde devrait enregistrer une
augmentation de sa population urbaine de 400 millions de têtes d’ici à 2050.
Sa capitale, Delhi, est déjà la deuxième plus grande ville du monde, avec 25
millions d’habitants. La ville a plus que doublé depuis 1990. Mais les
projections des Nations-Unies sont erronées. Sans une croissance économique,
une formation de capital et une augmentation rapide des ressources
énergétiques, la ville n’aura pas la capacité d’accueillir, vêtir, nourrir et
transporter 400 millions d’habitants de plus. Les maladies, les famines, les
soulèvements populaires, la guerre et la montée en puissance d’un
gouvernement totalitaire en seront les conséquences. Avec l’ennemi moral de
l’Inde, le Pakistan, qui est déjà le sixième pays le plus peuplé du monde
avec 182 millions d’habitants sur un territoire quatre fois plus petit que
l’Inde et douze fois plus petit que les Etats-Unis, des conflits liés aux
ressources et aux territoires seront inévitables. Et les deux pays possèdent
l’arme atomique.
Plus de la moitié des
habitants du globe vivent aujourd’hui en zone urbaine. La Chine, l’Inde et le
Nigéria devraient enregistrer la plus forte croissance démographique au cours
de ces trente prochaines années. Il y a 24 ans, il y avait 10 mégalopoles,
avec des populations de plus de 10 millions d’habitants. Il en existe aujourd’hui
28, et celles situées dans les nations en développement enregistrent le plus
fort taux de croissance : 16 en Asie, 4 en Amérique latine, 3 en
Afrique, 3 en Europe et 2 en Amérique du Nord. Le monde devrait compter 41
mégalopoles au cours de ces quelques prochaines décennies, et les nations en
développement devraient être responsables d’une majorité de cette croissance.
Aujourd’hui, la ville de Tokyo, avec 38 millions d’habitants, est la plus
grande ville du monde. Elle est suivie par New Delhi, Jakarta, Seoul,
Shanghai, Pékin, Manille et Karachi – qui comptent toutes plus de 20 millions
d’habitants.
Pour souligner la rapide
croissance démographique du monde développé, la zone métropolitaine de New
York compte 18 millions d’habitants, et était la troisième plus importante
zone urbaine du monde en 1990. Aujourd’hui, elle est classée neuvième et
devrait tomber à la quatorzième place d’ici 2030. Les Etats-Unis ont
enregistré l’année dernière le plus faible taux de naissances depuis 1998,
avec 3,95 millions. Ils ont également enregistré le plus fort taux de
mortalité de l’Histoire, avec 2,54 millions. Le taux de fertilité des femmes
de 20 à 24 ans est désormais de 83,1 naissances pour 1.000, un record
historique à la baisse. Cette combinaison de facteurs a engendré l’écart
entre les naissances et les morts le plus faible enregistré en 35 ans.
Voici l’état dans lequel se
trouve le monde développé (Etats-Unis, Europe et Japon) ainsi que la Chine
(en raison de sa politique de l’enfant unique). Selon un rapport des
Nations-Unies, la population des nations développées devrait stagner autour
d’1,3 milliards d’ici à 2050. Les 49 pays les moins développés devraient voir
leur population doubler depuis 900 millions en 2013 à 1,8 milliard en 2050.
La rapide croissance de la population de pays du Tiers-monde désespérément
pauvres comme le Nigéria, l’Afghanistan, le Niger, le Congo, l’Ethiopie et
l’Ouganda pèsera lourdement sur leur économie, leur vie politique et sociale,
et leurs infrastructures. La population du Nigéria devrait dépasser celle des
Etats-Unis en 2050. Le Japon, l’Europe et la Russie ont entré une spirale
démographique descendante. La Chine est neutre, et les Etats-Unis devraient
gagner 89 millions de têtes. Je me demande combien d’entre eux ne seront pas
comptabilisés dans la force de travail par le BLS.
Quelles seront les
implications d’un autre milliard de personnes sur la Terre au cours de ces
douze prochaines années, principalement dans les plus pauvres pays d’Asie,
d’Afrique et d’Amérique du Sud ? Que pense le monde des Etats-Unis, qui
représente 4,4% de la population mondiale, mais consomme 20% de la production
mondiale de pétrole et 24% de la production alimentaire globale ?
L’accumulation par les 85 plus fortunés de notre monde d’autant de richesses
que les 3,5 milliards les plus pauvres aura-t-elle des conséquences, avec 1,2
milliard de personnes ne touchant qu’1,25 dollar par jour ? Une planète
qui dispose de ressources économiquement exploitables finies peut-il
supporter un nombre de personnes en constante hausse ? Y’a-t-il une
limite à la croissance ? Nous obtiendrons la réponse à ces questions
d’ici une quinzaine d’années, alors que se multiplieront les guerres civiles,
les guerres de ressources, les régimes totalitaires et les effondrements
sociétaux. Les cycles Fourth Turning Criss remplacent
toujours l’ordre social existant par quelque chose de nouveau, meilleur ou
pire.
L’impact de la surpopulation
« Le problème que
pose une population croissante dans un monde de ressources finies pour la
stabilité sociale et le bien-être des individus – ce qui est aujourd’hui le
problème central de l’humanité, et le restera encore pendant au moins un siècle
voire plusieurs. Ce problème irrésolu rendra insolubles tous nos autres
problèmes. Pire encore, il créera des conditions qui rendront impossibles la
vie démocratique et la décence sociale. Impensables, même. Toutes les
dictatures ne naissent pas de la même manière. Beaucoup de chemins mènent au
Meilleur des Mondes, mais peut-être le plus court est-il celui que nous avons
emprunté, celui qui nous mène vers de gigantesques nombres et des
accélérations exponentielles » - Aldous
Huxley – Le Meilleur des Mondes, revisité – 1958
La tourmente qui s’abat
aujourd’hui sur le monde est une fonction de la supposition d’Huxley selon
laquelle la surpopulation pousse les sociétés vers la centralisation et le
totalitarisme. La croissance effrénée de la population mondiale, bien plus
rapide que celle des ressources, de l’eau, de la nourriture et de l’espace
vital, entraîne des tensions, des colères, des déclins économiques, des
dépendances aux gouvernements, des guerres et des régimes totalitaires.
Huxley était d’avis que les politiciens et les gouvernements opteraient de
plus en plus pour la propagande afin de tromper leurs citoyens dans le même
temps que leurs problèmes se multiplieraient et que les libertés seraient
révoquées. Le récent discours de notre commandant en chef de la propagande
n’aurait-il pas pu rendre fiers Edward Bernays et Joseph
Goebbels ?
« Le monde est moins
violent que jamais. Il est en meilleure santé que jamais. Il est plus
tolérant que jamais. Il est mieux nourri que jamais. Il est plus éduqué que
jamais ».
Je suis certain que ceux qui
vivent à Gaza, en Ukraine, en Lybie, en Syrie, en Irak, en Afghanistan, en
Thaïlande, en Turquie, en Afrique et dans les ghettos des Etats-Unis ne sont
pas tout à fait d’accord avec le mantra d’Obama.
Les maladies (le choléra, la
malaria, l’hépatite, le sida, la tuberculose, l’Ebola, la peste, le SARS) et
la malnutrition ravagent les pays du Tiers-monde, alors que l’épidémie
d’obésité se répand aux Etats-Unis, causée par une trop importante
consommation d’aliments transformés par des corporations par les masses
assujetties à leurs campagnes de publicité diaboliques. Des guerres religieuses
et culturelles éclatent partout dans le monde, et l’intolérance pour les
croyances des autres atteint des sommets. Après trois décennies d’éducation
publique contrôlée par le gouvernement, la population a été abrutie par la
propagande et la promotion de l’égalité plutôt que de l’excellence. Obama
devrait cesser d’essayer de penser et se concentrer sur ce qu’il sait faire
de mieux – jouer au golf et récolter des fonds. Après avoir relu le début de
mon article, une autre citation d’Huxley me revient :
« Les faits ne
cessent pas d’exister parce qu’ils sont ignorés ».
Le graphique ci-dessous montre
que 12% de la population mondiale, dans des pays produisant 9% du pétrole
global, sont en guerre. La violence, la guerre et les soulèvements populaires
font rage en Ukraine, en Syrie, en Egypte, en Libye, en Irak et en
Afghanistan, et sont les conséquences directes de la provocation des
Etats-Unis. Le gouvernement américain finance des dictateurs (Hussein,
Moubarak, Assad, Kadhafi) jusqu’à ce qu’ils cessent de servir se intérêts, il
renverse des gouvernements démocratiquement élus (en Iran, en Egypte et en
Ukraine), et offre plusieurs millions de dollars d’aide militaire à des pays
pour qu’ils fassent ce qu’il ne veut pas faire et enrichissent le complexe militaro-industriel.
La motivation derrière toute cette violence, cette intrigue et toutes ces
guerres est que les Etats-Unis ont besoin de maintenir en place le
pétrodollar et de contrôler les flux de pétrole et de gaz naturel autour du
monde. Le pouvoir oligarchique, son influence et ses richesses sont
dépendants de la valeur des devises et des flux sortants de pétrole et de gaz
depuis ses fiefs du bout du monde.
Dans Le Meilleur des Mondes,
publié en 1931, la population du monde est maintenue à un niveau maximum tout
juste inférieur à deux milliards, calculé par les membres du pouvoir. Il est
maintenu à l’aide d’une manipulation technologique et biologique. La
procréation par les relations sexuelles est interdite. La création du nombre
désiré de personnes dans chaque classe est scientifiquement déterminée, et
les classes sont conditionnées dès la naissance pour remplir un rôle
particulier au sein de la société. Lorsqu’Huxley a republié son roman en
1958, il n’a pas parlé d’un nombre optimum de personnes sur Terre. Il a
simplement émis l’hypothèse d’une corrélation entre une population trop
élevée et se multipliant trop rapidement et la formation de philosophies
autoritaires et la naissance de formes totalitaires de gouvernements.
L’introduction de la
pénicilline, du DDT et de l’eau potable, même dans les pays les plus pauvres
de la planète, a eu pour conséquence une réduction rapide du taux de
mortalité tout autour du monde. Le taux de naissances a continué d’augmenter
en raison des tabous religieux, sociaux et culturels qui existent autour de
la question de la contraception et de l’ignorance des habitants des pays les
plus pauvres. La conséquence en a été une explosion de la croissance de la
population dans le monde en développement, qui est le moins apte à pouvoir
supporter une telle croissance. Huxley ne fait que faire preuve de bon sens
en expliquant qu’une population en croissance constante ne fait que peser un
poids de plus en plus lourd sur les ressources, et la position économique des
pays qui y sont confrontés ne peuvent que devenir plus précaires.
Tout n’est essentiellement
question que des lois économiques. Une majeure partie du monde en
développement est en grande difficulté économique. Elle ne peut pas produire
suffisamment de nourriture, de produits de consommation, de maisons,
d’écoles, d’infrastructures, de professeurs, de scientifiques ou de
travailleurs cultivés à la même vitesse que croît sa population. Il est donc
impossible d’améliorer les conditions de vie de la majorité. A moins de ne
produire plus qu’il consomme, un pays ne peut pas générer le surplus de
capital nécessaire à l’investissement en machinerie, en production agricole,
en usines et en écoles. La population en essor constant sombre plus
profondément encore dans la pauvreté et le désespoir. Huxley comprend la
manière dont une croissance de la population mondiale pèse sur nos
libertés :
« Chaque
fois que la vie économique d'une nation devient précaire, le gouvernement
central est contraint d'assumer des responsabilités supplémentaire dans
l'intérêt général; il doit mettre au point des plans minutieux pour faire
face à une situation critique, imposer des restrictions plus sévères encore
aux activités de ses sujets et, dans le cas probable où l'aggravation des
conditions économiques provoque une agitation politique, voire une rébellion ouverte,
intervenir pour sauvegarder l'ordre public et sa propre autorité. Ainsi, des
pouvoirs de plus en plus grands sont concentrés entre les mains de l'exécutif
et de ses bureaucrates » - Aldous
Huxley – Le Meilleur des Mondes, revisité – 1958
Les despotes, les dictateurs
et les présidents assoiffés de pouvoir règnent dans une atmosphère de
terreur, de pénurie de ressources, de désespoir et de misère. A mesure que
croît la puissance d’un gouvernement, la liberté et les droits de sa
population diminuent et finissent pas disparaître.
Dans une deuxième partie, nous
examinerons notre descente vers le totalitarisme et la guerre.