Toute personne dotée d’une
once de compréhension de la nature humaine sait très bien que si vous offrez
à un individu quelconque un pouvoir virtuellement illimité sujet à une
supervision quasiment nulle, il ne tardera pas à devenir despotique.
Voyez ce qui se passe
aujourd’hui au Japon.
Il y a maintenant deux
semaines, la Banque du Japon a surpris le monde entier avec l’annonce de l’expansion
de son programme de QQE. Il est vrai que l’économie du Japon est en
difficulté, mais il n’y a rien de nouveau à cela. Et puisque le programme de QE
stupéfiant d’1,4 trillion de dollars annoncé par le pays en 2013 n’est pas
parvenu à générer une croissance soutenue, pourquoi diable la Banque du Japon
a-t-elle pu croire que l’expansion de ce programme pourrait fonctionner ?
Il se trouve qu’elle ne
le croyait pas. En fait, cette décision n’est liée qu’à l’égo du gouverneur
de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda.
Le gouverneur de la Banque du Japon a non seulement stupéfait les
marchés avec sa plus récente expansion du programme de QE japonais, il l’a
annoncée aux membres de son propre conseil seulement deux jours auparavant,
afin de les empêcher de publier des prévisions pessimistes qui auraient pu
faire couler son objectif d’inflation.
Afin de s’assurer à
ce que son annonce génère l’effet de choc attendu, Haruhito Kuroda et son
bras droit, Masayoshi Amamiya n’ont informé qu’une poignée de bureaucrates de
l’expansion de leur programme de quantitative et qualitative easing (QQE).
http://www.reuters.com/article/2014/11/09/us-...me=businessNews
Vous avez bien lu…
Kuroda ne l’a pas fait pour stimuler la croissance du Japon ou créer des
emplois, mais afin que son conseil se trouve forcé de réajuster ses chiffres
et que les nouvelles prévisions correspondent à ses objectifs.
C’est le signe ultime de
la folie des banques centrales. Pendant six ans (ou vingt ans si nous
décidions l’inclure la décennie perdue du Japon), les banques centrales ont
employé une série de mesures d’urgence et dépensé plus de 10 trillions de
dollars dans l’espoir que l’économie globale s’aligne à leurs théories
largement académiques.
Maintenant
que nous savons tous que leurs théories sont erronées, plutôt que de se
retirer, elles tentent activement de dépenser de l’argent en vue de manipuler
les données pour qu’elles continuent de correspondre à leurs théories.
Les banquiers centraux
parient le système financier sur leurs théories. Ils se sont trompés. Et nous
en paieront les conséquences. Quand frappera la prochaine crise, des nations
entières sombreront dans la banqueroute. Des nations comme le Japon, dont les
économies auront été gérées par des égocentriques plus enclins à soigner leur
image qu’à protéger leur économie.
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