Le e-commerce, une pieuvre géante…
La révolution numérique est une réalité qui envahit tous les jours plus
les sphères publiques et privées….
Qu’en est-il du commerce de détails?
Les visuels ci-dessous nous montrent d’abord que certaines habitudes
d’achats dans les commerces traditionnels sont maintenues. C’est d’autant
plus vrai que cette présentation, que nous offre Bloomberg, n’inclut pas les
achats de voitures et de nourriture. Il est donc probable que si l’on prenait
en compte l’ensemble des achats, les tendances des résultats seraient
amplifiées… https://www.bloomberg.com/news/sponsors/featu...41EDAYTUZAVUANA
L’explication serait que le consommateur aurait une plus grande confiance
dans les commerces traditionnels et préfèrerait toucher et évaluer en direct
les produits.(Analyse Frost and Sullivan)
Il serait pour nous intéressant, voire utile, de répondre dans ce
contexte à deux questions :
- Est-ce que les consommateurs résistent à leur façon à la
révolution digitale, et veulent garder un certain degré de maîtrise de
leurs comportements?
- Est-ce que les consommateurs luttent contre la
globalisation, en soutenant les commerces locaux, quitte à payer plus
cher?…
En bleu foncé, le commerce de détail US traditionnel
(hormis les voitures et l’alimentaire) vs en bleu clair le e-commerce. En
violet, une estimation de la part qui revient à Amazon (USA GMV estimate).
Les chiffres sont à considérer en milliards de dollars. Source: US Census
Bureau, Bloomberg Intelligence.
Confiance dans les deux canaux de distribution. Bleu clair représente
le commerce traditionnel physique et bleu foncé le e commerce (Amazon inclus)
Source: Stratecast
Achat en magasin, au moins une fois par semaine (en % de la
population globale)
Pourtant, nous ne pouvons nier que la révolution digitale a fait évoluer
les habitudes de consommation. La crise des subprimes représente une date
importante. Mais pas seulement.
Le rôle d’une entreprise telle qu’Amazon semble clé dans l’évolution de la
croissance du e-shopping de ces dernières années. Cela correspond d’ailleurs
à l’évolution des revenus du géant américain:
Chiffre d’affaires et bénéfices ont doublé en 3 ans (Source
Nasdaq)
… Et ceci nous rappelle la volonté politique d’imposer la révolution
numérique aux consommateurs et ce même si elle passe par la concurrence
déloyale.
Voilà ce qu’en disait Slobodan Despot récemment dans so target="_blank"n
Antipresse:
« Ainsi donc, La Poste, société anonyme de droit
public dont la Confédération suisse est le seul actionnaire, déroule le tapis
rouge à Amazon, une entreprise étrangère, pour faire concurrence au commerce
des entreprises suisses.
«La disruption du commerce de détail suisse ne fait guère de
doute auprès des consultants. Il suffit pour cela qu’Amazon transfère le
contenu du site internet de la plateforme allemande Amazon.de sur Amazon.ch.
(…) Ainsi, les 229 millions de produits disponibles en Allemagne seront à la
disposition des consommateurs suisses (à quelques exceptions). (…) En
Suisse, la plateforme n’a nul besoin d’ouvrir un centre de logistique. L’accord
avec La Poste lui permettra de passer la douane en trois heures et de livrer
les produits dans les 24 heures.»
Dans le même temps, La Poste a prétendu en juin dernier ne pas être en
mesure pour des «raisons techniques» de mettre en application la réforme de
la TVA prévue pour janvier 2018. Une réforme consistant en la suppression de
la franchise sur les ventes en ligne effectuées par des entreprises
étrangères réalisant plus de 100’000 francs de chiffre d’affaires annuel en
Suisse. L’objectif de cette réforme repoussée du coup au 1er janvier 2019 est
d’une part de réduire la distorsion de concurrence entre sites étrangers et
sites suisses, ceux-ci facturant la TVA dès le premier franc réalisé, et
d’autre part d’assurer plusieurs dizaines de millions de recettes à la
Confédération. » target="_blank" http://log.antipresse.net/post/amazon-la-p...cheval-de-troie
Slobodan Despot remet une couche en relayant une question de D Trump,
président des Etats-Unis: «
target="_blank" «Pourquoi
la Poste des Etats-Unis, qui perd des milliards de dollars par an en taxant
si modestement Amazon et autres pour acheminer leurs colis, rend-elle Amazon
toujours plus riche en devenant toujours plus stupide et plus pauvre? Elle
devrait les faire payer BEAUCOUP PLUS CHER!» ( target="_blank"AMAZON
| Pourquoi tant de faveurs postales?)
Grâce à la Poste Suisse, des dirigeants politiques oeuvrent à une
modification radicale des accès à la consommation, qui imposerait Amazon
comme leader mondial dans son domaine.
Amazon Luxembourg est sur la sellette avec cette petite information:
« Le géant américain du commerce en ligne reconnaît qu’il
employait 1 500 personnes au Luxembourg début 2017. Pourtant, dans ses
comptes annuels, Amazon en a déclaré plus de 3 200. » http://www.lequotidien.lu/economie/les-...zon-luxembourg/
Entre favoritisme et arrangement avec la bonne gouvernance, tout
est là pour casser les lois du marché, le fonctionnement du service
public, et détourner les recettes fiscales des citoyens-contribuables
de leur destination initiale…
Et cerise sur le gâteau, voici un tweet qui émane du Temps (journal
officiel suisse) qui relaie une assertion du président de l’EPFL (tout de
même):
Tout y est! Un bémol toutefois. Nous aurions tendance à modifier la phrase
de M Vetterli en disant que nous vivons dans une colonie numérique non pas
des Etats-Unis en tant que pays, mais des multinationales américaines. La
nuance est de taille car les patrons finaux ne sont pas les mêmes.
Par conséquent, nous pouvons supposer, si rien ne change, que
la révolution digitale sera imposée aux consommateurs d’une part par les prix
concurrentiels agissant comme appât, et d’autre part par la destruction de la
concurrence traditionnelle locale par favoritisme et dysfonctionnement quant
à l’usage fait de l’argent public…
Les enjeux sont colossaux.
Une contre-révolution est possible. Elle passe par l’information à
destination du grand public d’une part et de la réponse comportementale des
consommateurs d’autre part.
Liliane Held-Khawam
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