Obama demande l’aval du Congrès pour la guerre contre l’EIIL

Le président Obama a demandé mercredi dernier au Congrès de donner son aval à la guerre contre l'EIIL.

Six mois après que des avions américains ont commencé à bombarder les militants djihadistes en Irak et en Syrie, le président Obama a demandé au Congrès de donner son aval à l’opération militaire.

La Maison blanche a fait parvenir mercredi dernier au Congrès une nouvelle résolution qui autoriserait une campagne militaire « limitée » contre l’Etat islamique en Irak et au Levant pour ces trois prochaines années.

Dans une déclaration faite à la Maison blanche, le président a annoncé que cette résolution était destinée à offrir « la flexibilité nécessaire face à des conséquences inattendues ». Il pourrait considérer l’envoi de troupes américaines en Irak ou en Syrie si les Etats-Unis recevaient, par exemple, des informations quant à une réunion des chefs de l’EIIL.

Il a également insisté sur le fait que les « Etats-Unis ne se lanceraient pas dans une nouvelle guerre de terrain prolongée au Proche-Orient ». La résolution ne « vise pas à autoriser une nouvelle guerre de terrain comme celles menées en Afghanistan ou en Irak ».

Bien que les opérations menées jusqu’à présent contre l’EIIL n’aient eu lieu qu’en Irak et en Syrie, la résolution n’impose aucune restriction géographique au combat contre l’EIIL ou ce qu’elle appelle les « forces ou individus associés » - un terme qui a déjà été utilisé par le passé pour justifier des opérations de contre-terrorisme contre une variété de groupes.

La résolution appelle en revanche le prochain président à se rendre devant le Congrès dans trois ans pour justifier ou modifier la campagne et mettre fin à la conduite de ce qu’elle appelle des « opérations offensives sur le terrain ».

 

Expliquer le terme « limitée »

• Ne vous en faites pas. La guerre sera « limitée », comme celles contre l’Afghanistan, contre l’Irak ou encore contre le Vietnam.
• Elle ne pourra pas durer plus de trois ans, parce que les « exigences rigoureuses » qui lui sont appliquées imposeraient au prochain président d’en demander l’extension.
• Et les Etats-Unis n’enverront pas de troupes sur le terrain. A moins qu’ils ne le fassent.
• Les opérations seront limitées à l’Irak et la Syrie, à moins qu’il ne soit nécessaire de prendre pour cible des « forces ou individus associés » n’importe où dans le monde.

En d’autres termes, Obama demande à pouvoir faire tout ce qui lui chante. Sa résolution ne lui imposerait aucune limite.

Les Républicains à la recherche d’une guerre « robuste »

En revanche, les « faucons de la guerre » du Congrès ne veulent pas avoir affaire à des limitations théoriques. Le président de la Chambre des Représentants, John Boehner, a par exemple décrété que « si nous voulons vaincre cet ennemi, nous aurons besoin d’une stratégie militaire structurée et d’une autorisation robuste, et pas d’une résolution qui limite nos options. La demande du président n’offre pas aux chefs militaires ‘la flexibilité et l’autorité dont ils ont besoin pour protéger notre peuple’ ».