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L'éternelle rengaine
étatiste : "c'est une crise du capitalisme néo
libéral"
Sous
la bannière des "économistes atterrés", quatre
économistes se décrivant comme venant d'horizons
différents s'affligent dans les colonnes du "Monde" des politiques
qualifiées de "néolibérales" de
réduction des dépenses publiques mises en place par les pays
occidentaux, qui n'auraient pour seul but que de plaire "aux
marchés", entités désincarnées dans
lesquelles ne s'ébroueraient que de vils
"spéculateurs", et qui seraient impropres à résoudre
"les déséquilibres de l'économie
néolibérales moderne", laquelle est évidemment
pointée du doigt comme l'unique responsable de la crise que nous
vivons.
Leur manifeste est détaillé plus longuement sur leur blog, manifeste dans
lequel ils déroulent une vingtaine de mesures selon eux
indispensables, allant de l'harmonisation des fiscalités
européennes couplée à la hausse des taux marginaux -l'attractivité
du modèle français, sûrement...-, une taxe de type
Tobin, une taxe spéciale sur les bonus des traders, etc...
Si l'économie était une discipline scientifique, il ne serait
pas utile de consacrer du temps à déconstruire ce mauvais
mémoire. Ces quatre personnes peuvent bien exhiber tous les
diplômes et palmes académiques possibles et imaginables, leur
manifeste est tellement navrant que j'ose croire que tout élève
normalement constitué de licence d'éco devrait pouvoir en
analyser les failles.
La mauvaise théorie chasse la bonne
Mais hélas, l'économie est une science politisée. Pour
l'avoir oublié, un très illustre économiste des plus
estimables, F.A von Hayek, dont je m'efforce par ailleurs modestement d'entretenir la
mémoire, a fait l'erreur de croire que la stupidité des
théories d'un charlatan de son époque, un certain
J.M. Keynes, suffirait à le disqualifier auprès des
décideurs politiques. Il n'en fut rien : Keynes était un
beau parleur, et ses idées, à défaut d'être
justes, étaient séduisantes pour la classe politique, en ce
sens qu'elles flattaient l'orgueil de cette profession si particulière
que ses membres finissent par croire que leur mission est de façonner
la société selon leurs propres désirs. Aussi Hayek négligea-t-il
initialement les idées de Keynes et estima inutile de perdre du temps
à le démonter.
Hayek eut, il est vrai, d'autres chats à fouetter dans les
années 30 - il dut quitter l'Autriche et se réfugier à
Londres pour fuir les nazis... et fut hébergé par ce même
Keynes -nous devrions au moins lui être reconnaissant pour cela-,
lequel, au contact du grand homme, finit par reconnaître après
guerre, dans l'indifférence générale, que certains
points de sa théorie générale devraient peut être
faire l'objet d'une révision. Trop tard, le mal était fait...
Le poison keynesien pouvait inspirer des générations et des
générations d'économistes.
Nicolas Sarkozy vient d'ailleurs de relancer à la tribune ds nations
unies l'idée d'une taxe internationale sur les mouvements de capitaux.
J'ignore s'il s'est inspiré des économistes atterrants avant de
lancer cette idée, mais qu'importe, c'est bien la preuve que ces
idées ont un pouvoir de séduction réel sur nos
dirigeants.
Une sorte de programme commun revu à la sauce argentine...
Nombre de ces économistes post-keynesiens vont bien plus loin dans le
délire pro-étatiste et interventionniste que leur mentor. Et
c'est donc le cas de nos quatre économistes à enterrer, pardon,
"atterrés".
Car j'ai omis de préciser qu'outre les hors d'oeuvres
mentionnés au début de cet article, ils étaient
également favorables à une nationalisation du
crédit pour les activités jugées "socialement et
environnementalement prioritaires" -Tiens, c'était dans le
programme du PCF en 1978 !-, au renforcement du pouvoir des
syndicats dans l'entreprise contre ses légitimes propriétaires,
à la spoliation des gros détenteurs de dette publique
(sûrement pour inciter les épargnants à continuer
à financer notre dette), à l'assurance de la
monétisation des dettes publiques par la BCE, à plus de
services publics, à une protection sociale accrue dans le domaine du
logement - j'attends les détails avec curiosité. Un droit
à la villa-piscine opposable, peut être ? - et à
une réorientation forcée de l'économie vers
l'économie dite "verte". Bref, à quelques encablures
de la dictature du prolétariat, leur programme oscille entre une
régurgitation écologiquement correcte du programme commun de
François Mitterrand en 1978 et une sorte de Péronisme à
la Française. Le modèle argentin... Mais pourquoi personne n'y
avait pensé avant, je vous le demande ?
Oh, comme ils ne sont pas idiots, ils prennent bien soin de mêler
quelques éléments factuels parfaitement exacts dans leur
diagnostic, tels que l'indiscutable et délétère
connivence entre pouvoirs financiers et pouvoirs politiques. Ils
écrivent assez bien, leur prose semble recueillir pas mal d'avis
favorable de ceux qui prennent le temps de la commenter. Mais toute leur
construction intellectuelle visant à imposer plus d'état, plus
d'encadrement de l'économie, découle d'un postulat initial
somme toute assez peu argumenté, que les trois quart de ce que la
profession d'économiste compte comme membres nous ressasse à
l'envi : "Cette crise est une crise du capitalisme
néolibéral - il faut que l'état intervienne plus dans
l'économie".
Je ne vais pas, dans cet article déjà fort long, vous infliger
un démontage en règle de leurs 10 "idées fausses et
solutions étatistes pour sortir de la crise", mais m'en tenir au
diagnostic, si vous le permettez.
Ils voient le diable libéral partout
Dire que cette crise est une crise du capitalisme n'est pas en soi ridicule.
Nombre d'entreprises privées ont pris de très mauvaises
décisions dont le résultat a largement dépassé le
cadre de leur seule faillite individuelle, et le fait que le cadre
d'incitations mis en place par les états, année après
année, législation perverse après sauvetage immoral,
soit dramatiquement mauvais, ne les exonère pas de leur
responsabilité. Notamment, le monde de la finance a
préféré tirer profit de législations perverses,
allant jusqu'à subvertir les organismes publics censés
"réguler" leur activité, plutôt que de se
battre pour des règles plus saines. Une crise du capitalisme ?
C'est indéniable. Mais de quel capitalisme ?
Si ces faits justifient que l'on évoque une crise du capitalisme, ils
devraient aussitôt disqualifier l'emploi de l'adjectif
"libéral", ou pire, de son néologisme
péjoratif "néolibéral" créé par
la gauche pour pouvoir l'employer en se passant d'arguments, pour
désigner ce capitalisme là.
Petits rappels : le capitalisme libéral en quelques phrases
Rappelons, pour les économistes affairés et les autres, ce que
serait un capitalisme authentiquement libéral, loin des caricatures
que nous en donnent les conservateurs et socialistes de tout poil, entre
inculture crasse et mauvaise foi pathologique.
Dans un capitalisme libéral, tout le monde peut tenter sa chance et
investir son capital pour proposer ses produits ou services à la
clientèle, mais personne ne peut obliger les clients à accepter
votre offre au prix que vous estimez devoir la vendre. Autrement dit,
tout acte d'entrepreneur peut vous rapporter des revenus importants en cas de
succès, mais peut vous conduire à la faillite en cas
d'échec, avec toutes les conséquences désagréables
qui accompagnent cette étape. Ajoutons que le seul moyen, pour
l'entrepreneur, de rester sur le marché, est de dégager un
profit de façon pérenne. Cela veut dire qu'il ne doit pas
chercher à maximiser son profit à court terme, mais à
long terme, ce qui est bien plus difficile. Cela suppose donc un compromis
permanent entre recherche du profit et limitation des risques.
Il en résulte que, pour un entrepreneur normalement constitué,
deux obligations impérieuses s'imposent à lui, et dans cet
ordre de priorité :
1. rester en vie, au sens des affaires s'entend,
2. gagner de l'argent
Il est à noter que l'entrepreneur qui remplit ces deux conditions non
seulement peut en vivre, mais contribue à satisfaire les besoins de sa
clientèle, et à permettre à des salariés et
autres co-contractants de profiter d'une partie de sa réussite.
L'entrepreneur qui réussit est donc un bienfait pour la
société, sous réserve qu'il le fasse honnêtement.
Cependant, Il est inévitable que certains entrepreneurs commettent des
erreurs d'appréciation. Erreur de jugement, malhonnêteté,
cupidité excessive et mauvais management des risques, malchance
noire... Ce sont là des faiblesses bien connues de l'espèce
humaine, nécessaires contreparties des qualités qui en font la
grandeur. La capacité des humains à créer de grandes
choses est consubstancielle à leur capacité à se
tromper. Ceux qui invoquent ces faiblesses pour expliquer la crise
n'apportent pas grand chose au débat, surtout lorsqu'ils affectent
d'oublier que ces faiblesses ne disparaissent pas lorsque les humains
quittent la sphère privée pour devenir
"élus" ou "technocrates".
L'erreur humaine pouvant entraîner jusqu'à la faillite et la
liquidation, et la faillite d'une entreprise pouvant créer moult
désordres vis à vis de ses fournisseurs et clients, les
sociétés, à partir du moment ou elles ont inventé
le commerce, ont inventé les moyens de permettre à la faillite
individuelle de ne pas se transformer en catastrophe collective.
Les mécanismes naturels de défense des tiers contre les
défaillances individuelles
Le "grand méchant marché" a donc donné aux
millions d'agents économiques qui s'y inscrivent librement des moyens
de limiter les conséquences des erreurs inévitablement commises
par certains. Si nous laissons de côté le problème de la
malhonnêteté et ses nécessaires répercussions
judiciaires, sur lequel il y aurait trop à dire, nous pouvons citer
pêle mêle :
- libre
concurrence,
- règles et normes
prudentielles forgées par la connaissance au cours du temps,
- l'obligation de dévoiler
honnêtement sa situation financière,
- différents
types d'assurance,
- des taux d'intérêts
intégrant le niveau de risque attribué à
l'emprunteur,
- des lois de gestion des faillites
plus ou moins efficaces,
- la gestion des conflits par une
justice indépendante et appliquant des règles garantissant
le respect de la propriété,
- et surtout, une application pleine
et entière du principe de responsabilité individuelle vis
à vis des erreurs commises et de la non tenue des engagements.
Toutes ces règles, tous ces outils sont nés de la pratique, de
la coutume, par essais et erreurs. Les nations qui ont su les traduire avec
intelligence dans un système législatif pérenne ont
engrangé plus de progrès économiques que les autres.
Pour reprendre une terminologie à la mode, leur développement a
été plus "soutenable".
La question qui se pose donc est de savoir pourquoi, lors de cette crise, ces
mécanismes n'ont pas pu empêcher la transformation de quelques
erreurs individuelles, certes importantes, en marasme collectif.
Osons cette hypothèse, maintes et maintes fois démontrée
dans ces colonnes par l'exemple : La crise est devenue systémique
parce que les interventions des états dans l'économie, depuis
parfois plusieurs décennies, ont abouti à casser les
mécanismes de défense naturelle de l'économie contre
l'extension des conséquences des faillites individuelles. Tel un
rétrovirus ou un cancer, l'état a détruit, par son
action, les défenses naturelles de la société contre les
erreurs de ses membres.
Jetons un oeil à ces mécanismes déréglés
par l'état. Vous déciderez après si ce système
qui a failli peut être qualifié de libéral, ou pas.
Les mécanismes de défense mis à mal
On peut classer les interventions publiques qui ont
déréglé la mécanique auto-correctrice des
marchés en plusieurs catégories. Certaines appartiennent
à un vaste système de subvention aux banques et autres
institutions financières, destiné à abaisser le
coût de leurs ressources, soi disant pour "faciliter le
financement de l'économie". Elles existent partout. D'autres sont
plus spécifiques aux USA, d'où la crise est partie, et
concernent la réglementation bancaire, le marché du
crédit. D'autres concernent la réglementation
immobilière, et enfin, la dernière catégorie concerne
les désastreuses interventions publiques lors du début de cette
crise... et des précédentes.
Toutes ces distorsions sont abondamment documentées dans des
articles précédents fournis en fin d'article, je me contente de
les résumer ici.
1> monopoles d'émission de monnaies confié à
des banques centrales :
En confiant à des bureaucraties monopolistiques, les banques
centrales, le soin de définir la quantité de monnaie en
circulation et la fixation arbitraire des taux d'intérêts de
base consentis aux banques commerciales, les législateurs ont
cassé la principale valve de sécurité protégeant
l'économie de la formation des pires de toutes les bulles, les bulles
d'actifs financées par un recours excessif au crédit, à
savoir une hausse naturelle des taux dès que la demande de
crédit devient outrageusement élevée par rapport
à la production de valeur qui peut être anticipée.
2> Subvention fiscale des entreprises à fort effet de levier,
particulièrement sensible dans le cas des entreprises
financières :
Dans à peu près tous les pays du monde, les entreprises en
général, et les banques en particulier, peuvent déduire
de leur base taxable les intérêts versés aux
créditeurs, mais pas les dividendes versées aux actionnaires.
Il en résulte une propension bien documentée des entreprises,
notamment financières, à privilégier des structures de
financement de leur activité à très fort effet de
levier. Ces structures de financement rendent par nature les entreprises en
question bien plus vulnérables aux aléas conjoncturels. Le
manque de fonds propres a été une des causes essentielles de
l'insolvabilité de nombreuses banques, mais aussi de la
fragilité de nombreuses entreprises non financières au
début de la crise, non seulement dans l'automobile.
Cette distorsion fiscale opérée par les états en faveur
des activités de crédit est sans doute la subvention la plus
sournoise mis en place par les élites politiques pour complaire aux
grandes puissances financières dont elles ont toujours
recherché l'appui.
3> Ingérence directe des états dans la gestion des
banques par le biais des réglementations de Bâle
La distorsion fiscale ci dessus aurait pu conduire certaines banques à
vouloir opérer avec des niveaux de fonds propres quasi nuls. Le
législateur, craignant plus que tout les faillites bancaires en
cascade (l'on y reviendra), a cru bon d'imposer des niveaux de fonds propres
minimaux, la plupart des pays traduisant dans leurs textes nationaux les
recommandations dites de Bâle.
Outre que les niveaux retenus étaient sans doute insuffisants, la
réglementation a eu pour effet d'uniformiser les structures de
financement (passif) des banques : la distorsion fiscale
empêchait les banques ambitieuses d'avoir plus de fonds propres
que leurs concurrents (problème des coûts plus élevés),
et le plancher défini par le législateur fixait un niveau de
recours au fonds propres à peu près identique pour la plupart
des établissement bancaires, même si ceux ci ont su faire
pression sur le législateur pour donner au terme de "fonds
propres" les définitions parfois les plus byzantines.
Cela voulait dire qu'en cas de défaillance du modèle de
financement imposé par le législateur, toutes les banques
souffraient des mêmes vulnérabilités. Un
écosystème plus libre et fiscalement neutre aurait permis aux
banques d'adopter des modèles capitalistiques de gestion du risque
plus diversifiés, mieux à même d'éviter des
défaillances systémiques.
4> Distorsion du jugement des pairs par l'octroi d'un oligopole de
fait aux agences de notation officielles.
Les investisseurs et les commerçants ont toujours fait confiance
à des organismes de rating pour juger de la solidité
d'un investissement ou d'un partenaire commercial. N'importe quelle compagnie
d'affacturage fournit de tels services. Mais la conjugaison des lois de
Bâle et de l'obligation pour les banques de faire noter leurs
portefeuilles par des agences ayant reçu un agrément
d'état a engendré un triple effet pervers :
D'une part, un oligopole de fait d'un
petit nombre d'agences agréées par les autorités de
marché américaines s'est constitué (S&P, Moody's, et
Fitch), l'agrément constituant une forte barrière à
l'entrée de nouveaux acteurs,
De plus, les évaluations étaient payées non pas par des
fournisseurs ou des investisseurs, qui auraient eu intérêt
à ce que l'information soit sincère, mais par les
émetteurs de dette eux mêmes qui devaient recevoir leur notation
pour pouvoir figurer au portefeuille des banques et compagnies
d'assurance ! La loi a introduit un conflit d'intérêt
confirmé par de nombreuses révélations récentes
sur la complaisance des notations d'agence...
...Lesquelles se sont complètement fourvoyées dans
l'évaluation de la solidité des fonds immobiliers de
titrisation des crédits hypothécaires, MBS en langage
financier, et sur les obligations émises par ces fonds (CDO) selon des
techniques de titrisation par tranche censées permettre à des
titres de rapporter bien plus que des bons du trésor avec le
même niveau de sécurité (AAA), et donc ne
nécessitant pas d'augmenter leurs niveaux de fonds propres.
Combiné
avec les règles de Bâle, le monopole de fait des agences de
notation a conduit les investisseurs institutionnels à
privilégier la présence de produits dérivés
titrisés dans leurs portefeuilles, malgré les frais
élevés supportés par ce type d'ingénierie
financière, plutôt que des titres d'investissement directs,
actions et obligations, ce qui a retardé la mise en évidence de
l'insolvabilité des organismes émetteurs.
Pire, trop d'investisseurs ont cru pouvoir se reposer sur la notation des
agences, qui étaient devenu une sorte d'étalon officiel de la
solvabilité des débiteurs... La prétention de
l'état à vouloir apposer son label, sa certification, sur tout
ce qui bouge, a en l'occurrence été la source d'un
dévoiement complet de nombre d'acteurs de la finance qui ont cru que
l'on pouvait s'enrichir sans réfléchir.
5> Absence de gestion efficiente des faillites bancaires,
remplacée par une culture délétère du sauvetage
sur fonds publics.
La faillite d'une entreprise se soldant par l'incapacité de celle ci
à tenir ses engagements, elle peut entrainer ce que l'on appelle des
faillites en cascade. Or, une banque est l'entreprise qui fournit au commerce
les instruments monétaires de sa fluidité. Aussi les
gouvernements et les déposants craignent ils comme la peste le spectre
de faillites bancaires en cascade.
On peut même dire que la banque a été promue par la
plupart des états au rang d'activité qui n'a pas le droit de
faire faillite, du moins lorsqu'elle atteint une certaine taille. Seules
l'automobile et, dans une moindre mesure, l'agriculture, font l'objet
d'autant de sollicitude.
Aussi les états se sont ils faits, ces dernières
décennies, les chantres du "sauvetage" des canards boiteux
de la finance avec l'argent du contribuable. De la continental Illinois aux
caisses d'épargne, de LTCM à la crise actuelle, l'état
américain a instillé une culture du sauvetage automatique des
mauvais éléments par l'état en cas de difficulté.
La France, lors de la faillite retentissante du Crédit Lyonnais, n'a
pas agi différemment. La Grande Bretagne a ouvert les comptes publics
pour Northern Rock et Royal Bank of Scotland.
En outre, la plupart des états ont garanti les comptes des
déposants à des hauteurs toujours croissantes, au point que nombre
de ces garanties sont sans valeur, tant les actifs à garantir
dépassent la capacité de l'état providence. L'affaire
Icesave en Islande, ou la menace que les mauvais comptes de l'anglo-irish
bank font peser sur l'Irlande, sont la preuve que ces garanties sont
insoutenables. Les comptes de la FDIC américaine sont dans le rouge
vif, alors que les faillites de petites et moyennes banques ne semblent pas
ralentir aux USA.
Toutes ces garanties implicites ou explicites ont créé une
nouvelle race de managers bancaires, non actionnaires (ou faiblement) de
leurs établissements, n'hésitant pas à sacrifier la
stabilité à long terme de leur établissement pour
encaisser de larges bonus à court terme. Le fait est que bien peu de
ces managers d'avant crise ont été relevés de leurs
fonctions. Certes, un Mozilo sera sans doute jugé, un Dick Fuld a
disparu de la circulation, mais nombre de CEO et CFO responsables de la
débâcle sont encore là.
Et le sauvetage des géants financiers actuels, tels que Fannie Mae,
Freddie Mac, ou AIG, sans la moindre sanction significative des fautes de
gestion pourtant évidentes commises, va perpétuer ces
comportements licencieux.
Rappelez vous les deux commandements de l'entrepreneur : d'abord ne pas
faire faillite, et ensuite gagner de l'argent. Et bien dans la banque,
ils ont été inversés, pour le pire. On peut
toujours accuser de court termisme les dirigeants financiers qui agi de la
sorte. Mais qui a mis en place les incitations à se conduire ainsi ?
Il existe des moyens de gérer les faillites bancaires de façon
ordonnée, moyens défendus par un large spectre
d'économistes aussi différents que les "autrichiens"
de l'université George Mason, des représentants de l'école
de Chicago, ou un Nobel classé à gauche comme Joseph Stiglitz.
Mais évidemment, ces moyens de gérer les faillites bancaires,
qui supposent d'associer les détenteurs d'obligations bancaires aux
pertes, déplaisent souverainement à l'establishment financier,
qui préfère voir ses positions garanties par le contribuable,
et qui a jusqu'ici bénéficié d'une complicité
totale du pouvoir politique.
On peut toujours crier à la faillite libérale, comme le font
certains, mais cette connivence là n'a rien à voir avec une
économie libérale, un droit libéral, une
société libérale. La crise est d'abord celle de la
prétention de l'état a vouloir faire croire qu'il peut
être le garant ultime de la stabilité économique, alors
qu'il en est le principal fauteur d'instabilité.
6> Manipulation de deux monstres du crédit par la garantie et
la contrainte.
Fannie Mae et Freddie Mac, entreprises qui furent publiques (car
créées par le gouvernement américain) mais
privatisées par la suite, ont géré avant crise
jusqu'à 42% du marché du refinancement du crédit
hypothécaire américain. Ces deux entreprises,
bénéficiant à la fois de lignes de crédits
garanties par le trésor et de garanties implicites, pouvaient se
financer à un coût inférieur à celui qu'auraient
porté des établissements privés faisant le même
métier.
En contrepartie, à partir de 1993,leur placement sous la tutelle du
ministère du logement américain (au lieu du trésor) les
a forcé à remplir des objectifs "sociaux" du
gouvernement américain, ce qui les a conduit à racheter à
tour de bras des créances de basse qualité afin de permettre
aux banques de prêter aux classes modestes. Endetter les pauvres pour
les enrichir, que voilà une belle idée, vraiment.
Pour remplir ces objectifs, Fannie et Freddie ont obtenu de leur
régulateur de tutelle de pouvoir s'affranchir des règles
prudentielles pourtant déjà fort relâchées
imposées au commun des banques : effet de levier de 80 à 1
(total des engagements égaux à 80 fois les fonds propres), et
rachat de MBS douteuses émises par des établissements comme
Countrywide par gigantesques paquets sous couverts d'opérations
basées dans des paradis fiscaux off shore. D'anciens dirigeants de ces
sociétés, convaincus de fraudes comptables, ont pu jusqu'ici
éviter toute poursuite, ne serait-ce que pour leur seule incompétence
avérée.
La Faillite de Freddie Mac et Fannie Mae devrait coûter plus de 400
milliards de dollars au contribuable américain, mais ces deux
établissements n'ont pas été liquidés et
continuent, sous les ordres de leur tutelle, de prêter aux quelques
familles modestes qui le veulent encore, parce que le gouvernement, au lieu
de laisser plonger l'immobilier, voudrait limiter les pertes de ce secteur,
afin d'éviter aux banques de creuser encore plus leurs pertes.
Là encore, la peur panique de la faillite bancaire en cascade sert de
prétexte pour lessiver les classes moyennes au profit des grands
dirigeants des fonds d'investissement de Wall Street.
On peut, et on doit blâmer un certain capitalisme pour ces scandaleux
excès, mais de grâce, messieurs les atterrés et les
autres, rouvrez vos livres, et n'incriminez pas le libéralisme, qu'il
soit classique, néo, ultra ou giga, pour les maux qui sont ceux de
l'ingérence de l'état providence dans les affaires du
capitalisme.
7> Une accumulation de lois pléthoriques, incohérentes
et pousse-au-vice, sur le secteur bancaire
Parler de déréglementation sauvage concernant le secteur
bancaire en général, et le secteur bancaire américain en
particulier, est une vaste plaisanterie. Depuis les années 20, le
secteur bancaire US a été sous la coupe d'un nombre toujours
croissant de textes, Mais certains prennent prétexte de de l'abolition
de certaines dispositions assez contraignantes d'une loi ancienne, le Glass
Steagall act, pour blâmer une dérégulation sauvage des
banques.
La législation bancaire, qui a vu jusqu'à 70 000 pages
ajoutées en une seule année (celle de Sarbanes Oxley),
était pléthorique, et les deux lois de relative
libéralisation de l'activité bancaire aux USA ces 20
dernières années, 1994 et 1999, ont été
contrebalancées par d'autres des plsu dirigistes, et notamment l'une,
le Community Reinvestment Act, voté en 1977 mais renforcé en
1995, qui s'est révélée particulièrement nocive,
car elle a obligé les banques qui voulaient profiter de la loi de 1994
leur permettant de grandir par fusions-acquisitions d'éliminer tout ce
qui aurait pu passer pour de la discrimination envers certaines
minorités dans leurs réglements intérieurs d'octroi de
crédit, sous peine de voir leurs fusions interdites par une des quatre
(oui, quatre) agences officielles chargées de la supervision de ces
accords. Au seul niveau fédéral, ce sont 12 000 agents publics
qui étaient chargés de la supervision de l'activité
bancaire.
C'est également un amendement de dernière minute du CRA qui a
autorisé les deux entreprises parapubliques Fannie Mae et Freddie Mac
de se lancer à corps perdu dans les produits dérivés de
prêts subprime, avec toutes les garanties publiques nécessaires
pour prendre les risques inconsidérés précédemment
évoqués.
Parler de libéralisation du secteur bancaire américain dans de
telles conditions relève purement et simplement de l'escroquerie
intellectuelle.
8> Un marché immobilier totalement distordu par des lois
organisant la rareté foncière
Ce point est rarement mis en avant, mais si tous les points précédents
expliquent pourquoi l'offre de crédits a explosé au delà
du raisonnable, celui ci explique pourquoi une douzaine d'états
américains représentant un peu plus de 40% de la population
globale du pays ont connu une bulle immobilière sans
précédent, alors que 38 autres ont vu les prix rester stables
malgré une demande souvent encore supérieure.
Les états où la bulle a été la plus forte se
caractérisent par des lois foncières très
contraignantes, où la constructibilité des terrains est
très difficile à obtenir, par des mécanismes
législatifs assez divers. La Californie, la Floride, le Nevada,
l'Arizona, New York, sont les archétypes de ces états
bullaires, au nombre de 12, qui ont concentré 85% des pertes hypothécaires
lors de la première phase de la crise entre début 2007 et fin
2008. Ce rôle du foncier dans la bulle a été mis en
évidence par des économistes d'horizon aussi divers que Randal
O'Toole et Wendell Cox (libéraux) Ed Glaeser (centre droit) ou Paul
Krugman (inutile de présenter).
En contrepartie, le Texas, Atlanta ou la Caroline du Nord n'ont pas connu la
même bulle malgré une demande de logements souvent
supérieure à celle des états bullaires, car dans un
environnement législatif garantissant l'abondance foncière, les
propriétaires de terrain constructible ou de maisons anciennes ne
peuvent se montrer trop gourmands. Ces états n'ont été
réellement touchés que par la deuxième vague de la
crise, celle postérieure à octobre 2008, quand tous les
établissements bancaires du pays, tous les épargnants, tous les
ménages, ont vu leurs avoirs fondre comme neige au soleil à
cause des déboires hypothécaires majoritairement survenus
ailleurs.
Si les douze états bullaires avaient eu une législation du sol
"à la texane", plusieurs calculs, dont les miens, montrent
que l'exposition totale au risque du secteur bancaire aurait
été inférieure de 4 000 milliards de dollars à ce
qu'elle a été en sommet de bulle (sur 12 000 milliards - un
tiers !), et que jamais les banques n'auraient pu faire de paris aussi
risqués sur la solvabilité de leurs emprunteurs, sans
l'illusion que l'immobilier servant de garantie continuerait de prendre plus
de 10% annuellement. Sans parler de l'effet multiplicateur de risque de
certains produits dérivés, qui n'aurait pu se
matérialiser avec la même ampleur.
Les lois visant à restreindre le foncier constructible, notamment
à la périphérie des villes, sont clairement
d'inspiration planificatrice et interventionnistes. C'est bel et bien le
manque de libéralisme foncier qui a fourni l'étincelle
permettant à la bonbonne de gaz du crédit immobilier trop
facile de s'enflammer.
Ces réglementations existent chez nous également, et ont eu les
mêmes conséquences sur l'augmentation des prix immobiliers.
De la dette privée à la dette publique
Les principaux états les plus riches ont choisi, par peur panique de
la faillite des établissements bancaires, de ne pas gérer la
crise bancaire dans le sens de la protection des épargnants, mais dans
celui de la protection des gros intérêts financiers. Ils ont
donc choisi de transférer la charge des mauvaises affaires faites par
les banques sur leurs contribuables, car leurs experts bancaires leur ont
certifié que sans cela, les états nations vivraient de
véritables cataclysmes sociaux et seraient incapables de maintenir
l'ordre public. C'est à peu près en ces termes que Henry
Paulson, le secrétaire au trésor de G.W. Bush, a vendu son
premier plan de sauvetage au congrès américain.
Là encore, j'insiste, il s'agit bel et bien d'un comportement digne
d'une kleptocratie, d'un capitalisme prédateur acoquiné avec
l'état, mais en aucun cas d'une faillite du capitalisme
libéral. Celui ci a depuis longtemps été perverti par
l'alliance délétère de grandes entreprises
financières et des états providence qui ont tellement besoin
des marchés financiers (qu'ils vilipendent par ailleurs) pour financer
leurs déficits abyssaux.
Oui, le déficit des états a augmenté avec la crise. Ce
fait n'est pas contestable. Mais là encore, ce n'est pas l'état
qui s'est porté au secours d'un système ultra-libéral,
mais au secours d'un capitalisme socialisé, d'une social bourgeoisie
qui fait ses choux gras d'une relation perverse entre état et finance.
Alors, puisque l'intervention de l'état dans l'économie, depuis
des décennies, à conduit à totalement pervertir le
comportement d'agents économiques clé, est il intelligent de
vouloir, comme le la bande des quatre économistes attristés,
renforcer ses pouvoirs ? Par quel miracle renforcer les pouvoirs de
l'état réduirait il les tentations de la connivence entre
l'état et les plus puissants des intérêts
économiques ?
Nos quatre atterrants pensent-ils réellement qu'un organisme public
chargé de prêter hors marché à des entreprises
"socialement prioritaires" stockera de bonnes dettes saines, et que
le prix des emprunts ainsi contractés couvrira les risques de
défauts des emprunteurs ? Pensent ils réellement qu'une
telle disposition rendra les agents publics chargés de
sélectionner les agents économiques "socialement
prioritaires" sages et vertueux, et que les candidats aux prêts
bonifiés ne sauront pas contourner la législation "dans
les coins" ? Les régulateurs publics ont été
capturés par de puissants intérêts : suffirait il,
comme par miracle de renforcer leurs pouvoirs pour qu'ils deviennent
sages ? Comment diable ces êtres humains incapables, selon eux, de
gérer sainement leurs affaires au sein d'entreprises privées
pourraient ils comme par enchantement acquérir toutes les vertus
nécessaires à la bonne supervision de la méchante
économie de marché ?
Pensent ils sérieusement que permettre à la BCE de
monétiser toutes les dettes des états ne permettra pas à
ceux ci de se lancer dans les pires gabégies que l'on ait jamais
vues ? Qu'une telle monétisation de la gabégie n'aboutira
pas à transformer les euros que nous avons sur nos comptes
d'épargnes en digne clones du dollar zimbabwéen ?
Et si les précédentes législations, qui sont le produit
de l'empilage incohérent de lois, de contre-lois, de sur-lois,
d'abrogations et promulgations, au cours du temps, ont fini par se montrer
tellement perverses, quelle prétention fatale leur permet d'affirmer
que la couche qu'ils veulent rajouter ne rajoutera pas d'autres effets
pervers ?
Allons, tout ceci serait risible si hélas, il n'y avait pas des politiciens
pour affecter d'y croire.
La solution ? Le marché libéré de l'état,
la faillite pour tous les incompétents !
Les 8 mécanismes de marché cassés par l'état
doivent être restaurés. Et en tout premier lieu, les banques
doivent pouvoir faire faillite. Les déposants doivent être
considérés comme les créanciers de plus haut rang, et
les pertes liées à de mauvaises affaires doivent être
absorbées par conversion de dettes en capital. Si les pertes
excèdent les fonds propres, les actionnaires sont "nettoyés"
et les dettes de la banque converties en part de capital, sinon, les
actionnaires subissent une dilution contre les créanciers au prorata
des pertes subies. Et surtout, l'état ne doit pas intervenir, jamais,
pour sauver une banque privée en faillite.
Et s'il doit, garantie des comptes oblige - cette garantie est
intrinsèquement mauvaise, mais politiquement, elle me paraît
inévitable : il faut faire avec -, renflouer des
déposants, alors la responsabilité des dirigeants bancaires sur
leurs biens propres doit être engagée.
Afin de permettre aux investisseurs de détecter les
établissements dont la gestion se détériore, afin de
leur permettre de moduler leurs exigences en fonction du risque, il convient
de forcer les banques à la plus grande transparence sur la composition
de leurs portefeuilles, et de traiter comme des offenses correctionnelles
toute manoeuvre de dissimulation des risques. En contrepartie, ce n'est pas
à l'état de dire si une banque doit avoir 1% ou 60% de fonds
propres, mais aux investisseurs de juger de l'adéquation entre
structure capitalistique d'un établissement financier et niveau de
risque à l'actif de son bilan.
Dans un tel fonctionnement, plus besoin pour l'état d'agréer
certaines agences de notation : chaque investisseur doit être
libre de l'expertise dont il s'entoure, et surtout, c'est à lui de
payer l'évaluation de la qualité de la signature dans laquelle
il investit, et non à l'émetteur de produits financiers de
payer pour son auto-évaluation...
Les états devraient en outre cesser de discriminer fiscalement la
formation de capital contre le recours à l'endettement, en
intégrant les intérêts versés aux
créanciers dans la base de l'impôt des sociétés,
au même niveau que les dividendes versés aux actionnaires. La
façon actuelle de taxer, qui n'est rien d'autre qu'une gigantesque
subvention aux organismes de crédit et aux fonds obligataires, est
incompatible avec l'accumulation de capital productif, celui qui permet
à la société d'être perpétuellement en
mouvement, d'innover, de créer les produits de demain et les emplois
généralement bien payés qui vont avec. Le retour
à ce que ses partisans appellent la "neutralité
fiscale" doit être une des priorités. Accessoirement, un
tel élargissement de l'assiette fiscale permettrait d'abaisser
l'imposition marginale des entreprises, ce qui serait tout
bénéfice pour leur capacité à former du capital.
Les USA doivent liquider Fannie Mae, Freddie Mac, et quelques autres agences
aux rôles parallèles. Les pays qui disposent d'organismes identiques
(je pense notamment à la Suède) chargés de refinancer le
crédit sous parapluie étatique doivent faire de même. Le
refinancement du crédit doit être une affaire purement
privée. Quant à la séparation des activités de
dépôt et de banques d'affaire, très populaire
auprès de nombre de commentateurs, et partiellement
réintroduite par la loi Dodd-Franck, je ne vois pas au nom de quoi
l'état serait plus légitime qu'une banque ou ses actionnaires
pour décider du bon modèle économique à suivre.
Pourvu, je me répête, qu'en cas de mauvaise gestion, la faillite
de la banque fautive puisse être gérée en bon ordre.
Les bulles immobilières étant économiquement les plus
dangereuses, et socialement les plus pénalisantes, un urbanisme de
liberté, garant d'une abondance foncière, doit être
promulgué. Les lois de planification spatiale ultra rigides promues
par des bureaucraties tirant leur pouvoir de leur capacité de blocage
doivent être abrogées et le retour au respect du droit de
propriété doit être la règle. Cela n'empêchera
pas la formation d'autres bulles, mais au moins l'immobilier cessera
d'être une matière hautement spéculative et volatile.
Enfin, un système monétaire sérieux doit prendre la
place de la construction actuelle. Fini la monnaie dont le prix et la
quantité sont gérés par des comités de vieux
sâges chenus. Le retour à des monnaies de marché est
inévitable si nous voulons fonder notre croissance sur des monnaies
saines. Et pour cela, le recours aux étalons métalliques, s'il
n'est peut être pas la panacée universelle, a toutefois
largement fait ses preuves.
Ces quelques propositions de bon sens, aux antipodes de l'étouffement
étatique de l'économie promis par nos quatre atterrés,
permettraient aux agents économiques de détecter au plus
tôt les entreprises financières les moins fiables, de leur
mettre une pression réformatrice salutaire sur les épaules en
renchérissant leur coût du crédit, et forcerait les
mauvaises banques a des faillites relativement précoces, donnant aux
autres un signal fort sur les nécessaires réajustement de leurs
activités.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France,
"Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement à
l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il ose
proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
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