Cela devrait aussi arranger les affaires de nos banques qui lorsqu’elles commercent en dollars avec des pays sous sanctions US se retrouvent mises à l’amende comme ce fût le cas, souvenez-vous pour les 8 milliards de dollars de la BNP.
Ce n’est donc pas une attaque contre les USA effectivement, c’est une protection contre les attaques américaines et cela en dit long sur le comportement de prédateur économique de la “première puissance” économique du monde qui, si elle sait encore gagner les batailles à force de violence, n’est plus aucunement capable de gagner les cœurs et c’est là la plus grande défaite de l’esprit américain.
La décision de “dédollariser” le secteur pétrolier iranien peut sembler politiquement motivée, mais la situation n’est pas si simple que cela, estime l’économiste iranien basé en Allemagne Mohsen Maghsoudi.
D’après lui, il existe trois explications à la décision prise par Téhéran d’utiliser l’euro, le yuan ainsi que d’autres devises stables au détriment du dollar dans ses transactions pétrolières.
“D’abord, l’Iran a considérablement souffert lors de la période des sanctions. Ses actifs reçus grâce au commerce du pétrole ont été gelés. A l’heure actuelle, on entend de nouvelles déclarations de Washington qui menace d’infliger des sanctions à l’Iran suite aux manœuvres de missiles balistiques. La décision de Téhéran est alors une tentative de protéger les actifs iraniens des sanctions américaines”, a déclaré l’expert à Sputnik.
Deuxièmement, il ne faut pas oublier que la Chine et les pays européens sont les premiers partenaires économiques de l’Iran, rappelle l’expert. Selon lui, le passage aux devises nationales (euro et yuan) sera d’ailleurs très profitable à la Chine.
M.Maghsoudi fait également remarquer que le dollar n’est pas une monnaie uniquement américaine, mais une devise internationale. “Actuellement, le dollar est la devise principale dans les fonds de réserve d’un grand nombre de pays, notamment la Chine. Quand le dollar est affaibli, la Chine en souffre, elle aussi”, estime l’expert.
Selon l’économiste la transition à l’euro et au yuan pourrait avoir des conséquences ambivalentes pour l’Iran. “Tout dépend des acheteurs. Le ministère iranien du Pétrole a déclaré que le pays envisageait d’augmenter la production de pétrole d’un 1 million de barils par jour. Mais trouver des acheteurs pour ce pétrole est une tâche difficile pour l’Iran. L’abandon complet du dollar pourrait la rendre encore plus difficile car facturer en dollars est souvent plus avantageux pour les acheteurs étant donné que le dollar est la principale monnaie de réserve mondiale”, souligne l’économiste.
Le passage à l’euro et au yuan peur inciter les acheteurs à refuser le pétrole iranien, prévient l’expert. Il estime que l’Iran doit prendre des décisions sur le marché pétrolier conjointement avec ses alliés.
“Si les réserves de change chinois sont en dollars, il faut voir jusqu’à quel point la Chine est prête à régler en devises nationales, si c’est avantageux, si cela contribuera au renforcement du yuan. Il faut que les économistes chinois fassent leurs pronostics. En tout cas, la décision de passage à une autre monnaie doit être avantageuse pour tous les acteurs du marché. L’objectif principal ne consiste pas en un refus du dollar ou du yuan, il faut juste vendre le plus de pétrole possible au prix le plus avantageux”, conclut l’expert.
Le 5 février, Téhéran a déclaré qu’il monnaierait son pétrole en euros et non en dollars. Téhéran a déclaré qu’il présenterait ainsi des factures en euros pour les contrats nouvellement signés avec l’entreprise pétrolière française Total, l’espagnole Cepsa et Litasco, filiale de courtage du géant russe Gazprom. L’Iran a demandé également à ce que les paiements qui étaient jusque-là gelés du fait des sanctions internationales soient effectués en euros.L’Iran milite depuis des années pour que l’euro remplace le dollar comme devise de référence dans le commerce du pétrole. Ce combat prend tout son sens depuis la levée des sanctions le mois dernier, l’Europe étant devenue l’un des principaux partenaires commerciaux du régime de Téhéran.