Les économistes et auteurs
économiques n’apprécient pas la déflation. Mais les consommateurs en raffolent.
Qui n’apprécie pas de pouvoir profiter de meilleurs prix ?
L’un de ces deux camps a tort.
Voici un petit indice : ce ne sont pas les consommateurs qui se
trompent, mais les économistes économiquement illettrés.
Le journaliste du Financial Times, Nicholas
Megaw, se plaint de l'aggravation de la déflation en Suisse :
Un nouveau mois, de nouvelles
statistiques décevantes venues de Suisse. Le problème déflationniste du pays
ne se règle pas, malgré des taux d’intérêt au plus bas.
Les prix à la consommation ont perdu
0,2% en novembre, contre une hausse de 0,1% au mois d’octobre, selon le
Bureau fédéral des statistiques.
Sur une base annuelle, l’indice
des prix à la consommation a décliné de 0,3%, pire encore que les -0,2% attendus
par les économistes.
La Banque nationale suisse a
réduit ses taux d’intérêt pour les porter à -0,75% dans une tentative de
contrer l’appréciation du franc suisse survenue l’année dernière, mais la
devise a continué de générer une réduction du prix des importations, et
maintenu le pays en territoire déflationniste pour un vingt-cinquième mois
consécutif.
Taux de chômage en
Suisse
Explorons cette idée fausse en
nous penchant d’abord sur le taux de chômage du pays.
Que Dieu nous préserve !
Les gens ont du travail et les prix sont en baisse. Pourrions-nous imaginer
pire situation ?
Une épreuve économique pour
les Keynésiens
Parmi les idées fausses les plus
répandues figure la notion selon laquelle le déclin des prix à la
consommation est mauvais pour l’économie, et doit être combattu à tout prix.
Je me suis penché sur la
question à de nombreuses reprises, et ai défendu mon argument grâce à des
théories économiques saines ainsi que des exemples historiques.
Mon article Deflation Bonanza! (And the Fool’s Mission to Stop It) en
est un bon exemple.
Et mon article adressé aux
Keynésiens, intitulé Challenge to Keynesians “Prove Rising Prices Provide an
Overall Economic Benefit”, est resté sans réponse.
Ils n’auraient pas pu y
répondre, parce que la logique et l’Histoire prouvent que les inquiétudes
quant au déclin des prix à la consommation n’ont pas lieu d’être.
La BRI a mené l’enquête, et
conclu que la déflation ne représente absolument aucun problème.
« Il est possible que la
déflation stimule la production. Une baisse des prix fait grimper les revenus
et le capital réels, et rend les exportations plus compétitives, »
explique l’étude.
C’est la déflation des bulles
sur les actifs qui pose problème.
Dans leurs tentatives de
combattre la déflation des prix à la consommation, les banquiers centraux
génèrent des bulles destructrices sur les actifs, qui finiront par éclater.
Quand ces bulles éclateront, et
elles le feront, nous assisterons à une déflation de la dette, ce que
devraient craindre les banques centrales.
Pour une discussion concernant l’étude
de la BRI, voyez ceci : Historical Perspective on CPI Deflations: How Damaging are
They?
Mais les économistes
économiquement illettrés continuent de s’opposer à la déflation, comme une majorité
des banques centrales. L’ironie, c’est que les politiques des banques
centrales stimulent l’inégalité des richesses au travers de la flambée des
prix des actions.