Opération fonte III – Retourner l'or au secteur privé

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From the Archives : Originally published May 07th, 2009
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Category : History of Gold




(…) : Seconde Partie : Faire des réserves et les mettre au coffre



“...Mon Dieu, l’heure est venue. Si tout le monde veut de l’or, nous allons être ruinés parce qu’il n’y a pas assez d’or pour payer tout le monde… »

– J.F.K. au Président de la Fed, août 1962



.
Il y a longtemps de cela, la monnaie était synonyme d’or (et toujours moins fréquemment d’argent), échangé librement entre les individus qui essaient d’acheter et de vendre, d’investir et de dépenser.


Puis vint le 20ème siècle.


Il y avait eu des expérimentations avec de la monnaie à cours forcé [fiat money] auparavant. Les plus fameux exemples furent la Chine du 13ème siècle, la France du 18ème siècle et la Guerre de Sécession Américaine, le papier monnaie y fut émis en tant que monnaie sans être couvert par de l’or (ou de l’argent). La monnaie n’avait pas de teneur en or ou de contre-valeur or, il existait juste une promesse –dictée par les empereurs, rois ou chefs d’armées- que les autres personnes acceptaient en paiement.


Les fantassins s’en assuraient. Vous voudrez bien accepter cet argent ou gare!


D’où ce nom de “fiat”- du latin “que ceci soit”. Mais le monde refusait au papier-monnaie « d’exister » tout simplement, cependant. Chaque fois que la monnaie à cours forcé remplaçait l’or par un diktat du gouvernement, les choses semblaient mal se terminer. Même la potence ne peut soutenir la foi quand la confiance manque. Et la confiance dans un papier non garanti avait toujours fait défaut auparavant.


D’où la complainte de plus d’un possesseur d’or éloquent aujourd’hui: le 20ème siècle a vu les politiciens conspirer pour faire l’impossible, dépassant l’humanité et remplaçant l’or par le dollar. Il ne peut durer et ne durera pas, ainsi va la théorie, basée sur les tentatives précédentes d’empêcher l’or de jouer son rôle de liquidité. Et ainsi, tout soubresaut du dollar en dehors de sa trajectoire de chute indique des forces malignes à l’œuvre… une entremise diabolique dans le marché libre en faveur de l’or.


La bataille, ces défenseurs de l’or (appelés par dérision les « Goldbugs », ou “scarabées d’or”) vous diraient, a lieu entre la promesse humaine faite sur le papier et la nature de la véritable monnaie. Et les vérités éternelles vont forcément gagner à la fin. C’est ce qui les rend éternelles.


Mais il faut se rappeler – maintenant que le 20ème siècle est terminé - que le dollar n’est devenu la monnaie n° 1 parce que les Etats-Unis possédaient presque tout le stock d’or mondial. Tandis que la poussière radioactive s’évaporait à la fin de la seconde guerre mondiale, Washington contrôlait plus des deux tiers de tout le stock d’or monétaire. L’or couronnait le dollar ou plutôt une nouvelle forme un peu bizarre d’or le faisait.

 

Il était gardé dans un entrepôt enfoui bien profondément, à l’abri et en sécurité des décisions privées et des choix personnels. Le ciel nous garde que les électeurs n’obtiennent jamais le contrôle de cette richesse ! Ils ne feraient que l’envoyer à l’étranger pour régler leurs dettes… ou acheter de nouveaux joujoux dorés… ou limiter la dette du gouvernement en refusant de prêter de l’or dans futur. La Maison Blanche se faisait avoir,  pour reprendre cette expression vieillotte, si elle laissait l’or glisser l’or sous contrôle privé.


Il valait bien mieux donner du papier au peuple pour faire du commerce et mettre en réserve tout l’or, - cet arbitre ultime de valeur, utilisé depuis plus de 5 000 ans-, pour se prémunir des jours funestes qui allaient bientôt arriver.


“La période de nationalisme économique entre les deux guerres mondiales fut une période de concentration rapide de l’or entre les mains officielles” nous explique le World Gold Council dans son excellente histoire on-line. « Jusqu’à cette date [c'est-à-dire le milieu des années 20], la plus grande partie de l’or avait été détenue par des personnes privées et circulait comme monnaie parmi les citoyens et au-delà des frontières dans les échanges commerciaux. »


Mais maintenant, l’or “qui avait été la fondation du premier système monétaire véritablement international pendant la période d’avant la première guerre mondiale vint à être utilisé comme une arme de compétition économique et de rivalités nationales ».


Même après la fin de la Grande Guerre, à un mile ou deux au dessus de Nagasaki (Churchill l’appellerait une « nouvelle guerre de trente ans »), ces rivalités nationales dépendaient encore du contrôle de l’or par l’Etat.



Les stocks d’or officiels et le prix de l’or

 




 


La paix en Europe – si ce n’est en Asie- ne rendit pas ces stocks d’or obsolètes. Le commerce mondial et les crédits internationaux étaient souvent liquidés en or, et tout spécialement par « l’Occident libre » et le bloc soviétique.


Le printemps de 1964 par exemple vit la Russie Communiste envoyer une flotte d’Aeroflot TU-114 à Londres et Paris, remplis de lingots d’or tous estampillés de la faucille et du marteau et destinés à l’Amérique du Nord.


L’or achetait « des quantités gigantesques de blé australien, canadien et américain » ainsi que le Time Magazine le rapportait. Mais bien plus de lingots partaient dans l’autre direction transportés de Fort Knox à New York avant de dire au revoir aux Etats-Unis et de naviguer vers l’est sur l’Atlantique en direction de la France, la Grande-Bretagne et autres alliés apparents.


“Mon Dieu, l’heure est venue” avait dit le Président Kennedy au Président de la Réserve Fédérale William McChesney Martin, deux ans auparavant. JFK paraphrasait ce que les Européens devaient penser ou plutôt, ce que pensaient leurs élus au pouvoir.


 « Si tout le monde veut de l’or, nous allons être ruinés parce qu’il n’y a pas assez d’or pour payer tout le monde ». 


Ce qu’il y avait en abondance aux Etats-Unis, cependant, c’étaient les dollars US. Des millions puis des milliards de ces satanés billets verts  s’entassaient à la Banque de France à Paris tout aussi bien qu’à Londres, Francfort et Tokyo… »


Cela dit, c’était bien ce qui avait été prévu dans le cadre de l’accord de Bretton Woods. A côté de son rôle de liquidateur de dettes entre Etats, le « dollar était aussi demandé par les nations étrangères tant comme actif de réserve [de la Banque Centrale] que pour financer une bonne partie du commerce mondial » écrit Francis Gavin dans l’Or, les Dollars et le Pouvoir.


“Cette demande de dollars américains” poursuit Gavin – « que les Etats-Unis étaient heureux de fournir avec des billets fraîchement émis » était supérieure à la demande de biens américains. En d’autres termes une partie du déficit [de la balance des paiements] n’était pas un déficit du tout, car ces dollars étaient désirés au moins pour un temps, par les banques centrales et entités impliquées dans le financement du commerce ».


Maintenant, avançons vers le futur et les déficits des Etats-Unis –toujours payés au moyen de cet “exorbitant privilège” comme le Président de la France, Charles de Gaulle, appelait le dollar- sont de nouveau en train de s’entasser dans les coffres-forts des banques centrales. Cette fois-ci, il n’y a aucune chance d’aller en avion à Washington pour réclamer de l’or en échange. Richard Nixon s’est débarrassé de cette clause, mettant fin au contrat de Bretton Woods et laissant le prix de l’or fluctuer librement à partir de 1971.


Les pauvres banques centrales se noyant maintenant sous les dollars sont dans une position différente aussi. Captives et sans espoir d’échanger leur papier contre de l’or, la Chine, le Japon, la Russie et la Corée du Sud ne vont-elles pas acheter de l’or sur le marché à la place ?


Espérons que non. Vraiment. Ce ne serait pas bon.


“Les pays faisant face à une volatilité particulière dans des circonstances politiques et/ou économiques voudront considérer de manière critique le niveau d’or de leurs réserves » nous dit le World Gold Council. Mais c’est pour couler l’or nationalisé comme une bonne chose en soi, plutôt que les reliques vraiment barbares du nationalisme du 20ème siècle, le contrôle étatique et toutes les horreurs accomplies.


Ici en Europe, les bureaucraties surdimensionnées ont pris le contrôle de l’or détenu de manière privée entre 1900 et 1965 et possèdent maintenant environ la moitié de leurs réserves de devises sous forme de lingots d’or. Les Etats-Unis –les gagnants des 30 années de « guerre totale » en 1945 détiennent les trois-quarts de leurs liquidités nationalisées sous forme d’or. La moyenne internationale, grâce au poids des ces défenseurs de l’or de première classe, s’assoit sur environ 10% selon les calculs de la plupart des analystes.


“Donc, il est important de reconnaître” que si la Chine, le Japon et la Russie voulaient avoir environ 10% de leurs réserves de devises sous forme d’or, « cela supposerait un achat d’environ 9 300 tonnes d’or ou l’équivalent de la production du monde entier d’or des quatre prochaines années.


Bien plus important à reconnaitre, cependant, est le fait que cela laisserait présager d’une autre guerre totale... qui demanderait un bien plus grand nom que « Troisième Guerre Mondiale ».


Les gouvernement achètent de l’or et le mettent sous clef, loin des décisions et choix privés, quand ils craignent d’autres nations. La peur à cette échelle n’est jamais drôle, même pour les défenseurs de l’or. Cela serait encore moins drôle si (ou plutôt quand) la course à la thésaurisation des gouvernements se transformait en un bannissement absolu de la possession privée d’or.


C’est arrivé aux citoyens américains en 1933. La plupart des citoyens de ce monde « libre » ont été empêchés de détenir de l’or librement, à l’intérieur de leurs propres frontières, jusqu’à 1974.


Cette peur « motrice », a conduit la Bundesbank allemande, à la fin de 2007, - détentrice du second plus grand stock d’or nationalisé- à rejeter tous les appels des politiciens et éditeurs de journaux à Berlin de vendre une portion des 3 000 tonnes d’or de son stock. Ils voulaient une vente pour financer un stimulus économique mais « les réserves nationales d’or ont une fonction de confiance et de fondement de la stabilité » a répliqué la Bundesbank.



Et cela en dit encore plus long “cette fonction est devenue encore plus importante », ajouta la Bundesbank alors que les chars russes entraient en Géorgie  « étant donné la situation géopolitique et les risques présents dans les développements des marchés financiers ». Et encore plus remarquable, les réserves en lingots de la Russie crurent de 50 tonnes dans les douze mois avant juillet 2008, une augmentation forte de ses réserves selon les statistiques officielles.


La demi-décade précédente vit les réserves d’or de la Russie fléchir de près de 16 tonnes. Et même maintenant, l’or par rapport aux réserves forex est à peine à 2,7%. Le président précédent (et actuel maître marionnettiste) Vladimir Putin avait fixé l’objectif à 10% en 2006.


Comme c’est le cas en dehors du Caucase, entre temps et sur le long terme, le marché haussier de l’or souffre rarement quand les banques centrales vendent. Entre 1976 et 1980, le FMI a vendu environ un tiers de ses réserves –soit 1600 tonnes.


Et le prix de l’or fut multiplié par huit en dépit de cela.


De nouveau entre 1999 et 2002 le Royaume Uni et la Suisse vendirent au total encore 1 600 tonnes. Et tout ce qu’ils réussirent, c’est de faire démarrer la hausse du cours de l’or! Donc, s’ils avaient espéré « réduire le rôle de l’or dans le système monétaire international » (comme le FMI l’avait annoncé vingt ans plus tôt), alors leur échec devrait amener les plus ardents défenseurs de l’or à des pensées curieuses.


L’accord des banques centrales sur l’or –signé pour la première fois en sept. 1999- marqua la fin du 20ème siècle pour l’or. Au lieu de nationaliser et de conserver cet or, les quinze Etats Européens annoncèrent qu’ils allaient lentement réinjecter de l’or sur le marché, le laissant arriver aux mains des personnes privées après environ 100 ans de politique inverse.


Renouvelé en 2004, l’accord expirait le 26 septembre 2008. Les banques centrales vont-elles continuer à vendre ? Les véritables défenseurs du marché libre, partout dans le monde, aimeraient penser qu’elle le feront.




Adrian Ash

Directeur de la Recherche

Bullionvault.com





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