En réponse à mon article
intitulé Why OMT Cannot Possibly Solve Anything; Italy's Insane Labor Rules, j’ai reçu un email
d’Andrea, une lectrice Italienne qui vit aujourd’hui en France.
Bonjour Mish,
C’est avec grand intérêt que j’ai lu
votre dernier article et, comme vous pouvez vous l’imaginer,
j’aimerais émettre quelques commentaires.
Votre article est tout à fait correct, mis à part
pour quelques détails mineurs ou, devrais-je dire, insignifiants.
En effet, le rapport du Wall
Street Journal que vous citez sous-estime (oui, sous-estime) le fardeau
bureaucratique auquel sont forcés de s’adapter les entrepreneurs
Italiens.
Les entrepreneurs Italiens sont des héros et doivent faire
face à de nombreux problèmes :
·
Coût très élevé de
l’énergie
·
Manque d’infrastructures (mauvaise
qualité des routes, par exemple)
·
Importance de la bureaucratie
·
Système de justice civile
complètement dysfonctionnel (je ne dispose pas de données
exactes, mais le délai moyen pour un jugement civil est bien plus
élevé en Italie que dans le reste de l’Europe)
·
Délai de l’administration publique
à payer ses factures
·
Pression exercée par les organisations
criminelles dans certaines régions de l’Italie
·
Manque de financements
·
Lois complexes voire contradictoires
·
Importante corruption au sein de
l’administration publique et de la sphère politique
L’article
18 sur le Statut des Travailleurs rend les licenciements économiques
très compliqués et s’applique à toute
société de plus de 15 employés.
C’est
la raison première pour laquelle les sociétés Italiennes
emploient si peu de personnes, la deuxième étant que la plupart
des entreprises du pays sont des entreprises familiales.
En
revanche, il existe une autre approche à tout cela (les Italiens ont
toujours d’autres approches !) qui permet d’expliquer la
prépondérance des plus petites entreprises.
De
nombreuses personnes sont aujourd’hui en contrats à durée
déterminée. Ces ‘contrats
projets’ permettent à la société de ne pas inclure
les employés qui en bénéficient à leur registre
du personnel. Le travailleur y apparaît simplement en tant que
‘consultant’ employé pour une durée limitée
et envoie (dans la plupart des cas) ses propres factures à
l’employeur.
Les emplois contractuels sont bien moins contraignants et sont
très répandus parmi les jeunes.
Ceci
étant dit, les entrepreneurs Italiens sont des héros, parce que
les plus petits d’entre eux, ceux qui souffrent des environnements les
plus compétitifs et les moins protégés,
hypothèquent leur maison pour permettre à leur
société de survivre.
Malgré
son attitude hostile aux entreprises, l’Italie est le troisième
plus grand exportateur de la zone Euro après l’Allemagne et la
France :
Exportations
Allemandes
Exportations
Françaises
Exportations
Italiennes
Placez
des entrepreneurs Italiens dans un environnement favorable au
développement des entreprises et ils créeront des
sociétés aux profits exceptionnels, comme ils l’ont fait
après la seconde guerre mondiale.
En vous
remerciant de m’avoir lue,
Andrea
|