Interview de James Turk, publiée sur KWN le 10 mai 2016 :
« Nous savons ce qui se passe au COMEX en observant les variations
des positions ouvertes qui indiquent le nombre de contrats en cours. Pour
chaque contrat il y a une position short et une position long.
À de nombreuses reprises, nous avons vu le nombre de positions ouvertes
grandir alors que de nouveaux acheteurs se présentent. Dans un marché non
contrôlé, le cours de l’or augmente en conséquence. S’il y a un vendeur pour
chaque acheteur, dans un marché libre le vendeur a pour objectif de faire un
profit. Les ventes ne se font donc pas indéfiniment car certains vendeurs
doivent couvrir leurs positions pour protéger leur capital tandis que
d’autres vendeurs attendent en embuscade un point d’entrée lorsque le cours a
grimpé suffisamment.
Mais dans un marché contrôlé, l’augmentation de ces positions ouvertes
peut servir à plafonner le cours de l’or. C’est ce qui s’est passé la semaine
dernière. Les vendeurs qui se sont manifestés n’étaient pas intéressés par un
profit ou la protection de leur capital. Ils n’ont cessé de vendre encore et
encore, ce qui a fait grimper le nombre de positions ouvertes.
Sur la semaine, le cours de l’or a grimpé de 2,7 dollars. Pourtant, les
positions ouvertes ont grimpé de presque 20 % par rapport au vendredi
dernier, ce qui est incroyable. Les positions shorts n’ont cessé de
s’accumuler pour empêcher l’or de franchir la barre des 1300 $. Ils ont
vendu autant de contrats qu’il était nécessaire pour atteindre leur objectif.
Hier, les positions long ont fini par comprendre qu’elles se frottaient à
une entité très puissante. Lorsqu’ils l’ont réalisé, ils ont
abandonné et vendu leurs positions afin de protéger leur capital. Le
mouvement, par effet boule de neige, a pris de l’ampleur. Et à qui les longs
vendent ? À ceux-là mêmes qui étaient short pour plafonner le cours.
Afin de couvrir leurs positions short, ils achètent celles des longs devenus
nerveux qui souhaitent sortir afin de protéger leur capital. Après quoi
les positions ouvertes baissent.
Reste à savoir qui est le responsable. Ceux qui lisent KWN le connaissent.
Et pour le déterminer, il suffit d’effectuer un petit calcul. En une semaine,
les positions ouvertes ont augmenté d’environ 95.000 contrats, ce qui
représente 9,5 millions d’onces d’or papier d’une valeur d’environ 12
milliards de dollars.
Les grandes institutions et les opérateurs sont soumis à des limites qui
les empêchent de prendre position sur plus de 6.000 contrats. Donc ces
entités ne peuvent être responsables. Seules les banques qui opèrent au nom
des banques centrales peuvent représenter de tels volumes. Elles prétendent
se couvrir afin d’échapper à ces limites. Il est donc clair que les
planificateurs centraux ont demandé à leurs agents, les banques, de
vendre à tout prix afin d’empêcher l’or de dépasser les 1300 $.
Que faire ? Ne vous fatiguez pas à écrire à votre membre du Congrès
ou à la CFTC. Vous devez vivre avec le fait que le marché papier de l’or est
manipulé et vous en tenir éloigné. (…) Achetez de l’or physique : les
planificateurs centraux finiront par être dépassés, comme c’est arrivé
en mars 1968 lorsqu’ils devinrent incapables de fournir du métal au prix
artificiel de 35 $ l’once. Après cet événement, nous savons tous que le cours
de l’or a explosé pour ensuite grimper davantage dans les 12 années qui ont
suivi. L’histoire se répétera. »