En conséquence de ce qui s’est passé pendant une seule de ces vingt dernières
décennies (les années 1970), la plupart des gens pensent aujourd’hui qu’une
inflation conséquente ou un objectif d’inflation important est nécessaire au
développement d’une hausse majeure du prix de l’or. Cette idée si
profondément enracinée qu’elle a pu persister malgré la hausse de 560% du
prix de l’or enregistrée entre 2001 et 2011, alors que l’inflation (basée sur
l’indice des prix à la consommation) était encore limitée.
Le
fait est que l’or tend à enregistrer de très bonnes performances lorsque la
confiance envers le système financier, l’économie et la monnaie officielle
est en déclin – que ce déclin repose sur des révisions d’inflation à la
hausse ou quoi que ce soit d’autre.
Les
prévisions d’inflation font évidemment partie de l’histoire de l’or, mais
simplement dans la mesure où elles affectent le taux d’intérêt réel. Par
exemple, une hausse de 2% des prévisions d’inflations ne pourrait générer un
environnement haussier pour l’or que si elle était accompagnée d’une hausse
de moins de 2% du taux d’intérêt nominal. De la même manière, un déclin d’1% du
taux d’inflation ne créerait un environnement baissier pour l’or que s’il
était accompagné d’un déclin d’1% ou plus du taux d’intérêt nominal.
Les
indicateurs de confiance et de liquidité sur les marchés financiers, tels que
les écarts de crédit et les courbes de rendements, font également partie de
l’histoire de l’or.
Le
fait que les fortes hausses du prix de l’or ne soient pas majoritairement
dues à une généralisation de l’inquiétude face à l’inflation est prouvé par
les hausses de 2001-06 et 2008-11 qui ont débuté alors que les prévisions
d’inflation étaient à la baisse. Ces hausses ont été déclenchés
par des déclins substantiels sur les marchés des actions et une baisse
générale de la confiance en les banques centrales, les banques commerciales
et la conjoncture économique. Même pendant les années 1970, alors que le prix
de l’or atteignait de nouveaux records en parallèle au développement d’un
climat d’inquiétude face à l’inflation, le ralliement sur l’or a eu bien plus
à voir avec le déclin des taux d’intérêt et de la confiance en la gouvernance
aussi bien fiscale que monétaire.
Après tout, la confiance ne peut que baisser
si l’attitude officielle face aux problématiques d’inflation des prix est de
manipuler les prix et de fustiger l’inflation dans le même temps que les
banques centrales et le gouvernement s’adonnent à des expériences
keynésiennes de stimulation de la demande.
Depuis
2013, nous avons traversé des périodes de plusieurs mois au cours desquelles
la confiance a semblé diminuer. Mais à chaque fois que cette situation s’est
présentée, elle n’a pas pu durer. La raison en est, entre autres, la hausse
effrénée du marché des actions. Dans l’esprit de nombreuses personnes, le
marché des actions et l’économie sont liés, et une hausse du marché des
actions est synonyme de renforcement économique futur. Cette idée est bien
évidemment erronée, mais peu importe ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas,
cette perception a des effets substantiels sur le marché de l’or.
Pour
l’heure, la confiance économique générée en grande partie par la hausse du
marché des actions impose une pression à la baisse sur le prix de l’or.
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