Panique sur les marchés des obligations

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Survive the Crisis
Published : June 23rd, 2015
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La panique commence

 

Changement de paradigme et échec institutionnel

Quand un paradigme se trouve changé, ce qui était autrefois tenu pour vrai ne fait plus partie du dogme, de nouvelles questions viennent remplacer les anciennes, et l’échec institutionnel devient ordinaire lorsque les solutions traditionnelles n’apportent plus les réponses nécessaires.

Nous avons entamé la dernière phase de la partie. Chose que j’ai déjà expliquée en septembre 2008 dans mon article Gold & The Collapse of Paper Money, dans lequel j’ai fait référence à The Great Wave, Price Revolutions and the Rhythm of History (Oxford University Press 1996), par David Hackett Fischer, dans lequel il place la crise économique actuelle dans un contexte plus large et bien plus significatif :

Selon le professeur Fischer, des vagues de hausse de prix ont interrompu de longues périodes de stabilité tout au long de l’Histoire. Ces vagues sont souvent accompagnées de désastres inattendus et de soulèvements populaires, et se terminent toujours par un effondrement économique.

Ces vagues s’étendent sur 80 à 160 ans, et leur apparition marque la fin des époques et des ères. Elles ont marqué la fin de l’ère féodale, la fin de la Renaissance et des Lumières ; et bientôt, la vague qui est apparue en 1896 mettra fin à l’ère de l’ « équilibre victorien » qui a commencé avec le règne de la reine Victoria.

Chaque grande vague a vu l’énergie et la nourriture en tête de la hausse des prix. Les biens et services ont toujours été en retrait. Voilà qui indique que l’influence première en est l’excès de demande en agrégats, générée par l’accélération de la croissance démographique ou la hausse du niveau de vie, voire les deux.

Les prix ont grimpé, et sont devenus de plus en plus instables. Ils ont commencé à flamber pour finalement s’effondrer et faire preuve d’une volatilité accrue. Des chocs sévères ont été ressentis sur les marchés des marchandises. La masse monétaire s’est retrouvée contractée puis élargie à un rythme accéléré.

Les marchés financiers sont devenus instables. Les dépenses gouvernementales ont gonflé plus rapidement que les revenus, et la dette publique a augmenté très rapidement. Les salaires, qui au départ augmentaient en parallèle aux prix, sont désormais en retrait. Les revenus du travail ont diminué alors que les revenus de la terre et du capital ont grimpé. Les riches se sont enrichis. Les inégalités de richesses et de revenus se sont accentuées. La faim, l’itinérance, le crime, la violence, l’alcool, les drogues et les problèmes familiaux ont gagné de l’importance.

Les gens ont perdu toute confiance en les institutions. L’heure est à la recherche de valeur spirituelles. Les plus jeunes, incertains face à l’avenir comme au passé, ont laissé place à l’aliénation et à l’anomie culturelle. La grande vague a fini par se briser pour laisser place à une crise virulente qui a impliqué contraction démographique, effondrement économique, révolution politique, conflit international et violence sociale.

Aujourd’hui, une nouvelle vague fait son approche. Une fois de plus, une crise cataclysmique se développe. Contraction démographique, effondrement économique, révolution politique, conflit international et violence sociale viendront mettre fin au paradigme que nous connaissons aujourd’hui pour laisser place à un nouveau, un meilleur paradigme.

Au sujet de ces crises cataclysmiques et transformatrices, le professeur Fischer écrit ceci : Chaque crise a amélioré la condition des gens ordinaires. Chaque crise a élargi l’idée de la dignité humaine, de la liberté et de la loi. C’est une tendance qui s’est renforcée après chaque vague consécutive.

Le plus vieux livre du monde, I Ching (le Livre des mutations) nous offre une perspective sur la crise actuelle qui soutient le point de vue positif du professeur Fischer :

Dissolution, hexagramme 59 : Être emporté par le courant peut être une bonne chose. Ce qui semble être un désastre peut se trouver être une bénédiction. Le protagoniste est emporté par le courant, une force irrésistible et destructrice. Mais cette force de destruction se prouve être bénéfique, puisqu’elle le porte jusqu’à des sommets qu’il n’aurait jamais pu atteindre à lui seul.

Rediscovering the I Ching, Greg Whincup, Doubleday & Co. 1986

Nous avons demandé un signe,

Et nous l’avons reçu.

Mais nous nous sommes ensuite interrogés

Sur ce qu’il signifiait.

Le grand réajustement

The Big Reset: War on Gold and the Financial Endgame (2014) de Willem Middlekoop, nous raconte l’histoire de l’or de manière claire et instructive. Mais la conclusion favorisée par Middlekoop est que le rêve qui fait saliver les banquiers centraux aujourd’hui est un jeu qu’ils peuvent possiblement gagner.

Le style conclusif de Middlekoop laisse sous-entendre que le succès du grand réajustement des banquiers, c’est-à-dire une nouvelle devise de référence internationale, est virtuellement assuré. Il est un fait accompli qui ne nécessite rien de plus que d’être mis en place pour faire des billets de banques bidon des banquiers une réalité viable.

Une telle mise au point pourrait raviver le paradigme mourant du crédit et de la dette en permettant aux banquiers de continuer de vivre à la manière de parasites, de se nourrir de l’endettement et de la productivité des autres.

L’idée que l’humanité contrôle sa propre destinée n’est qu’une superstition moderne, un sous-produit bâtard d’un âge industriel en déclin. L’idée que nous soyons responsables de notre destin – qu’il soit la conséquence inexorable de notre libre volonté – ne signifie pas que nous en avons le contrôle.

Le pouvoir n’est pas plus une forme de contrôle que le crédit est une forme de monnaie

C’est aussi vrai pour les banquiers que pour le reste de l’humanité. C’est une vérité qui n’est, en revanche, pas comprise des banquiers. S’ils en comprenaient le sens, ils ne se comporteraient pas comme ils le font aujourd’hui.

Dans The Great Wave, Price Revolutions and the Rhythm of History, David Hackett Fischer écrit ceci : Aux Etats-Unis, les problèmes de compréhension économique ont été accentués par l’effet de prospérité économique. Pendant la seconde guerre mondiale, les Japonais ont parlé de « shoribyo », ou de « maladie de la victoire ». Les Grecs l’appelaient « hubris », et pensaient qu’elle se terminait toujours par l’intervention de la déesse Némésis - qui intervient lorsque ceux qui profitent des vagues commencent à croire qu’ils en sont les créateurs, au moment où une vague se brise et recommence à reprendre des forces.

La mère de tous les changements de paradigme : le réajustement universel

En mai 2007, seize mois avant la crise financière de 2008, j’ai écrit ceci dans Subprime America infects Asia and Europe :

Nous sommes au printemps 2007, et le soleil brille sur les Etats-Unis. Des barbecues sont nettoyés dans les jardins dans l’anticipation d’un glorieux été. Une crise financière sévère fait toutefois son approche ; une crise aussi inattendue que la séquence victorieuse des Golden State Warriors pendant la série éliminatoire de la NBA.

Cette crise financière inattendue aura bien plus de conséquences que la résurrection magique des espoirs des Warriors par Don Nelson. Parce que la plupart des gens ne savent pas qu’une crise financière fait son approche, ils n’auront que de faibles chances de survie.

[Note: Six semaines après l’écriture de cet article, le 23 juin 207, le New York Times a rapporté que Bear Stearns a promis de lever 3,2 milliards de dollars pour refinancer l’un de ses hedge funds, qui s’était effondré suite à de mauvais paris sur les subprimes.]

La crise inattendue que j’ai prévue en 2007 n’est pas terminée. Aujourd’hui, pour reprendre la théorie des vagues de Fischer, cette crise est aussi sur le point de s’abattre sur nous et de détruire tout le crédit jamais créé.

La crise sous-jacente ne concerne pourtant pas les marchés des obligations, la dette excessive ou la capacité des banques centrales à raviver la croissance économique. La crise actuelle s’inscrit dans le cadre d’un changement de paradigme – un réajustement universel qui est sur le point de transformer l’humanité et la vie sur la Terre.

En 1981, Buckminster Fuller a écrit :

L’humanité continue d’avancer vers une crise sans précédent. Une crise qui a été apportée par une évolution basée sur l’intégration et l’intercommunication la plus totale d’une humanité de toutes les couleurs et de toutes les cultures, et par l’évolution d’une humanité au niveau de vie durable et supérieur à ce que le monde d’autrefois n’a jamais connu.

Cette crise sans précédent implique des changements météorologiques cataclysmiques ; records de chaleur, records de froid, records de pluie, inondations, sécheresses, éruptions et tremblements de terre. Le réajustement universel, aussi nécessaire qu’il soit, ne sera pas facile et n’assurera la survie de quiconque.

Ses conséquences ne font toutefois pas l’ombre d’un doute. Un monde meilleur approche.

 

 

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