Voici la question du jour :
que se passe-t-il une fois que les banques centrales prennent possession du
marché ?
La réponse à cette question nous
vient d’Asie, où le marché obligataire du Japon est paralysé, les rendements
des obligations à dix ans étant désormais restés inchangés depuis sept jours.
Les rendements des nouvelles
obligations à dix ans émises par le gouvernement japonais ont stagné pour une
septième journée consécutive vendredi dernier, alors que la Banque du Japon
poursuivait ses efforts de maintien des taux d’intérêt de long terme à
proximité de zéro.
Les obligations japonaises à dix
ans ont terminé la journée à 0,055%, un niveau qui se maintient désormais
depuis le 15 juin. Voilà qui marque la plus longue période de stagnation
enregistrée depuis 1994, selon les données publiées par QUICK, une société
affiliée au Nikkei.
La volatilité des obligations
japonaises a atteint son niveau le plus bas depuis janvier 2008. Les opérations
de négoce sur les obligations japonaises à dix as sont désormais devenues si
rares que le courtier Japan Bond Trading a enregistré plusieurs journées
ouvrables sans aucune transaction obligataire.
Au cours de sa réunion de
vendredi dernier, la Banque du Japon a réaffirmé son engagement à son
programme d’assouplissement quantitatif, jusqu’à ce que le Japon atteigne son
objectif d’inflation de 2%. Cet objectif demeure lointain, et l’inflation
reste aujourd’hui proche de zéro.
Le calme s’installe
Le négoce de contrats à terme
sur taux d’intérêt de court terme a également ralenti. La journée de mardi n’a
enregistré aucune transaction sur les contrats à trois mois du Tibor – pour la
toute première fois depuis leur lancement en 1989.
Les contrats à trois mois du Tibor,
ou Tokyo interbank offered rate, n’a pas bougé au cours des neuf mois qui se
sont écoulés depuis la fin septembre 2016. Seules quelques opérations ont été
enregistrées vendredi dernier, et il n’était qu’une question de temps avant
que le négoce retombe jusqu’à zéro.
C’est tellement idiot. Il est si
facile de produire de l’inflation. Je l’ai déjà expliqué à plusieurs
reprises.
Comme par exemple ici : Mish’s Sure Fire Proposal to End Japanese Deflation: Negative
Sales Taxes, 1% Monthly Tax on Gov’t Bonds.
Plutôt que de remettre le tout
entre guillemets, ce qui suit est la proposition que j’ai déjà présentée deux
fois :
La proposition
infaillible de Mish
Je trouve amusant que malgré ses
efforts acharnés, le Japon ne soit pas parvenu à détruire sa devise.
L’Abénomie a jusqu’à présent été
un échec cuisant. Les solutions keynésiennes diverses ont échoué à débarrasser
le Japon du fléau de la déflation.
Certains pensent que la
distribution gratuite de monnaie est la solution évidente au problème. Mais
qu’en serait-il si les gens ne la dépensaient pas ?
J’ai la solution.
Une proposition en
quatre étapes pour mettre fin à la déflation japonaise
- Taxes de vente
négatives
- Taxe d’un
pourcent par mois sur les obligations japonaises
- Loterie
nationale non-imposable
- Versement de
subventions à la naissance de chaque enfant
Taxes de vente négatives
Les gens accumulent des espèces,
plus particulièrement les riches et avares. Il nous faut débloquer ces espèces,
et les mettre au travail !
Pour libérer cet argent, je
propose des taxes de vente négatives. Plus vous dépensez, plus vous obtenez d’argent
sous la forme d’un crédit d’impôt direct déduit de vos impôts sur le revenu.
J’en laisse les détails
spécifiques aux économistes Larry Summers et Paul Krugman.
Quel pourrait être le problème ?
Taxe d’un
pourcent par mois sur les obligations japonaises
Les taux d’intérêt négatifs sont
en vogue. En revanche, tout ce à quoi ils sont jusqu’à présent parvenus a été
de pousser les plus riches à accumuler des obligations.
Les acheteurs d’obligations
parient sur toujours plus de taux négatifs.
Vous y croyez ?!
Voici un article que j’ai publié
hier : Bank of Japan Corners 33% of Bond Market: All Japanese Bonds,
40 Years and Below, Yield 0.3% or Less.
Un monopole de 33% sur le marché
obligataire est inadéquat, comme l’implique le sentiment des acteurs du
marché :
Makoto Yamashita, stratégiste chargé
des taux d’intérêt japonais pour une succursale de Deutsche Bank basée à
Tokyo, a expliqué que « certains investisseurs n’ont pas d’autre choix
que d’acheter ».
Il nous faut mettre fin à ce
sentiment dès maintenant.
Et j’ai la solution. Taxer les
obligations gouvernementales à hauteur d’1% par mois.
Plus personne n’en voudrait. Les
fonds de couverture et de retraite se débarrasseraient de leurs réserves en
masse.
Cela permettrait au gouvernement
d’acheter toutes les obligations en existence dès aujourd’hui. Et quand le
gouvernement se sera accaparé du marché obligataire (sans aucun frais), la
dette et les intérêts de la dette se devront ) eux-mêmes.
Une fois que le marché aura été
complètement monopolisé par le gouvernement, la dette pourra être déclarée
nulle. Voilà qui permettrait d’annuler l’intégralité de la dette japonaise.
Le ratio dette-PIB du pays
passerait immédiatement de 250 à 0%.
Loterie nationale
non-imposable
Le Japon a désespérément besoin
de voir les gens dépenser continuellement.
Et une fois de plus, j’ai une
solution logique. Pour chaque achat fait par carte de crédit, un consommateur
pourrait obtenir un billet de loterie gratuit qui lui permettrait de
participer, chaque semaine, au tirage au sort d’un gagnant de 10 millions de
dollars, non-imposables.
Chaque semaine, un jour de la
semaine et un contribuable pourraient être sélectionnés au hasard.
Si la personne tirée au sort a
effectué un achat par carte de crédit d’une valeur de plus de 10 dollars le
jour de la semaine sélectionné, alors elle devient l’heureuse gagnante de 10
millions de dollars non-imposables.
Ce programme coûterait 520 millions de dollars par an, ce
qui n’est absolument rien à l’heure d’aujourd’hui.
Versement de subventions
à la naissance de chaque enfant
Au Japon, la croissance
démographique pose un très gros problème. Bien que des incitations variées
aient été proposées, aucune n’est jusqu’à présent allée assez loin.
Je propose une réduction de l’impôt
sur le revenu de toute personne qui décide de fonder une famille. Voici un
exemple d’échelle :
- Un nouvel
enfant : réduction de 50% de l’impôt sur le revenu sur une période
de dix ans.
- Deux nouveaux
enfants : réduction de 100% de l’impôt sur le revenu sur une
période de 20 ans.
- Trois nouveaux
enfants : logement subventionné, accès gratuit aux services de
santé et à l’enseignement, et pas d’impôt sur le revenu pour trente ans.
- Ceux qui ont
eu un enfant ces cinq dernières années peuvent profiter des mêmes avantages
que ceux qui ont trois enfants s’ils décident d’en avoir au moins un
autre dans les cinq ans à venir.
Garantie
Je vous garantis que mon
programme déboucherait immédiatement sur une déflation.
Certains d’entre vous pourraient
se demander comment financer tout ça.
C’est une bonne question, mais
revenons-en au point suivant : « taxe d’un pourcent, par an, sur les
obligations gouvernementales ».
Personne n’aura plus d’obligation
japonaise, et donc personne ne sera détruit financièrement pour en avoir
possédé.
Tout ce que le Japon aura à
faire, c’est imprimer de la monnaie pour financer ses insuffisances. Après
tout, les intérêts ne se devraient véritablement qu’à eux-mêmes.
Curieusement, une fois le marché
obligataire complétement accaparé, le Japon pourrait rétablir ses taux d’intérêt
négatifs, et se verser de l’argent à lui-même sur ses obligations, avant de s’en
débarrasser en fin de chaque année au cours de la procédure annuelle de
révision de la dette.
Ce programme s’autofinance,
littéralement.
Le rêve érotique ultime
des Keynésiens
Mon programme constitue le rêve
érotique ultime des Keynésiens.
Les taxes de vente négatives et
la loterie nationale s’assureraient à ce que les gens dépensent pour se
procurer ce qu’ils veulent.
La taxe sur les obligations,
couplée aux taux d’intérêt négatifs, s’assurerait à ce que les coffres soient
toujours pleins.
Et la politique nataliste ferait
des merveilles pour le vieillissement de la population japonaise.
Mon prix
Le prix que je demande pour ce
programme de génie est 0. Il est gratuit pour tous ceux qui en veulent.
C’est un prix qui semble
pourtant inadéquat pour un programme d’une telle intelligence, dont le succès
est absolument garanti – notamment après des dizaines d’années passées par le
Japon à tenter de stimuler l’inflation.
Et ne rien payer ne semble pas
très correct pour un pays si désespéré de se sortir de la déflation.
C’est pourquoi, si on me les
offrait, j’accepterais volontiers 1 million de dollars pour chaque dixième de
pourcent de hausse de l’inflation japonaise.
Et je préfèrerais qu’on me les
verse en or plutôt qu’en yens.