Paralysie du marché obligataire

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Published : June 30th, 2017
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Voici la question du jour : que se passe-t-il une fois que les banques centrales prennent possession du marché ?

La réponse à cette question nous vient d’Asie, où le marché obligataire du Japon est paralysé, les rendements des obligations à dix ans étant désormais restés inchangés depuis sept jours.

Les rendements des nouvelles obligations à dix ans émises par le gouvernement japonais ont stagné pour une septième journée consécutive vendredi dernier, alors que la Banque du Japon poursuivait ses efforts de maintien des taux d’intérêt de long terme à proximité de zéro.

Les obligations japonaises à dix ans ont terminé la journée à 0,055%, un niveau qui se maintient désormais depuis le 15 juin. Voilà qui marque la plus longue période de stagnation enregistrée depuis 1994, selon les données publiées par QUICK, une société affiliée au Nikkei.

La volatilité des obligations japonaises a atteint son niveau le plus bas depuis janvier 2008. Les opérations de négoce sur les obligations japonaises à dix as sont désormais devenues si rares que le courtier Japan Bond Trading a enregistré plusieurs journées ouvrables sans aucune transaction obligataire.

Au cours de sa réunion de vendredi dernier, la Banque du Japon a réaffirmé son engagement à son programme d’assouplissement quantitatif, jusqu’à ce que le Japon atteigne son objectif d’inflation de 2%. Cet objectif demeure lointain, et l’inflation reste aujourd’hui proche de zéro.

Le calme s’installe

Le négoce de contrats à terme sur taux d’intérêt de court terme a également ralenti. La journée de mardi n’a enregistré aucune transaction sur les contrats à trois mois du Tibor – pour la toute première fois depuis leur lancement en 1989.

Les contrats à trois mois du Tibor, ou Tokyo interbank offered rate, n’a pas bougé au cours des neuf mois qui se sont écoulés depuis la fin septembre 2016. Seules quelques opérations ont été enregistrées vendredi dernier, et il n’était qu’une question de temps avant que le négoce retombe jusqu’à zéro.

C’est tellement idiot. Il est si facile de produire de l’inflation. Je l’ai déjà expliqué à plusieurs reprises.

Comme par exemple ici : Mish’s Sure Fire Proposal to End Japanese Deflation: Negative Sales Taxes, 1% Monthly Tax on Gov’t Bonds.

Plutôt que de remettre le tout entre guillemets, ce qui suit est la proposition que j’ai déjà présentée deux fois :

La proposition infaillible de Mish

Je trouve amusant que malgré ses efforts acharnés, le Japon ne soit pas parvenu à détruire sa devise.

L’Abénomie a jusqu’à présent été un échec cuisant. Les solutions keynésiennes diverses ont échoué à débarrasser le Japon du fléau de la déflation.

Certains pensent que la distribution gratuite de monnaie est la solution évidente au problème. Mais qu’en serait-il si les gens ne la dépensaient pas ?

J’ai la solution.

Une proposition en quatre étapes pour mettre fin à la déflation japonaise

  1. Taxes de vente négatives
  2. Taxe d’un pourcent par mois sur les obligations japonaises
  3. Loterie nationale non-imposable
  4. Versement de subventions à la naissance de chaque enfant

Taxes de vente négatives

Les gens accumulent des espèces, plus particulièrement les riches et avares. Il nous faut débloquer ces espèces, et les mettre au travail !

Pour libérer cet argent, je propose des taxes de vente négatives. Plus vous dépensez, plus vous obtenez d’argent sous la forme d’un crédit d’impôt direct déduit de vos impôts sur le revenu.

J’en laisse les détails spécifiques aux économistes Larry Summers et Paul Krugman.

Quel pourrait être le problème ?

Taxe d’un pourcent par mois sur les obligations japonaises

Les taux d’intérêt négatifs sont en vogue. En revanche, tout ce à quoi ils sont jusqu’à présent parvenus a été de pousser les plus riches à accumuler des obligations.

Les acheteurs d’obligations parient sur toujours plus de taux négatifs.

Vous y croyez ?!

Voici un article que j’ai publié hier : Bank of Japan Corners 33% of Bond Market: All Japanese Bonds, 40 Years and Below, Yield 0.3% or Less.

Un monopole de 33% sur le marché obligataire est inadéquat, comme l’implique le sentiment des acteurs du marché :

Makoto Yamashita, stratégiste chargé des taux d’intérêt japonais pour une succursale de Deutsche Bank basée à Tokyo, a expliqué que « certains investisseurs n’ont pas d’autre choix que d’acheter ».

Il nous faut mettre fin à ce sentiment dès maintenant.

Et j’ai la solution. Taxer les obligations gouvernementales à hauteur d’1% par mois.

Plus personne n’en voudrait. Les fonds de couverture et de retraite se débarrasseraient de leurs réserves en masse.

Cela permettrait au gouvernement d’acheter toutes les obligations en existence dès aujourd’hui. Et quand le gouvernement se sera accaparé du marché obligataire (sans aucun frais), la dette et les intérêts de la dette se devront ) eux-mêmes.

Une fois que le marché aura été complètement monopolisé par le gouvernement, la dette pourra être déclarée nulle. Voilà qui permettrait d’annuler l’intégralité de la dette japonaise.

Le ratio dette-PIB du pays passerait immédiatement de 250 à 0%.

Loterie nationale non-imposable

Le Japon a désespérément besoin de voir les gens dépenser continuellement.

Et une fois de plus, j’ai une solution logique. Pour chaque achat fait par carte de crédit, un consommateur pourrait obtenir un billet de loterie gratuit qui lui permettrait de participer, chaque semaine, au tirage au sort d’un gagnant de 10 millions de dollars, non-imposables.

Chaque semaine, un jour de la semaine et un contribuable pourraient être sélectionnés au hasard.

Si la personne tirée au sort a effectué un achat par carte de crédit d’une valeur de plus de 10 dollars le jour de la semaine sélectionné, alors elle devient l’heureuse gagnante de 10 millions de dollars non-imposables.

Ce programme coûterait 520 millions de dollars par an, ce qui n’est absolument rien à l’heure d’aujourd’hui.

Versement de subventions à la naissance de chaque enfant

Au Japon, la croissance démographique pose un très gros problème. Bien que des incitations variées aient été proposées, aucune n’est jusqu’à présent allée assez loin.

Je propose une réduction de l’impôt sur le revenu de toute personne qui décide de fonder une famille. Voici un exemple d’échelle :

  • Un nouvel enfant : réduction de 50% de l’impôt sur le revenu sur une période de dix ans.
  • Deux nouveaux enfants : réduction de 100% de l’impôt sur le revenu sur une période de 20 ans.
  • Trois nouveaux enfants : logement subventionné, accès gratuit aux services de santé et à l’enseignement, et pas d’impôt sur le revenu pour trente ans.
  • Ceux qui ont eu un enfant ces cinq dernières années peuvent profiter des mêmes avantages que ceux qui ont trois enfants s’ils décident d’en avoir au moins un autre dans les cinq ans à venir.

Garantie

Je vous garantis que mon programme déboucherait immédiatement sur une déflation.

Certains d’entre vous pourraient se demander comment financer tout ça.

C’est une bonne question, mais revenons-en au point suivant : « taxe d’un pourcent, par an, sur les obligations gouvernementales ».

Personne n’aura plus d’obligation japonaise, et donc personne ne sera détruit financièrement pour en avoir possédé.

Tout ce que le Japon aura à faire, c’est imprimer de la monnaie pour financer ses insuffisances. Après tout, les intérêts ne se devraient véritablement qu’à eux-mêmes.

Curieusement, une fois le marché obligataire complétement accaparé, le Japon pourrait rétablir ses taux d’intérêt négatifs, et se verser de l’argent à lui-même sur ses obligations, avant de s’en débarrasser en fin de chaque année au cours de la procédure annuelle de révision de la dette.

Ce programme s’autofinance, littéralement.

Le rêve érotique ultime des Keynésiens

Mon programme constitue le rêve érotique ultime des Keynésiens.

Les taxes de vente négatives et la loterie nationale s’assureraient à ce que les gens dépensent pour se procurer ce qu’ils veulent.

La taxe sur les obligations, couplée aux taux d’intérêt négatifs, s’assurerait à ce que les coffres soient toujours pleins.

Et la politique nataliste ferait des merveilles pour le vieillissement de la population japonaise.

Mon prix

Le prix que je demande pour ce programme de génie est 0. Il est gratuit pour tous ceux qui en veulent.

C’est un prix qui semble pourtant inadéquat pour un programme d’une telle intelligence, dont le succès est absolument garanti – notamment après des dizaines d’années passées par le Japon à tenter de stimuler l’inflation.

Et ne rien payer ne semble pas très correct pour un pays si désespéré de se sortir de la déflation.

C’est pourquoi, si on me les offrait, j’accepterais volontiers 1 million de dollars pour chaque dixième de pourcent de hausse de l’inflation japonaise.

Et je préfèrerais qu’on me les verse en or plutôt qu’en yens.

 

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Mish 13 abonnés
Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur l’or, l’argent, les monnaies, les taux d’intérêts et les politiques monétaires affectant les marchés mondiaux.
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