Alors
que les Jeux Olympiques ont commencé et que les vacanciers profitent
du soleil, la crise des dettes publiques de la zone euro ne cesse de
s’aggraver.
Quand les Allemands
tournent le dos à l’euro
Nombre
de nouvelles sont préoccupantes. L’agence de notation
Moody’s a émis des réserves sur la santé des finances de
l’État allemand ;
les investisseurs sont apparus de moins en moins confiants vis-à-vis
de la situation de l’État italien ; et
le taux d’intérêt de la dette d’État à 10 ans espagnole a
dépassé un niveau jamais atteint depuis que le pays a rejoint
la zone euro.
Alors
que les hommes d’Etat européens (dont la chancelière
allemande Angela Merkel) émettaient une
énième déclaration où
ils promettaient de faire tout ce qui est possible pour protéger la
zone euro, un sondage publié dimanche 29 juillet a
révélé que 51% des Allemands estiment que
l’Allemagne irait mieux si elle n’était pas membre de la
zone euro ; 71% veulent que la Grèce quitte la zone euro si
l’État grec
n’applique pas les mesures d’austérité
recommandées.
La
crise va peut-être permettre aux Européens de se rendre compte
de la malhonnêteté de leurs
gouvernements.
La fin de la vie à crédit pour les États européens
Depuis
les années 1970, chaque gouvernement a dépensé, emprunté et
dévalué sa monnaie afin d’alléger artificiellement
le fardeau de sa dette d’État.
Mais
ces mesures temporaires, donnant une bouffée d’oxygène
aux finances publiques, n’étaient pas mise en place pour gagner
le temps nécessaire pour reformer l’État. Au contraire, on
voyait le gouvernement aussitôt dépenser, emprunter et enfin
dévaluer à nouveau.
Les
gouvernements successifs européens ont tous essayé d’acheter les
votes de leurs citoyens en promettant des privilèges à
certaines catégories de l’électorat, des retraites généreuses
mais financées par la dette d’État
et des emplois publics à foison. Les grandes banques détenues, contrôlées
ou liées légalement aux États,
ont goulument facilité ces politiques de vie
à crédit.
Mais
cette époque est terminée. Du moins peut-on
l’espérer.
Une crise politique,
pas une crise de la monnaie unique
Bien
que personne sauf une minorité de libéraux n’y avait pensé
a l’époque, rejoindre la zone euro est
un peu comme adopter l’étalon-or, mais en beaucoup moins
efficace. Il devient soudain impossible pour un gouvernement isolé de dévaluer sa
monnaie.
Il
est faux de dire que la crise actuelle est une crise de l’euro. Ce
n’est pas une crise de la monnaie européenne. Il s’agit en
fait d’une crise politique déclenchée par une addiction
des États européens
à la dette publique. C’est cette dépendance à la
dette de l’État nécessaire
pour financer les promesses électorales des gouvernements successifs qui
nous a conduits au pied du mur.
Les
États dépensent plus que ce que leur population crée de
richesse. S’ils étaient des entreprises, ils seraient en
faillite pure et simple.
Mais,
comme les Grecs, il n’est pas évident que les Français aient
vraiment compris la situation de leur pays. Un tiers des électeurs
français viennent en effet de porter au pouvoir un Président de
la République qui promettait de créer des dizaines de milliers
d’emplois publics sans expliquer clairement qui allait les payer.
Les
citoyens français, comme leurs camarades grecs, italiens et espagnols
semblent ne pas avoir pleinement réalisé que le champ du
possible s’est maintenant drastiquement réduit.
Le
mois d’août étant celui
des crises financières, ils sont peut-être à la veille
d’en prendre conscience.
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