L’offre sur le point de
changer ?
Pour ce qui concerne l’offre,
notons que les réserves d’or extraites en 2013 s’élevaient aux alentours de 2.800
tonnes [les chiffres exacts n’ont pas encore été publiés] et que les réserves
d’or de recyclage étaient de 1.400 tonnes avant ventes américaines [1.200
tonnes en 2013]. Cela nous donne donc un total de 5.400 tonnes.
Ventes de débris d’or
Avec un prix de l'or de 1.200
dollars, les revendeurs ne tirent pas un profit extraordinaire de la vente de
débris d’or. Il se pourrait donc que l’offre de débris d’or diminue
considérablement en 2014 et demeurent faible jusqu’à ce que le prix de l’or
grimpe à nouveau.
Or nouvellement extrait
Pour soutenir l'offre, les
sociétés minières doivent continuellement lancer de nouvelles opérations
d’exploration. Il faut plus de cinq ans pour qu’un projet passe de la phase
exploration à la phase production. Quel est le tableau de la production
future ?
Les découvertes sont passées
de 4.977 tonnes [160 millions d’onces] en 1995 à un peu moins de 155 tonnes
[5 millions d’onces] en 2011.
Nous ne cessons plus
d’entendre parler de projets suspendus et de juniors minières qui font faillite.
Les coûts sont si proches des revenus potentiels que beaucoup de projets ne
sont pas poursuivis.
J’ai entendu parler cette
semaine de la mine Harmony Gold, en Afrique du Sud, qui a mis en place des
réductions de dépenses et de coûts d’opération pour les porter à 1.150
dollars par once. Comme le directeur de Goldfields l’a dit l’an dernier,
extraire de l’or qui se vent moins de 1.500 dollars l’once n’est pas viable.
Réduire les coûts de cette
manière est achevé en n’exploitant que les projets les plus riches en minerai
et laissant tomber les autres, ce qui diminue la durée de vie et la capacité
de production des mines et donc les niveaux de production globaux. Après
tout, les mêmes principes doivent être appliqués à tout le secteur.
Voilà qui limite la production
future de manière significative. Nous n’avons pas de données précises quant à
la baisse de l’offre que cela implique, mais nous l’estimons à 10 à 50% au
fil du temps.
Avec tant de nouveaux projets
dans des pays instables où les problèmes d’infrastructure sont inhérents, les
risques sont encore plus élevés qu’ils ne l’étaient il y a un siècle. Ces
prochaines années, le nombre de mines qui arriveront à maturité sera limité.
Ventes des ETF américaines
Si les Etats-Unis complétaient
les ventes des ETF sur l’or, le marché se trouverait privé d’une source
vitale d’environ 1.200 tonnes de métal.
Les 5.400 tonnes d’or
disponibles en 2013 diminueront en 2014, et nous estimons que l’offre de
Londres diminuera de plus de 2.000 tonnes. Le prix de l’or devra refléter
cette réalité.
Avec une telle baisse de
disponibilité, où la Chine obtiendra-t-elle son or ? Non. Elle devra
décider de payer plus ou de quitter le marché.
Je ne pense pas qu’elle
quittera officiellement le marché, mais qu’elle continuera à accumuler autant
d’or que possible.
La demande chinoise diminuera
parce que les revenus, bien qu’ils augmentent rapidement, ne permettront plus
d’acheter autant de métal qu’auparavant. Le revenu moyen de la classe moyenne
permettra peut-être d’acheter 25% d’or de moins si le prix de l’or venait à
grimper. Il y a toutefois des chances que la classe moyenne chinoise gonfle
du même pourcentage en 2014.
Pour être clair sur un point,
les marchés chinois et indien veulent sentir le poids du métal dans leurs
mains. Les produits dérivés et les actions ne les intéressent pas.
La Chine peut-elle
maintenir le prix de l’or à un niveau très bas ?
Non. Elle ne peut qu’acheter
ce qu’il y a de disponible et chercher à acheter hors du marché de Londres.
Mais avec une telle transformation de l’offre et de la demande à compter de
2014, elle sera forcée d’accepter une hausse du prix de l’or. Je pense
qu’elle a commencé à acheter parce qu’elle sait très bien ce qu’il se passera
dans le futur.
Elle sait parfaitement bien
que les devises papiers perdront de la valeur à mesure que la confiance du
public envers elles se tarira, et qu’un jour, l’or sera de nouveau utilisé
pour évaluer les devises.
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