Les commentaires négatifs que j’ai
reçus suite à la publication de mon graphique Back up the truck ont
vite pris des airs de comédie, à une heure où tous les gourous du marché de l’or
appelaient à une « prudence extrême ». Qu’étais-je alors en train
de faire ? J’achetais, au cours des deux dernières semaines d’août,
toutes les actions sur l’or et sur l’argent et toutes les options que je
pouvais me permettre.
Voici le graphique en question.
L’or était de 1.315 dollars quand je l’ai élaboré, et s’affiche désormais à
1.354 dollars. La blogosphère a crié au baiser de Judas, à un optimisme
insensé et à une grossière erreur. Mais quelque chose d’étrange s’est passé sur
le chemin du pilori : la situation s’est complètement retournée, et les
sociétés minières comme les métaux ont maintenant complètement surmonté leurs
conditions survendues et ont regagné leurs moyennes mobiles sur cinquante
jours (dont les grands gourous des marchés aiment tant parler). Un étrange
calme règne maintenant sur la blogosphère, et ma boîte mail est étrangement
vide de tout commentaire désobligeant… Allez comprendre.
Back Up the Truck
Les éditeurs de bulletins d’informations
ont tous critiqué mes prédictions et mon rejet sans équivoque de l’art de l’ « analyse
technique » pour ce qui concerne les marchés de l’or et l’argent. « Suivons
les graphiques ! » s’est écrié l’un des plus populaires d’entre
eux, avant de demander à ses lecteurs de ne « pas le blâmer » si le
rapport américain sur l’emploi se trouvait être « hostile à l’or et l’argent ».
Et il leur a été hostile. Les
algorithmes ont dû injecter quelques douzaines de points au S&P500 afin
de compenser pour les ventes massives sur les contrats à terme. L’or et l’argent
ont été sérieusement survendus face à un Indice de force relative (RSI) de l’or
de 26 points. Au vu RSI de 31 points pour le GDJX (voyez le graphique tout en
haut de cet article), j’ai décidé de « faire tapis » vendredi
matin, juste après la publication du rapport sur l’ (absence d’) emploi, et
ce non pas en raison d’un « signal d’achat », mais de cette
citation sortie des abysses de l’ancien Bureau du Commerce de Chicago : « Quand
ils se réjouissent, vendez, et quand ils pleurent, achetez ! » Il
se trouve qu’ « ILS » pleuraient à grandes eaux vendredi dernier. Fin
de l’histoire.
Vous me connaissez assez bien
pour savoir qu’après quarante années passées à tenter de déchiffrer les
marchés et la psychologie qui les dirige, je ne recule que rarement face à un
signal important, et lorsqu’une opportunité se présente, j’ai tendance à
sauter dessus. Je ne fais pas les cent pas indéfiniment de peur de perdre des
abonnés (je n’en ai pas), et je n’essaie pas de couvrir mes commentaires avec
des « si ceci ou cela, alors cela ou ceci ». Je me contente d’envoyer
des emails accompagnés de graphiques comme celui que vous pouvez voir
ci-dessus.
Si mon étude du paysage
financier global s’avère correcte, alors la tendance intermédiaire pour l’or
et l’argent s’est désormais installée, et devrait bientôt pousser l’or vers
ses records de la fin 2011 et la fin 2013. En revanche, au premier trimestre
de cette année, après la publication de Patiently Climbing Aboard the New
Golden Bull, alors que l’or était légèrement au-dessus de 1.000 dollars
et que le HUI était de 115, son niveau de résistance se trouvait autour de
1.450 dollars. Il est aujourd’hui autour de 1.400 dollars, ce qui explique
pourquoi certains crétins se sont retirés du marché et ont capitalisés sur
les hausses de prix de juillet et août.
Pour ce qui concerne l’argent, d’ici
la fin de l’année, le ratio or : argent devrait passer à moins de 60. Si
nous obtenions un prix de l’or de 1.400 dollars, alors l’argent devrait se
situer autour de 23,33 dollars. En revanche, une fois qu’une tendance
intermédiaire se sera installée et que l’or aura brisé la barre des 1.400
dollars, il devrait continuer de grimper jusqu’à 1.525 dollars, son niveau d’avril
2014. Le ratio or : argent devrait alors plonger pour voir l’argent
surpasser l’or et faire flamber les juniors minières sur l’argent.
Maintenant que les vacances ont
pris fin et que les enfants sont de retour à l’école, je m’attends à voir les
métaux précieux dominer le paysage financier et à voir la volatilité
escalader. Ma stratégie « à la vente sur l’or et à découvert sur les
actions » est la seule que j’aie adoptée à la fin 2015, et elle a très
bien fonctionné jusqu’à cet été, alors que la panique qui a suivi le référendum
sur le Brexit se trouvait contenue par les banques centrales globales. Les
marchés boursiers n’ont pas grimpé parce qu’ils ont réagi à un « signal
d’achat » technique, et n’ont pas regagné du terrain malgré le « mur
d’incertitudes » pour voir le S&P500 atteindre de nouveaux records
en raison de « tendances techniques ». Ils ont atteint de nouveaux
records parce que le Trésor (Groupe de travail pour les marchés des capitaux)
a envoyé l’ordre à 33 Liberty Street (la Fed de New York) de soutenir les
actions, alors même que la Banque du Japon, la Banque d’Angleterre et la
Banque centrale européenne recevaient les mêmes directives.
Pour ces raisons, je me
montrerai doublement prudent lorsque j’essaierai de détecter un nouveau plafonnement
à 1.380 dollars, mais je suis d’avis que les Béhémoths bancaires seront trop
inquiets de la détérioration de l’environnement macroéconomique pour se
soucier du marché de l’or. Nous devrions donc acheter de l’or, de l’argent et
des actions minières en période de baisse de prix, et le meilleur moyen de déterminer
quand acheter semble être le RSI. Oubliez les analyses et les graphiques,
conservez vos positions, achetez tant que le RSI est inférieur à 35, et
réduisez vos positions s’il passe au-dessus de 70. Ainsi, vous pourrez
économiser de l’argent.