Un sujet majeur de discussion lors de la FreedomFest cette année a été le
mouvement pour le droit de choisir son école qui a fait une
percée remarquable ces dernières années aux États-Unis.
Dans un
récent éditorial, le Wall
Street Journal a fait de 2011 « l'année du choix de
l'école ». Les parents et les législateurs qui les
représentent, en particulier dans les écoles des quartiers
défavorisés, sont las d'attendre les effets promis d’une
énième « réforme de l'éducation »
dans les écoles publiques de leurs enfants. Ces parents
réclament un environnement éducatif favorable à un
véritable apprentissage et se tournent alors vers des écoles
indépendantes.
Selon le Wall Street Journal,
13 États auraient déjà adopté, sous une
forme ou sous une autre, une législation favorable au choix de
l’école et 28
États sont en instance d’adopter les mêmes lois :
bourses et allègements fiscaux pour les écoles privées,
crédits d’impôts pour les frais de scolarité, bons
scolaires etc.
School Choice
Week
est venue à la FreedomFest délivrer
son message. Il s’agit d’une organisation nationale qui veut
promouvoir une éducation de qualité pour tous. School Choice Week avait réuni une table ronde composée
de Lisa Graham Keegan, fondatrice et
présidente de Education Breakthrough
Network, Juan Williams, analyste politique sur Fox News, Michelle Bernard, analyste
politique sur MSNBC et le consultant politique Dick Morris .
L'éducation
doit faire parti de toutes les discussions
politiques et sociales, a déclaré Williams. « Elle
est au centre de l'agenda libertarien ».
La thèse des conférenciers était que l'avenir
économique et politique du pays est inextricablement lié au
système d'éducation.
Mais aux États-Unis,
comme en France, le système est actuellement dominé par les
syndicats d'enseignants. Dick Morris a donc posé une question
fondamentale Les écoles sont-elles un projet de services publics pour
les enseignants ou existent-elles pour
éduquer les enfants ? Cette question est l’un des défis
majeurs que doit relever l'enseignement
public.
Les États-Unis
sont emblématiques de la crise de l'éducation qui frappe la
plupart des pays développés. Malgré des dépenses
record et des initiatives de grande ampleur menées récemment
pour sauver le système scolaire (par exemple, le No Child Left Behind
Act de Georges Bush, lancé en 2002), le
niveau des élèves américains est inférieur
à celui de tous les pays européens et continue
de s'affaiblir.
Pour les libertariens réunis à la FreedomFest, la liberté de choix en matière
de scolarité signifie non seulement le droit de choisir la meilleure
école pour chaque enfant, mais encore le droit de ne choisir aucune
école. Le choix de l’enseignement à domicile (home schooling) semble à beaucoup le meilleur choix.
Aujourd’hui,
entre 1,6 million et 2 millions de parents optent pour le home schooling, arrangement par lequel les parents font office
d’enseignants et le domicile sert d’école. Le nombre de
ceux qui adoptent ce mode d’éducation ne cesse de croître
chaque année.
Les parents choisissent l’enseignement
à domicile pour plusieurs raisons. Certains recherchent
l’occasion de transmettre des valeurs philosophiques ou religieuses
à leurs enfants. D’autres considèrent le home schooling comme un moyen de resserrer les liens
familiaux, de favoriser la performance scolaire, de s’assurer
d’un enseignement adapté aux besoins de l’enfant ou bien
de mettre en pratique des approches éducatives non traditionnelles.
Malgré leur
hétérogénéité, les parents qui favorisent cette
façon d’instruire leurs enfants s’accordent
généralement sur un de ses avantages :
la possibilité d’adapter le curriculum et l’enseignement
aux besoins de chaque élève. Les chercheurs affirment d’ailleurs
régulièrement que les élèves de familles mettant
en pratique le home schooling obtiennent, dans
l’ensemble, des résultats supérieurs et sinon au moins
égaux à ceux d’élèves d’écoles
traditionnelles en matière de tests standardisés. Ajoutons que
ce type d'enseignement reviendrait à environ 700 dollars par an, soit
un dixième du coût de l'élève à
l'école publique.
Cette expérience
américaine pourrait être une réelle source
d’inspiration dans un pays comme la France qui souffre des mêmes
maux avec des résultats médiocres des élèves
français aux tests internationaux, alors que notre système
englouti des milliards.
Chroniques de la Freedom
Fest à Las Vegas
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