Placements : nouveau scandale ! Comment ne pas vous faire avoir ?

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Published : February 13th, 2017
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Category : Crisis Watch

Il peut sembler facile de gérer son argent ! Soit on écoute son banquier et son conseiller bancaire ou encore même son assureur, et on est à peu près sûr de se retrouver avec toute la panoplie de produits maison, plus ou moins bons (en général plutôt moins que plus) et plus ou moins utiles et adaptés (en général plutôt moins que plus), soit on en fait qu’à sa tête et généralement votre meilleur ennemi c’est vous-même !

L’appât du gain !

Si depuis les 10 commandements et la nuit des temps, le lucre est un péché, c’est qu’il nous fait faire de bien grosses bêtises.

L’appât du gain est donc votre meilleur ennemi. Derrière chaque histoire de ruine, derrière chaque escroquerie, derrière chaque « je suis plus malin que le voisin » se cache encore et toujours l’appât du gain !

Je ne veux pas me contenter de taux négatifs et perdre de l’argent tous les mois ! Sans blague !! Moi non plus, mais dans un monde sans rendement… il faut aller prendre plus de risques pour espérer un peu mieux que de voisiner avec 0.

Alors l’épargnant opte pour des « stratégies » (si l’on peut dire) de plus en plus agressives avec l’espoir secret de battre à lui tout seul les marchés, les traders, les banquiers, et… les robots de trading à hautes fréquences…

Généralement, le « plus malin que tout le monde » finit au cimetière des épargnants et les marchés, les traders, les banquiers, et… les robots de trading à hautes fréquences le remercient chaleureusement d’avoir servi de contrepartie à toute la profession !

Vous êtes, nous sommes la contrepartie !

Comprenez bien que rien ne se crée et que tout se transforme comme on dit ! Vos pertes sont les profits des autres. Tout cela est un jeu à somme nulle.

Si vous perdez, je gagne, et inversement bien sûr : si vous gagnez, je perds. Vous comprendrez bien que perdre n’est pas dans l’ADN ne « notre ennemi sans visage la finance » comme disait l’autre nodocéphale à l’époque où l’on pouvait croire que certains de ses neurones étaient susceptibles d’une activité cérébrale.

Donc avant chaque placement, vous devez comprendre d’où vient le rendement. Quelle est l’opération économique qu’il y a derrière, pourquoi vous gagnez X-Y et X tout court. Qui prend quoi, quels sont les frais, et aussi… les conflits d’intérêts et les pratiques douteuses.

Bref, allez-vous gagner ou pas ?

FXCM, le leader des CFD fermé et interdit d’exercer aux… États-Unis !!

Voilà ce que j’écrivais dans mon dossier spécial Placements accessible aux lecteurs de la lettre STRATÉGIE, dans l’introduction à ce sujet, pour mettre en garde les épargnants et mes lecteurs sur les dangers de cette mode du CFD :

« En général, l’épargne et la stratégie patrimoniale sont un savant dosage entre épargne de précaution et épargne de projet. Épargne de court terme et épargne de long terme.

Une approche patrimoniale raisonnable n’est à mon sens pas compatible avec une approche spéculative, quel que soit le miroir aux alouettes que l’on vous propose avec des produits comme les CFD ou encore les multiples «apprenez à trader en 5 minutes et à faire fortune dès le 1» utiles, pertinents, ils peuvent être aussi, pour certains d’entre vous, une source de loisirs et de divertissement financier… mais ils ne sont pas des outils patrimoniaux !

Amusez-vous avec ces produits si vous le souhaitez, mais au même titre que vous iriez un samedi soir jouer au casino. Choisissez la somme que vous dépenserez, fixez-vous des limites et partez du principe que ces sommes seront perdues (elles le sont dans 90 % des cas par les épargnants). »

Et une fois n’est pas coutume, on ne rase pas gratis.

Derrière chaque idée basée sur l’appât du gain, l’escroquerie, les aigrefins, le marketing, et les imbéciles qui y vont tête baissée ne sont jamais bien loin !

À tel point que le leader, FXCM, l’une des plus grosses structures de négociation de CFD et autres produits plus ou moins binaires, vient tout simplement d’être fermé sur décision administrative des autorités américaines…

Notez tout de même que l’ennemi de la finance de François 1er de Hollande continue tout de même de courir en France… J’vous dis ça, j’vous dis rien. Continuez à vous faire plumer si bon vous semble, vos plumes vous appartenant.

Le jugement sans appel de la CFTC !

« La Commodity Futures Trading Commission (CFTC), autorité de surveillance des marchés américains de matières premières et dérivés, a annoncé cette nuit une série de sanctions contre FXCM, dont le siège est à New York, ainsi qu’à l’encontre de sa maison mère, FXCM Holdings, et de deux de ses associés fondateurs : FXCM ne peut désormais plus intervenir sur le marché américain. »

« La CFTC considère que, dès septembre 2009 et au moins jusqu’en 2014, FXCM a trompé ses clients particuliers en affirmant éliminer tout conflit d’intérêts grâce à sa plateforme.

Alors que le courtier prétendait que son résultat financier était indépendant des profits et des pertes réalisés par ses clients, le risque étant assumé par des banques et des teneurs de marchés indépendants (dont le rôle est d’assurer la liquidité sur ladite plateforme), la CFTC a constaté au contraire que FXCM était directement intéressé par le plus important de ces teneurs de marché. Ce dernier, qui avait été créé par l’un des cadres de FXCM, reversait ainsi au courtier la majorité (70 %) des revenus générés par la tenue de marché. Or, pour assurer la liquidité, le teneur de marché prend nécessairement des positions opposées aux clients, d’où le conflit d’intérêts souligné par l’autorité américaine.

Les mis en cause acceptent ainsi de s’acquitter, de manière conjointe et solidaire, d’une amende civile de 7 millions de dollars dans le délai de 10 jours. Par ailleurs FXCM s’est engagé à ne pas accepter de nouvelles ouvertures de compte, à révoquer son agrément à exercer sur le territoire américain dans les trente jours et à ne plus jamais soumettre une nouvelle demande d’agrément, que ce soit directement ou indirectement. »

Que vont devenir les clients ?

Rassurez-vous, ceux qui veulent continuer à servir de contrepartie, et que leurs pertes enrichissent les autres, pourront poursuivre leurs chimères et penser qu’ils gagneront de l’argent sans rien faire !!

 » FXCM a déjà annoncé que Gains Capital Holdings allait racheter sa clientèle américaine. »

Il ne manque jamais de volontaires pour racheter des clientèles et des portefeuilles. Même les créances douteuses trouvent preneur. Tout dépend du prix !

Comment faire pour ne pas se faire avoir ?

Simple.

Votre meilleur ennemi, c’est vous-même !

Votre meilleur ennemi, c’est l’appât du gain.

Je n’ai aucune indulgence pour celles et ceux qui se font avoir, par Madoff ou par les autres !

Ils ne sont en aucun cas des victimes. C’est bien trop facile.

Ils ont pêché par appât du gain et en sont plus ou moins ruinés. Ce n’est pas satisfaisant certes, et il faut tenter de protéger les gens, mais ce sont rarement des abrutis qui se font avoir ! C’est ce qu’ils plaident, mais ce n’est pas la vérité ni la réalité.

La vérité c’est qu’ils voulaient gagner encore plus d’argent.

Quand les taux du livret A étaient à 5 %, Madoff était à 12 ! Les gens entraient dans mon bureau de banquier et me traitaient avec condescendance, car j’étais « nul » (bon, cela dit, ce n’était pas entièrement faux) et que Madoff, lui, faisait au moins du « 12, et souvent du 20 » !

Ils ont porté plainte, ils se sont roulés par terre. Ils ont fait des collectifs, pris des avocats, eh bien au bout du compte, ils l’ont tous dans le baba… (C’est pour faire une rime « pauvre « avec avocat.)

Pour ne pas vous faire avoir, méfiez-vous donc de vous-même et de votre envie de gagner plus, de faire une « bonne affaire », ou encore des « cadeaux ».

Pour ne pas vous faire avoir, comprenez ce que vous achetez. Si vous ne comprenez pas ? N’achetez pas ! Quand il y a un doute ? Il n’y a aucun doute ! Quand c’est clair comme du jus de chique, c’est que manifestement… ce n’est pas limpide !!

Comprenez l’opération économique qui vous procure le rendement ! Le rendement n’est jamais un cadeau de la banque. Il provient d’une opération économique (généralement un crédit) ou de dividendes liés à l’exploitation d’une entreprise. Si vous ne comprenez pas l’opération économique, passez votre chemin.

Enfin, si les taux de marché sont à 0, celui qui vous propose du 10 % doit attirer votre méfiance la plus importante !

Pour finir, vous n’êtes pas seul ! Parlez autour de vous des sollicitations que vous recevez ! Généralement, votre entourage saura vous aiguiller vers une plus grande prudence.

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

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J'ai toujours été surpris par l'attitude de l'investisseur privé. Dans tous les aspects de son existence, il est le plus souvent méfiant. Il n'achètera pas un véhicule ou une machine à laver sans avoir préalablement comparer les marques, les magasins, les garanties, etc...

Dès que l'espoir de gain s'ajoute à une décision, il fausse tout, et notre homme (ou femme) prudent se laisse submerger par l'espoir.

Je rejoins Charles Sannat à 100% (encore plus même).

Il n'est cependant pas interdit de se porter sur certaines classes d'actifs risquées. Mais, pour les candidats, il y a lieu de se poser systématiquement ces questions :

1°) Sur quels éléments objectifs et soigneusement vérifiés repose l'opération ?
2°) Quel gain l'opération peut elle générer ?
3°) Quel est la probabilité de réaliser ce gain ?
4°) Quelle perte l'opération peut elle générer ?

Tout investisseur qui se force à répondre à ces quatre questions peut être qualifié d'avisé.
Quel pourcentage de particuliers adopte une telle attitude face à la décision d'investir ?
Je n'ai pas la réponse, mais je suis bien certain que le chiffre est bas. Je le tiens de mes observations personnelles (amis, famille, collègues...).

Et n'allez pas croire que je ne sois pas, moi-même, en proie à la tentation. C'est pour ça que je me force désormais à toujours trouver réponse à ces quatre questions avant d'agir. S'il me manque une seule réponse à mes questions, j'abandonne.

Ces contraintes saines m'orientent vers des opérations dont toutes les variables énumérées ci-dessus sont connues à l'avance, en particulier le montant de la perte maximal.

Impossible me direz vous ?

Tout à fait possible avec certains instruments, malheureusement peu utilisés par les particuliers. Les banquiers et autres brokers s'arrangent presque toujours pour dissuader les "petits" de recourir aux options.

Ca y est, je viens de prononcer le mot qui fâche !

Je ne parle pas des options binaires qui sont un véritable piège à pigeons. Je parle des vraies options, cotées sur des marchés réglementés.

Plutôt qu'un long discours, je prends deux exemples :

1°) Je brûle d'envie d'acheter l'action X. Elle cote 100. L'analyse financière révèle de bien belles perspectives et j'espère un gain rapide de 20%. Mon petit jeu des questions réponses m'oblige à connaître à l'avance la perte maximal (sinon, je me suis fixé pour règle de ne pas réaliser l'opération).
Je consens donc à un perte maximale de 10 par action et j'achète donc une option de vente (Put) à 90 sur mon action X. Si la progression de la valeur a bien lieu, j'empocherai mes 20%, moins le prix d'achat de mon option de vente. Si la valeur s'effondre, au lieu de progresser, je ne perdrai que 10%.

2°) L'action Y cotée 100, que je connais bien et que je suis depuis longtemps me paraît temporairement très surévaluée. Je décide de la vendre à découvert en espérant une correction de 20%. Comme dans le cas précédent, je ne consens pas à une perte de plus de 10%. J'achète donc une option d'achat (Call) 110 sur mon action Y. Si, comme je le prévois, l'action Y corrige de 20%, j'empoche le gain, réduit du prix d'achat de l'option d'achat. Dans le cas contraire (hausse de l'action), mes pertes n'excéderont pas 10%.

Avec ces deux exemples, il devient évident qu'il est possible, à l'avance, de réaliser une opération dont les risques sont connus et maîtrisés dès la conception.

Même s'il n'est jamais agréable de se tromper et de perdre, il est infiniment rassurant et confortable de connaître à l'avance le risque maximal.

Puisse ce message vous inciter à concevoir des opérations dont le risque est connu et maîtrisé.






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A double sens l'antienne:

"Qui ne risque rien n'a rien".
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glanduron - 2/13/2017 at 3:17 PM GMT
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