Placer un stop-loss : stop "tangible" ou stop "mental" ?

Je vous livre ci-dessous un extrait de ma dernière formation, Stop-loss, prise de profit, trailing stop : 0ptimisez vos sorties de trades. Il s'agit d'un sous-chapitre consacré au débat entre stop "tangible" et stop "mental" ; et de mon opinion, basée sur mon expérience.

Si vous vous lancez dans le trading, vous vous demanderez à un moment où un autre si vous n’êtes pas épié, surveillé. Il vous arrivera même de remarquer parfois que les cours se déplacent juste suffisamment pour déclencher votre stop-loss ou votre trailing stop avant de repartir dans l’autre sens. Un sens qui vous aurez été favorable (mais sans vous à bord). Manque de bol ou manipulation pour vous faire sauter du train et profiter de vos pertes ?

Voici une hypothèse très répandue : certains courtiers, mal intentionnés, programmeraient leurs propres algorithmes afin qu’ils viennent « chercher » les stops des clients. L’intérêt serait évident : votre courtier se nourrirait de vos moins-values.

Autre cas de figure, le broker « bidouillerait » les cours apparaissant sur votre écran pour qu’ils n’aillent pas toucher les objectifs du client, et s’arrêtent juste avant. Bien sûr, on ne peut pas envisager de manipuler les cours que vous voyez sans limite, mais on peut tout à fait « manipuler » les cours de quelques « pips » pour les devises, de quelques dixièmes de points pour les indices ou de quelques dixièmes de pourcentages pour les actions…

Enfin, beaucoup de brokers montrent les cours qu’ils veulent sur leur plateforme… Qui remarquerait les micro-différences avec les cours « officiels » ?

Pour être honnête, le broker n’est pas celui qui est le plus souvent en cause. Ce sont souvent les institutionnels qui le sont. Imaginons la situation : Vous possédez 1 000 actions d’une petite valeur, peu liquide (avec peu de transactions chaque jour). Vous les avez achetées à 10 € et vous souhaitez les vendre à 20 €. Vous avez rentré votre stop-loss à 9 €, sous un support important, comme sans doute des centaines ou des milliers de boursicoteurs.

Si ce sont des marchés peu liquides et qu’il y a peu d’actions dans le carnet d’ordre, un institutionnel peu scrupuleux peut tout à fait vendre quelques milliers d’actions pour faire baisser artificiellement les cours jusqu'au moment où votre stop est atteint. Cela lui permet d’obtenir à vil prix des actions et tranquillement attendre que l’action évolue dans le sens anticipé. L’opération peut durer 2 minutes, ou quelques secondes même…

Est-ce vrai ? Est-ce que ces manipulations existent ? Chacun se fera son opinion, mais il existe de nombreux témoignages accablants. La conclusion évidente, si vous accordez du crédit à vos doutes, est de ne pas rentrer vos stops dans la machine mais d’avoir des « stops mentaux ». Vos stops ne sont pas « visibles », « tangibles » mais juste dans votre tête ou sur vos documents. Clairement, vous savez où vous vendrez mais vous n’en informez personne.

C'est la fin de l'extrait. Bien sûr, mental ou tangible, il est essentiel d'apprendre à placer un stop-loss. Et, dans le chapitre consacré aux stops, je développe les diverses façons de les calculer et les placer : le stop "basique" (vous sortez dès que votre scénario devient caduc) ; le stop déterminé par le ratio gain / risque ; ou encore le stop "financier" (x% du capital perdu) ; enfin, le stop psychologique (le montant maximum que vous êtes prêt à perdre sur un trade, sans craquer mentalement)...

Bien sûr aussi, quand on est novice dans le trading, il est recommandé d'utiliser des stops tangibles, jusqu'à ce que l'on soit sûr de contrôler ses émotions et de respecter une discipline. De surcroît, cela vous permet de mieux comprendre le marché et d'acquérir la flexibilité de pensée nécessaire pour prendre des décisions rapides et objectives en temps réel - et donc commencer à utiliser des stops mentaux sans tricher... avec vous-même.