La victoire du « non » avec presque 60 % à la réforme constitutionnelle sous forme de référendum en Italie est sans appel.
C’est un grand, un immense « ciao Matteo Renzi », pour ne pas dire un tout aussi énorme « casse-toi pauv’con » comme on dirait dans certains endroits de France.
Bref, le président du Conseil italien démissionne.
Catastrophe ? Non ! Que nenni, il ne se passe rien, mieux même : les marchés montent, l’or baisse. Tout va donc très bien.
Pourquoi ?
Toujours le bon vieux principe du « plus c’est pourri, moins c’est grave » !
La BCE est là, on ne craint rien !
Je vous ai déjà expliqué à maintes reprises ce principe : plus la situation est dramatique, plus les banques centrales doivent intervenir pour éviter un effondrement systémique et donc le chaos global. Du coup, plus c’est grave moins on ne risque rien et l’argent coule à flots.
C’est évidemment ce qu’il se passe aujourd’hui avec les interventions nécessaires de la BCE et les « annonces » rassurantes des autorités monétaires.
Alors la BCE fera ce qu’il faut pour éviter la désintégration à court terme de la zone euro. Cela implique d’imprimer de la monnaie supplémentaire pour inonder les marchés, à commencer par le marché obligataire, et éviter l’explosion des taux italiens et donc la faillite potentielle de nos amis transalpins.
Cela a une conséquence : il y a plus d’euros sans création de richesse en face, donc chaque euro vaut un peu moins. Ainsi, en relatif, tout le reste s’apprécie, du baril de pétrole à vos importations chinoises sans parler évidemment des autres monnaies…
Si l’euro baisse, alors le dollar monte !
L’euro baisse et pas qu’un peu ; petit à petit, le dollar se rapproche de la parité avec l’euro alors que nous avons oublié qu’à l’origine, l’euro valait nettement moins qu’un dollar.
Nombreux sont ceux à prédire un effondrement du dollar, pourtant, à mon sens, le roi n’est pas mort, loin s’en faut, et là encore j’ai eu l’occasion de vous dire à quel point la « désaméricanisation » du monde et la « dédollarisation » de l’économie sont deux phénomènes bien engagés, mais qui s’inscrivent dans la durée. Il s’agit d’un processus qui est évolutif et dont la fin d’ailleurs n’est pas figée, ni connue forcément d’avance !
Les Américains feront tout pour conserver leur leadership économique, y compris changer les règles du jeu en plein milieu de la partie.
En attendant, le dollar monte, pas parce qu’il est fort ou que l’économie américaine est brillante et en pleine croissance. Non, le dollar monte sur la faiblesse de l’euro et toutes les monnaies fiduciaires actuelles sont de mauvaises réserves de valeur, mais le dollar monte, ou plus précisément perd moins rapidement de la valeur. En relatif, il monte donc !
Pensez à cette image que j’utilise souvent concernant les parachutistes pour comprendre la situation des grandes devises mondiales. Elles perdent toute de la valeur et tendent toutes vers 0 mais à des vitesses différentes. En gros, tous les parachutistes toucheront le sol, mais pas au même moment car ils ne descendent pas à la même vitesse, voire même certains peuvent remonter en prenant le bon courant ascendant ! Le spectacle peut durer encore un temps certain et un certain temps !
Si le dollar monte alors l’or baisse !
Autre conséquence : l’or baisse ! Mazette alors, tout va mal et l’or baisse… anormal ! Encore un complot ! Que nenni mes braves manants. L’or est coté en dollar. Si le dollar s’apprécie, alors il y a moins besoin d’or ! L’or est moins utile, d’autant plus que dans la zone dollar, les rendements obligataires se tendent de façon importante et nous assistons donc à un retour du rendement. Faible pour le moment encore, mais cela nous change des taux négatifs. Dans un tel cas, pourquoi donc acheter de l’or !
L’or baisse.
En Italie, une nouvelle période d’instabilité politique, en Italie et ailleurs !!
« Un peu plus de 1 000 jours au pouvoir, et puis s’en va. Il quitte le pouvoir en assumant, dit-il, « toutes les responsabilités de cet échec ». « J’ai perdu, je le dis haut et fort, même si j’ai la gorge nouée, a-t-il affirmé. Mon gouvernement s’arrête là. » Voilà l’Italie plongée dans le doute. L’Europe aussi. »
Alors que va-t-il se passer maintenant en Italie ? On n’en sait rien ! Et même Berlusconi pourrait tenter un ultime come-back, c’est dire le niveau d’incertitude !
Que va-t-il se passer avec les banques italiennes ? On n’en sait rien !
Que va-t-il se passer en France aux prochaines élections ? On n’en sait rien !
Avec l’élection de Trump, que va-t-il se passer aux États-Unis ? On n’en sait rien !
Avec la mondialisation et la Chine, que va-t-il se passer ? On n’en sait rien !
Avec la crise migratoire, que va-t-il se passer en Europe ? On n’en sait rien !
Avec la remontée des taux et le krach obligataire larvé et potentiellement désastreux, que va-t-il se passer ? On n’en sait rien !
Bref, la seule chose que l’on sache avec certitude, c’est que l’on ne sait pas grand-chose.
Alors encore une fois, le chien aboie et la caravane passe !
Prenez vos précautions dans ce monde où l’on ne sait rien, dans ce monde sans visibilité. Nous avons l’illusion de la stabilité ou plus précisément on nous impose, à grand renfort de propagande, la fiction imaginaire du « tout va bien », ou du « tout est sous contrôle », ce qui par certains aspects est vrai et les banques centrales le prouvent par leur action depuis maintenant presque 10 ans !
Mais, nous ne savons rien. Jamais le degré d’incertitude économique n’a été aussi élevé.
C’est pourquoi je vous invite inlassablement à migrer votre patrimoine vers des actifs tangibles et toutes ces pistes de réflexions et ces actions concrètes je les partage avec vous tous les mois de façon plus confidentielle dans ma lettre STRATÉGIES. À ceux qui veulent en savoir plus, je donne rendez-vous ici.
Pour tous les autres, encore une fois mes chers lecteurs, espérez le meilleur et préparez-vous au pire, car si aujourd’hui tout semble bien calme, la réalité c’est que le feu couve.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !